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Merci de nourrir les poissons en mon absence

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jeudi, 11 août 2005

La string-attitude

Lui fera fermer sa bouche

 

les strings rouges portent plainte contre le maire de BayonneBon, ce n’est vraiment pas mon truc de causer de mode : cet aveu soudain n’étonnera pas grand monde parmi les lecteurs réguliers de ce si joli blog tout bleu… et, tout au contraire, surprendra grande- ment voire subjuguera carré- ment l’ensemble des habitants de mon petit univers si clos d’amitiés sincères. Qu’est-ce qui te prend donc de vouloir ainsi te justifier alors que personne n’a jamais eu l’idée de te brancher sur le sujet de la «fashion victim» ? Hein ! qu’il me dirait Louis*. Mouais, t’es encore démodé, ringard et même pas positif du tout en te figurant être compris par quiconque avec tes jeux de mots à la con ! qu’elle me cracherait poliment au visage, la Sandra** si elle ne se baladait pas présentement en montagne et sous les orages. Bref, je n’ai jamais aimé le string. Ni féminin et encore moins masculin. Je trouve ces bouts de tis- su ou de ficelles parfaitement ridicules. Ridicules et laids. Laids et anti-érotiques. Anti tout court. Anti… mais alors juste un poil trop court, ce poil trop court qui rend l’individu sexué ridicule quand il se veut sexy. Mais, bon, après tout, ce n’est qu’un avis. Le mien. Je n’ai jamais osé faire de réflexions à quiconque con- cernant son string (hum, je sais, il se trouvera forcément quelqu’un pour m’accuser ou me démentir, mais peu importe, là n’est pas le réel objet de cette note). Je ne me le permettrais pas. Non. Sur la plage ou n’importe où ailleurs, très franche- ment, je me vois mal reprocher à mes contemporains de ne pas partager mon sens aigu du ridicule. Ou mes critères du «sexy-attitude», c’est selon, ou vice ou versa. Aucune notion de vertu ou de moralisme ou d’éthique ou de je ne sais quoi à im- poser, ces sentiments me sembleront toujours antinomiques quand je cause de bouts de chiffons ou d’absence de chiffons… Tiens, là je pense en particulier à cette «mode» que je trouve superlativement ridicule et déjà vieille d’au moins un lustre consistant, pour une jeune fille (c’est incommensurablement plus ridicule encore si la jeune fille en question a dépassé l’âge de fréquenter un lycée en tant qu’élève), à exhiber la ficelle ho- rizontale et rectale de son string juste au-dessus de la lisière de son pantalon à taille ultra-basse et jambes éléphantesques. Le top du ridicule étant à mes yeux atteint quand, en sus, la sus-dite demoiselle exhibe dans le même temps et sur ses reins, un large tatouage «tribal». À ce spectacle navrant, je plonge cha- que fois dans le même abîme d’incompréhension, ce même sentiment d’isolement sensoriel extrême m’envahit tout à coup et je me mets à rêver à haute voix de culottes taille basse sous des jean’s moulant, ou mieux encore, sous une jolie et si légère robe à fleurs volant au vent fripon, tout ça, sur le pont, pas de culotte du tout, un oubli, une omission, une coquinerie des plus féminine… mais je m’égare, je me perds, je me damne !... Ça n’existe plus des jeunes filles innocemment aguicheuses, d’ail- leurs, c’est Jean Grenet lui-même qui l’a dit. Les jeunes filles qui choisissent et peaufinent leur vêture moderne du dessus jusqu’au dessous avec le plus parfait ridicule mais aussi parfois animées par la secrète motivation d’aguicher une jeune gente masculine forcément en rut ou tout simplement avinée (à grands coups de «botellons»), ces jeunes filles, disais-je, ou plutôt dit-il, ne peuvent plus être innocentes (a contrario de leurs mères ou grands mères qui dansaient jambes nues et tou- jours innocemment sur les ponts d’Avignon, de Bayonne ou de Pentecôte) et donc, il ne faut pas s’étonner si….

«Les fêtes de Bayonne sont à la mode. Elles attirent 1,5 million de personnes. Il faut veiller à les garder belles.»

Ouais, il l’a dit ! Il a osé le dire. J’ai envie de mordre. Il ne l’a pas seulement pensé dans son for intérieur et ravalé sa libido démoniaque du midi de la vie, il l’a dit. J’ai envie de hurler. Et même répété devant des journalistes. J’ai besoin de le hurler par la fenêtre à tout Bayonne. Moi, avec ces histoires de petites culottes, je déconne. Je délire juste, je taquine, je provoque un peu, je tente d’aguicher, quoi ! Un mec censé et respectueux de la féminité au même titre que de sa propre masculinité, un mec comme le plébéien bleu par exemple, eh bien, il a le droit de déconner avec les histoires de petites culottes… mais jamais il n’évoquera le viol comme une «chance». Je le hurle. On n’a pas le droit de dire ou même de penser des trucs pareils. C’est trop grave. C’est un crime, le viol. Hurle. Le criminel n’aura jamais aucune excuse, et la victime aucune part de culpabilité. Une barrière infranchissable  les séparera toujours, celle de l’acte, celle du passage à l’acte, celle du crime. Et là, je ne pense pas exagérer si je prétends qu’avec de tels propos tenus en tant que responsable politique élu, Jean Grenet se rend quelque part complice des crimes à venir. Je suis sûr qu’il m’entend là, à l’autre bout de la ville.

Il aura fallu ce grave "dérapage" verbal pour me réveiller quel- que peu de ma léthargie estivale tout autant que post-fêtes de Bayonne que j’ai, disons le, pratiquement boycottées intégrale- ment à titre tout ce qu’il y a de plus personnel et inorganisé. Il aura fallu ce "on a plus de chance de se faire violer" pour me mettre en colère. C’est un pote bloggeur qui m’a refilée l’idée, et si on se débarrassait tous de ces foutus bouts de chiffons qui chatouillent même pas entre les yeux, et si on lui remplissait sa bouche de tous ces strings «appeleurs de crimes» afin de le fai- re taire définitivement devant les micros des journalistes. Oyez- oyez, populace bayonnaise et visiteurs du soir, ayons donc tous pour une fois et spontanément une attitude citoyenne et res- ponsable : la string-attitude !
Ça me fait vraiment drôle de me la jouer comme ça style «ap- pel au peuple» surtout que là, je repense à ces ridicules jeunes filles avec leurs pantalons à la mode d’il y a un lustre et je me dis que, parfois, quand elles se retournent, c’est tout de même bien mimi ce petit bijou dans leur nombril, hum-hum, mais je m’égare encore.

 

Le plébéien bleu de colère

 

*Louis n’est bien évidemment pas son véritable prénom, pfff.

** Sandra non plus, mais n’empêche que je suis tout de même inquiet à propos des orages en montagne.

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