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Merci de nourrir les poissons en mon absence

mardi, 14 juillet 2009

Une barricade entre ombre et soleil

corrida pampelune.jpg

C'est l'été, les vacances, le temps privilégié de la lutte entre les forces de l'ombre et celles rayonnantes du soleil avec ses lendemains qui finiront bien par chanter et danser aux pieds des Pyrénées basques. Ces mois d'insouciance autoproclamée, mon si joli blog tout bleu se réveille donc parfois entre deux siestes fabuleuse- ment réparatrices. Les fils d'information m'alertant sur la dangerosité des encierros, je me suis inquiété de l'ami Gabriel Mouesca que je savais présent pour la première fois de sa tumultueuse existence aux fêtes de Pampelune. Les informations sont ce qu'elles sont, nous le savons toutes et tous, impérativement vérifiables. Alors, une fois n'est pas coutume, je publie ici une petite interview qui intéressera sans nul doute mes lectrices et lecteurs quelque peu assoupis.

Alors, hein, Gabi, je t’ai connu prenant des prises de position claires contre la tauromachie et voilà-t-il pas que j'apprends (de source sûre) que tu as assisté à la corrida du 7 juillet aux arènes d'Iruña (Pampelune). Les plébéiens basques de tous les pays et même bleus sont profondément troublés. Alors dis-nous, moment d’éga- rement ? Stupéfiante conversion ? Pourquoi ? Comment ? Qu'est-ce ? Qu’en est-il ?

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mardi, 20 janvier 2009

Corrida, basta !

En guise d'intro à cette petite pub-copinage, je m'autoriserai juste à suggérer une petite idée scénaristique à Christian pour son prochain opus : et si tu nous imaginais une jolie métaphore sanglante sur le thème de la corrida toujours avec, au milieu de l'arêne et dans son habit de lumière, le héro de tous les amoureux de la faune terrestre, j'ai nommé, François d'Assise, par ailleurs sanctifié... et pour singer une sorte de muleta orange sanguine, que penserais-tu de l'inénarrable Lama, Dalaï ? Je te promets, j'en causerai dans mon joli blog tout bleu au bois dormant.

Le plébéien bleu

 

La corrida, c’est le pire Sud qui soit, celui du général Franco envoyant ses toreros porter, sur les bords de la Nive et de l’Adour, la bonne parole du sang et de la torture.
La corrida, c’est le pire Sud qui soit, celui de mecs et de meufs trépignant et braillant, se délectant du martyre d’une bête splendide, réclamant sa mort, immonde masse  tresseuse de nasses, grouillante de préjugés, saturée de frustrations,  meute ne vivant que pour voir grossir la meute, œuvrant à son renforcement, voyant dans toute solitude une provocation, une atteinte à la sûreté de son gras.
La corrida, c’est le pire Sud qui soit, un Sud gavé de téléréalité  qui va se les vider en regardant la pique s’enfoncer dans la chair sanguinolente d’une bête piégée, humiliée, le Sud des  têtes de lard ricardisées et des têtes de cons parmi lesquelles on repère, au premier regard, celles, rougeoyantes,  des notaires sans culture, des avocats sans cause, et des vétérinaires dont les animaux se méfient.
La corrida, c’est le pire Sud qui soit,  le Sud  obsédé par ses propres racines,  ignorant tout du feuillage et des oiseaux, le Sud qui a des toiles d’araignée sous les bras, porte un béret enfoncé jusqu’aux yeux, brandit comme autant de cartons rouges ses proverbes, ses dictons, sa prétendue  sagesse  faite de résignation, de garde à vous, et de soumission à l’ordre établi.
Défenestrons ce Sud et dézinguons la corrida !
Je sais un autre Sud qui est un sein,  une source, un songe. C’est mon Sud à moi,  populaire et aristocratique, primitif  et savant, ouvert, vivant, vital.
Mon Sud à moi, c’est Joë Bousquet écrivant La tisane de Sar- ments à Carcassonne, Claude Nougaro chantant « Locomotive d’or » au théâtre du Capitole,  Bernard Lubat jouant de la batterie à des ragondins à Uzeste,  André Breton marchant dans les rues de Saint-Cirq Lapopie, une percussion de Dimitri  Szarzewski, la pluie dans un roman de Bernard Manciet, le revêtement granuleux de la route du Tourmalet, n’importe quelle rue de Toulouse, le poète Jean-Pierre Tardif rédigeant, en occitan, une petite grammaire arabe, Lance Armstrong accélé- rant dans la montée du Pla d’Adet, les Converse rouges d’un Lolita, Nabokov marchant, enfant, dans une rue de Pau.
Défenestrons le  Sud de la mort et dézinguons la corrida ! Ouvrons le feu, vidons nos kalachnikovs, nos flingues planqués dans nos greniers  sur la racaille confessée qui se rend aux arènes !
Et vous taureaux, mes chers taureaux, courez, courez, accro- chez à vos cornes qui sont le narguilé de Dieu, l’écharpe tourno- yante des vents !

Christian Laborde