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dimanche, 27 mars 2005

Affection pathologique

Aberri eguna, jour de la patrie, jour des pas-tristes qu’on disait quand on était jeunes. Oui, j’allais oublier de préciser pour les yeux in-avertis (à force d’être entre soi on finit par oublier complètement d’essayer de se faire comprendre) que ça se passe au Pays basque. Des deux côtés de la frontière, au nord où ça cause très-très majoritairement french, et aux suds (concernant le Pays basque on peut aisément conjuguer le sud au pluriel, mais je ne vais pas d’entrée tout compliquer, hein, alors je fais provisoirement l’impasse sur cette précision, provisoirement dis-je), au sud donc où la langue de Cervantès roule des pelles d’enfer à celle d’Iparraguirre puisque le bilinguisme est tout ce qu’il y a de plus légalisé et officialisé. Je remonte juste à Iparraguirre pour identifier culturellement la langue basque (mais il est à mon humble avis loin de figurer la meilleure référence pour tendre à l’universalité, quoique…) car cela nous situe à la même époque que celle de Sabino, le père fondateur du nationalisme basque et donc de l’idée de patrie et de fête qui va avec. Si, au sud, les premiers Aberri eguna remontent au début des années 30 (avec une énorme parenthèse d’interdiction totale durant toutes les années franquistes), en Pays basque nord il aura fallu attendre l’année 1963 et ensuite la fin des années 70 pour que cette célébration patriotique acquiert une certaine légitimité faute de légalité institutionnelle. Bref, je n’ai pas ouvert mon logiciel Word pour rédiger un article historique mais seulement, hum… disons une courte note impressionniste à teneur plus personnelle que politique. Si j’ai un peu plus la forme demain, et encore les boules sur ce même sujet, peut-être que j’y reviendrai plus longuement. Oui, donc, disais-je, les Aberri eguna ça serait en quelque sorte la fête nationale des Basques. Pour les Français qui me lisent, je serais tenté de comparer à un 14 juillet mais sans les estivants ni le Tour de France , avec, en plus, ou plutôt à la place du défilé militaire du matin à la télé, des petits rassemblements militants par tribus, chacun derrière son mégaphone et dessous sa banderolle-perso, histoire de clamer haut et fort à la face du monde qui s’en fout, hum… de clamer quoi au juste ? Dios ! j’ai déjà oublié la teneur essentielle et fondamentale des fractures définitives qui émiettent chaque année davantage l’envie de patrie, de liberté, de solidarité, de gauche et de toutes ces révolutions permanentes qui fleurissent au printemps dans le cerveau des êtres humains. Oui ça me revient, ce midi, à Hendaye, l’orateur a conclu son discours par un des vœux pieux les plus traditionnels (et donc désormais traditionalistes) en Pays basque : « nous devons œuvrer tous ensemble pour que l’année prochaine nous puissions enfin tous ensemble célébrer tous ensemble un Aberri eguna unitaire pour tous, ensemble… medium_le_orange_est_a_la_mode.jpgLà j’ai traduit en français. En basque il insistait davantage sur le côté « unitaire » que sur le « tous ensemble », mais comme moi le « tous-en-sable, tous-en-sable, ouais, ouais… » me rend beaucoup moins triste, je m’autorise une bien innocente malhonnêteté, mais, bon, le sens demeure… et ça ne sonne pas plus juste. Dommage !
Aberri eguna, journée des patriotes, jour des pas tristotes : 20 ans après, l’envie de lutter n’est pas encore définitivement émoussée, heureusement. Pour fêter ça je m’en vais de ce pas boire un coup avec les potes. Bon, comme il pleuviote je ne vais pas prendre la route d’Irouléguy, même si « l’action ne présente aucun danger », mais retourner à Hendaye (il y a potes et potes). Quoiqu’il en soit je m’y sentirai très probablement moins mal à l’aise.
Désaffection qu’il disait, le gars, dans l’édito d’Ekaitza !
Oui, encore un pluriel bien singulier.
Aberri eguna = affection de la patrie. Affection pathologique aussi je le crains. Putain que j’aimerais pouvoir aimer et me battre pour cette patrie sans me noyer dans le nationalisme !
Je suis un gars si affectueux, moi.
Merde ! Il repleut.

Le plébéien bleu

17:40 Publié dans politique | Lien permanent | Commentaires (0)

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