Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Merci de nourrir les poissons en mon absence

« Le cauchemar chez Leclerc | Page d'accueil | Libérez le Basque de fer ! »

vendredi, 14 octobre 2005

Les Droits de l’Omelette aux Cèpes

 

Tentative

 

d’empoisonnement

 

électronique

 

medium_bracelet_electronique.jpg

En ces temps de récession, de régression civilisationnelle (que j’ai horreur de ces mots ! dans ma bouche ils ont le goût et le nom latin des champignons mortels), l’affaire du «bracelet élec- tronique mobile» ne parvient pas à soulever de vaguelette d’indignation plus haute que celle des privatisations en série (et multirécidivistes) ou des sans-papier-sans-emploi-sans-loge- ment ou des charters de Schengen avec leur cargaison de vo- yageurs menottés ou de toutes les guerres de conquêtes éco- nomiquement horribles ou que ce soit, ce sont les basses eaux de la résistance face aux tsunami de la résignation… poil au menton. Mais demain, bien heureusement, on rasera gratis. En effet, le seul «vrai débat» qui ait agité les assemblées de dé- putés et sénateurs français concerne le coût d’investissement de ces bracelets et le prix de revient quotidien de la surveil- lance en comparaison de celui d’une journée d’incarcération ordinaire. Voilà tout l’enjeu de cette nouvelle mesure sécuritaire pour les matons de l’ordre actionnarial, il doit y avoir du fric à faire sur tout, tout est bon à privatiser, à capitaliser, même et surtout la peur, la peur du gendarme comme celle du violeur sérigraphié en rouge ketchup. Seule la rentabilité fait discus- sion, on doit pouvoir connecter le bracelet aux centaines de ra- dars automatiques sur les routes et faire ainsi de substantielles économies de bouts de chandelles, mon ami Pierrot ; quelqu’un quelque part saura bien tirer profit de cette nouvelle idée de génie : le plébéien bleu brasse des idées, gratis. Des idées bleues bien sûr, je cède bien volontiers et généralement au consensualisme, mais avec de bien vilains reflets noirs comme la poudre d’escampette. Idées noires aussi, carrément, avec des reflets de maison bleue recyclée, la dictature annoncée d’un trop certain Minicolas Narkozizi, je la vois tous les jours davantage dans les «réformes» fomentées et imposées par ses concurrents et néanmoins collègues en manipulation de l’opi- nion. Et précisément, cette opinion, elle semble bien majori- tairement favorable à ce nouvel empoisonnement électronique de la liberté. Qui plaindrait aujourd’hui un «délinquant sexuel condamné à au moins 5 ans de prison», qui se préoccuperait de ses libertés individuelles, personne… ou alors je veux des noms, levons donc l’omerta qui protège encore les complices des Droits de l’Homme !

