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mardi, 14 juillet 2009
Une barricade entre ombre et soleil
C'est l'été, les vacances, le temps privilégié de la lutte entre les forces de l'ombre et celles rayonnantes du soleil avec ses lendemains qui finiront bien par chanter et danser aux pieds des Pyrénées basques. Ces mois d'insouciance autoproclamée, mon si joli blog tout bleu se réveille donc parfois entre deux siestes fabuleuse- ment réparatrices. Les fils d'information m'alertant sur la dangerosité des encierros, je me suis inquiété de l'ami Gabriel Mouesca que je savais présent pour la première fois de sa tumultueuse existence aux fêtes de Pampelune. Les informations sont ce qu'elles sont, nous le savons toutes et tous, impérativement vérifiables. Alors, une fois n'est pas coutume, je publie ici une petite interview qui intéressera sans nul doute mes lectrices et lecteurs quelque peu assoupis.
Alors, hein, Gabi, je t’ai connu prenant des prises de position claires contre la tauromachie et voilà-t-il pas que j'apprends (de source sûre) que tu as assisté à la corrida du 7 juillet aux arènes d'Iruña (Pampelune). Les plébéiens basques de tous les pays et même bleus sont profondément troublés. Alors dis-nous, moment d’éga- rement ? Stupéfiante conversion ? Pourquoi ? Comment ? Qu'est-ce ? Qu’en est-il ?
J’ai effectivement à plusieurs reprises fait état, à Ba- yonne, de mon aversion à l’égard de la tauromachie. Non pas sur la base d’arguments habituellement utilisés par les anti-corridas (mauvais traitements à l’égard d’animaux, non légitimité traditionnelle, etc...), mais sur la base d’éléments relatifs à l’utilisation du phénomène corrida à Bayonne comme outil au service du pouvoir.
En effet, je considère que la mairie de Bayonne utilise la tauromachie comme levier au service d’une politique -celle du maire actuel, au service d’une caste locale-. L’utilisation des fonds publiques très importants alloués à l’activité tauromachique et la gestion opaque de biens publics au bénéfice de peñas et autres structures pro- tauromachie sont scandaleux. Il s’agit de clientélisme organisé à des fins politiques. La corrida dans cette ville est l’élément poussé jusqu’à la caricature de ce que Jules César prônait déjà voilà deux mille ans pour gérer les masses : «Du pain et des jeux». Nous en sommes encore là en ce début de 3ème millénaire... affligeant !
D’accord... mais toi à la corrida il y a moins d’ une semaine, hein, zergatik, zertarako ?
J’ai été invité par deux amis bayonnais, membres de la peña La Unica, à les rejoindre pour la corrida du 7 juillet, qui est la plus fameuse des fêtes de San Fermin. J’ai accepté par amitié –parce que ces deux amis m’ont longtemps aidé, et continuent à aider des prisonniers basques, avec humilité et fidélité. Mais aussi parce que j’ai une tendance lourde à privilégier l’expérimentation, à me coltiner la vérité des faits plutôt que de me laisser gagner par l’avis d’autrui, y compris des esprits les plus lucides et brillants. J’ai donc été sur les gradins de la plaza de toro d’Iruña. Et à quoi ai-je assisté ? À des scènes surréalistes. Avec pour point d’orgue l’arrivée à la loge d’honneur de la mairesse d’Iruña, María Yolanda Barcina Angulo. À son arrivée, la majeur partie du public populaire se trouvant côté sol s’est mis à lever les bras avec un doigt plus particulièrement mis en avant... et à scander d’une seule voix hija de puta. durant cinq à dix minutes. C’était réellement dantesque. L’impression de vivre un incroyable moment de cohésion sociale populaire. Les forces vives, revendicatrices, ne peuvent plus s’organiser, car la répression est énorme. Ce sont l’arène et les corridas qui servent de lieu d’expression pour les opposants et celles et ceux -gens de peu-, qui ne sont pas entendus par le pouvoir durant le restant de l’année. J’imaginais qu’à la place de la mairesse d’Iruña se trouverait Sarkozy... et ce serait immédiatement le rétablissement de la peine de mort qu’il aurait déclaré pour toute cette foule irrespectueuse des Puissants... Mais l’irrespect se trouvait aussi dans l’attitude de ces milliers de membres des peñas tournant le dos au matador pour boire, chanter et rire. Ils/elles n’étaient pas là pour goûter au spectacle de la mort du taureau, mais pour vivre un moment de joie partagée, d’euphorie, et de cet indescriptible bonheur que l’on a à être un individu parmi des milliers qui, par un slogan, un geste, libère toutes les frustrations subies le restant de l’année, parce qu’on est du camp des «petits», des «laissés pour compte». Et quand je parle de camp, j’ai envie de parler de classes... car le sol y sombra dans cette arène délimite bien deux camps qui s’opposent. La ligne de fracture que dessine le soleil à la force symbolique d’une véritable barricade. C’est d’une évidence extraordinaire. Oui, cet aprés midi aura été pour moi une grande et belle expérience.
