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Merci de nourrir les poissons en mon absence

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vendredi, 29 juillet 2005

Mais que fait donc N.S.* ?



Nous allons tous mourir

entre 2010 et 2015


À quinze jours d’intervalle, cela fait donc deux fois que la «va- che folle» vient paître dans les pâturages emmêlés de mon esprit d’éternel inquiet et me faire ainsi ruminer des idées tou- tes plus noires les unes que les autres. La première fois c’était durant le festival de la Ruée au Jazz à Bayonne, le samedi après-midi, place Lacarre, la lecture faite par les comédiens du Klinish Bewezen de la géniale pièce de Gérard Gélas, «The beautiful vache folle». Et la seconde fois, c’était hier après-midi, à Contis…
«Le secret des dieux», c’est le titre éloquent du faux docu- mentaire d’Olivier Magis qui a remporté plusieurs prix dans des festivals de courts-métrages. Je dis faux documentaire mainte- nant car je l’ai lu sur certains sites internet. Maintenant je fais mon savant, celui qui avait bien sûr tout compris mais, en fait, jusqu’à tout à l’heure encore, j’avais complètement marché dans l’astucieuse manipulation des images d’information, la panique s’était d’autant mieux emparée de moi que j’ai quelque peu tendance à la cultiver naturellement, la panique générée par ma parano je veux dire. Et là, quoique cela ne serve à rien de paniquer dans ce cas et que le «pic» du génocide que ne manquera pas d’occasionner sur l’occident minuscule le prion dévastateur de l'encéphalopathie spongiforme bovine qui, transmis à l’homme prend le doux nom de maladie neuro-machinchose de Creutzfeldt-Jakob, «pic» donc qui ne devrait pas avoir lieu avant 2010-2015 mais, bien entendu, dans le plus grand des total secrets absolus. Donc. Oui, donc, il est vain et entièrement déraisonnable de paniquer pour une telle incer- titude quant au nombre de centaines de milliers de victimes prévisibles. Là je me refuse à user du conditionnel car, bien que faux, le documentaire de ce jeune Belge impertinent me fait toutefois prendre conscience de deux réalités incontestables : 1° cette saloperie de prion peut se transmettre de quantités de manières, je ne vais pas en dresser la liste exhaustive afin de ne pas me faire le complice d’une nouvelle tourmente média- tique que nos responsables politiques et économiques auront une nouvelle fois toutes les peines du monde à faire retomber (Dutrou est depuis longtemps en prison et pas prêt d’en sortir, et les affaires de mœurs semblent malheureusement faire un peu moins recettes) ; 2° des millions et des millions de person- nes ont du ingurgiter cette saloperie d’une façon ou d’une autre avant même que n’éclate le scandale et que les premières me- sures de salubrité publique soient prises un peu efficacement.

le silence sur l'ESB me rend fou

Bon, OK, j’ai choisi un titre excessivement alarmiste pour cette note, mais si je ne le fais pas, hein, qui va le faire ? Appa- remment, à l’heure de la guerre des civilisations, de la «vache folle» tout le monde s’en fout. Une panique chasse l’autre, c’est pratique, la chasse mais n’en fait surtout pas disparaître l’origine ni n’en solutionne le moins du monde les causes qui auront immanquablement des conséquences mortelles pour des milliers et des milliers de gens. Où en sont les recherches sur les vac- cins où je ne sais quoi qui sera indispensable pour justement éviter ce que le silence actuel ne semble pas pouvoir quand même éviter, hein ? Qui s’en occupe ? Qui paie les recherches ? Combien de victimes sont déjà à déplorer ? Apparemment, plus aucune comptabilité n’est tenue, ni chez les bovins (officielle- ment, je veux dire), ni chez les humains. Avec un brin de mauvaise foi je m’autorise à souligner qu’il semblerait que les derniers cas d’ESB relevés l’auraient été aux USA. Mais je vous jure que ce n’est pas CNN qui me l’a dit, ni TF1, ni France télévision, ni aucun média « essentiel », faut vraiment la chercher, l’info. Et encore, parfois, même en cherchant, eh bien il est tout simplement impossible d’atteindre à la vérité. Bref, là, aujourd’hui, en songeant à mes céphalées de plus en plus fréquentes, à mes sautes d’humeur et à d’autres trucs que j’ai déjà oubliés, je me dis qu’il n’y a aucune raison, a priori, que je sois rassuré sur mon avenir au-delà du «pic». Putain, là, c’est sérieux, je panique, trouvez-le vite ce foutu vaccin qui me sauvera, moi et peut-être aussi Mamour qui, quoique bien peu carnassière et ne portant aucun implant dentaire n’en était pas moins gourmande de desserts gélatineux, sommes en danger de mort.
On veut des infos, et du sérieux, et pas simplement être rassurés. Et là je ne déconne pas.

Le plébéien bleu de terreur


*N.S. sont les initiales de l'"innommable**".

** Il est inscrit dans le destin de tout plébéien bleu d'assassiner au moins un "innommable" dans son existence. J'en recauserai une autre fois...

19:25 Publié dans digression | Lien permanent | Commentaires (2)

Commentaires

La terre est bleu comme une orange

Écrit par : Paul éluard | vendredi, 29 juillet 2005

Et les oranges sont bleues, quand elles sont trop mûres, tombées dans la terre.

Écrit par : Pierre Eluard | samedi, 30 juillet 2005

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