medium_champignon_mvc-451s.jpg

Bon, il se trouve que la loi anti-récidive qui va être votée par le Parlement français prévoit de passer le bracelet, dans un pre- mier temps, à tous les détenus purgeant une peine égale ou supérieure à 5 ans (avec possible rétroactivité, rien n’est en- core décidé à ce jour) et pouvant faire l’objet d’un suivi ou d’une surveillance judiciaire «particulière». Voilà. Il n’y a mani- festement pas assez de violeurs en France pour permettre à cette nouvelle petite entreprise capitaliste de distribuer des bénéfices satisfaisants à ses voraces actionnaires, alors on amendera les dispositions législatives pour élargir le marché, euh, disons, aux «terroristes» et à leurs amis (en Pays basque, le marché développera sans peine une «niche» des plus ju- teuse), pour commencer. Qui s’en plaindrait ? Quel «droit de l’hommeux» osera encore dénoncer Vigipirate, hein ? Des noms ! Et puis, très bientôt, on pourra peut-être enfin passer le bracelet aux «délinquants syndicaux», à ceux qui s’acharnent à vouloir faire grève pour un oui ou pour un non (surtout pour un non, d’ailleurs), et aussi à tous les tire-au-flanc, aux chômeurs indemnisés, aux fainéants, aux abstentionnistes de tous poils, à ceux qui ne sont pas contents et à ceux qui le sont trop pour être à jeun, aux drogués et aux fumeurs de «nuit grave»… Et puis on pourrait faire des bracelets de couleurs, que l’on ren- drait visibles, fluorescents, ostentatoires, mais tout de même moins que les étoiles à 6 branches cousues dans la mémoire collective de l’horreur inégalable. Bien sûr, il ne faut pas tout confondre, tout mélanger, nous sommes bien d’accord, le bra- celet servira à protéger les citoyens honnêtes, les actionnaires de la prochaine nouvelle petite entreprise qui commercialisera la machine à voter. Et puis, tiens, le bracelet, on pourrait peut- être aussi le passer à ces foutus trouveurs de champignons, ces haïssables amoureux de la nature automnale, ces enfoirés de promeneurs dilettantes qui, dans les sous-bois humides, font peur à nos chasseurs férus de tradition. On suivrait ainsi sur un écran d’ordinateur, tous ces cueilleurs anarchisants, à jamais inaptes à la recherche de profits exponentiels et infinis… et leurs coins à cèpes ou à girolles pourraient enfin et défini- tivement être privatisés grâce à des kilomètres de barbelés réglementaires et électroniques. À voir l’inflation pratiquée ces derniers jours sur le prix du bolet en supermarché, je me dis que Michel édouard Leclerc a probablement déjà eu cette pen- sée avant moi. Bref, ce matin, j’ai trouvé des champignons, trois très exactement et vous ne saurez pas où. Un coin à champignons, ça ne se dit pas.

 

Le Bolet bleu de Satan

Commentaires

J'ai bien dit que j'ESPERE que "les acteurs de la justice en qui j'ai confiance" auront leur mot à dire sur qui devrait porter ce bracelet.
Gaby, quant à lui, en parlait comme lalternative à la prison, pas comme objet de localisation pour fliquer les "futurs récidivistes". Une autre femme "une de celle en qui j'ai confiance" durant une interview affirmait que les récidivistes sont trèsminoritaires. Elle soutenait qu'une immense majorité des détenus devraient être dehors avec du sursis car ils ont commis "une erreur" et en ont pleinement conscience ou en HOPITAL psychiatrique pou 1 bon 1/3.

Evidemment que si cela sert juste à condamner plus de monde à des peines de prison, je serai contre ce bracelet et d'accord pour "bannir à jamais cet ustensile plasticoîde de malheur du répertoire des bonnes idées pour soulager le monde carcéral.

Écrit par : pimentalaï | mercredi, 19 octobre 2005

Juste un mot, ou deux, ou trois... : ce n'est pas Gabi qui siège au parlement et qui fait les lois.

Écrit par : le plébéien bleu | mercredi, 19 octobre 2005

Eh ben ça devrait parfois, tu te trouves pas ?
Gau on.

PS : "je t'aime déjà beaucoup" . Nous formons un couple internautique d'idées très proches bien que plus élaborées et affirmées chez toi que chez moi. Nous rencontrer m'enlèverrais mon anonymat et je ny tiens pas.
Tu sais quoi, je suis déjà super connu sur Bayonne (ma famille, le sport, la vie sociale, etc.) Quand tu milites, on se méfie de toi. Et puis mon boulot, ce serait pas le pied de savoir que mes clients peuvent trouver mes idées sur le net.
Je progresse, j'affine mes points de vue. C'est très positif tout ça. "Piment alaï" c'est sympa comme tout. Bilingue en plus ! Gau on.

Écrit par : pimentalai | jeudi, 20 octobre 2005

Votre cèpe est votre guide, écoutez-le.

Écrit par : lejahamory | jeudi, 14 février 2008

Les commentaires sont fermés.