Alors, le 7 juillet 2010, à nouveau à la corrida de la San Fermin ?
Je préfère l’arène de la vie à celle du lieu sacrificiel pour taureaux. Je ne te donne donc pas rendez-vous dans un an aux San Fermines, mais dés demain dans l’arène de la vie. On peut y faire la fête aussi, on y travaille et on lutte !
11:38 Publié dans Anti-corrida, copinage | Lien permanent | Commentaires (8)
Commentaires
Bravo le plébéien pour cette interview sans complaisance.
Un bruit court dans Bayonne qui dit que ton ami interviewé s'est blessé de la dextre lors de cette expérience initiatique.
Le destin ferait-il des croche-pattes ?
Je suis plutôt d'accord avec les argumentaires de Gabi sur l'aspect bayonno-bayonnais de la corrida dévolue à la caste bourgeoise.
D'accord aussi pour l'avoir vécu sur le coté surréaliste, orgiaque et anarchiste des gradins soleil sanferminesques.
Écrit par : zirikolatz | mercredi, 22 juillet 2009
Ca coûte combien l'entrée à la corrida pour avoir le droit de lever les bras avec un doigt plus particulièrement mis en avant... et à scander d’une seule voix hija de puta ? C'est accessible ? Comparativement à Bayonne ?
Écrit par : zygouigoui | jeudi, 23 juillet 2009
Perso, je ne suis jamais entré dans une arêne pour voir une corrida. Ni en payant, ni invité, ni à Bayonne, ni nulle part ailleurs... et, malgré l'émotion communicative que nous narre là Gabi, je n'irai jamais. Donc, afin de te répondre, très cher zygouigoui, je me suis renseigné carrément à la source. A Iruna (Pampelune) il en coûte 13 € 50 pour s'assoir au soleil en passant par la porte G (je ne sais pas où cela se trouve exactement mais en cherchant sur le site des arênes tu dois pouvoir trouver). A Bayonne pour une place au soleil cela revient entre 19 et 65 € Et à l'ombre les barbares peuvent aller jusqu'à craquer 100 € pour se faire des sensations fortes. Vala. Sinon, pour le doigt du milieu brandit, à Bayonne, il me semble que cela est rigoureusement interdit et réprimé... même si tu gueules hijo de puto histoire de faire couleur locale.
Écrit par : le plébéien bleu | jeudi, 23 juillet 2009
La entrada al espectáculo taurino no nos debe preocupar especialmente porque todas las puertas están conectadas por dentro por pasillos circulares que dan la vuelta a todo el coso en todas las alturas. Las puertas van de la A a la G y no hay puerta F porque se eliminó en la reforma de 2005. Además existe la puerta del patio de caballos y la Puerta Grande. Si seguimos las indicaciones de la entrada accederemos más cómodamente a nuestra localidad porque se encontrará más cerca. De todas maneras la puerta A es la más cercana al patio de caballos y la G es la más cercana al Parque de la Media Luna o a los corrales de la propia plaza.
Écrit par : puertaG | vendredi, 24 juillet 2009
Muy interesante senor o senora puertaG
Hum, je trouve que tout à coup mon si joli blog tout bleu s'anime de façon fort réjouissante... J'en ris encore, surtout que personne n'a osé faire un quelconque rapprochement entre point et porte. Bref, je ne le ferai pas non plus.
Écrit par : le plébéien bleu | vendredi, 24 juillet 2009
El punto de Gräfenberg (punto G) es una zona sensible que se percibe a través de la pared anterior o superior de la vagina. Los investigadores sexuales Dr. John Perry y Dra. Beverly Whipple la denominaron Punto G (G Spot) después que el médico alemán Dr. Ernst Gräfenberg la describiera en el año 1950.
Écrit par : puntoG | samedi, 25 juillet 2009
Comment dit-on en Euskara : "La corrida, c'est de la merde dans un bas de soie?"
Écrit par : jenofa | samedi, 25 juillet 2009
On a bcp discuté hier,à la signature de mes romans et je t'ai écouté avec attention.Pourquoi ne me mets tu pas dans tes liens amis, c la question que je me pose?
Écrit par : amba TILLa | mardi, 11 août 2009
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