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lundi, 15 août 2005
À la poursuite des poupées russes
Vacuité toi-même !
Je ne tenais pas particulièrement à le voir. J’étais même un peu étonné que Ramuntxo le programme à l’Atalante. En fait, pour- quoi étais-je étonné ? Vaste question quasi-existentielle pour moi, le cinéphile autoproclamé, pour le cinéma en général, pour les salles art et essais et pour mon ciné préféré en particulier. Cette question --que je n’ose ici formuler clairement-- s’inscrit peut-être dans une interprétation intuitive des propos qu’a tenu ici le programmateur passionné et passionnant sus-nommé... Mais je serais très probablement amené à en reparler, vite, la campagne pour les adhésions et ré-adhésions de l’association gestionnaire, Cinéma et Cultures, commence. Bon, bref, Les poupées russes, le film de Cédric Klapisch, je l’ai vu hier après-midi et j’ai vraiment, vraiment, beaucoup, beaucoup aimé.
Vala. C’est clair et net, presque concis. J’ai même adoré. Ouais, quasiment tout du long, j’ai pris beaucoup de plaisir. Peut-être, à un moment donné, je ne sais même plus quand exactement, ai-je eu une impression de longueur, furtivement, mais c’est très vite passé (25m x 25m x 250m), impression tout de suite diluée dans un éclat de rire que j’ai eu tant de plaisir à laisser fuser comme pour provoquer en exhibant sans retenue ma joie. Joie de vivre, je veux dire. Oui, la joie de vivre, c’est de ça dont il s’agit dans cette quête permanente de l’amour à l’inté- rieur de l’amour qui cache l’amour en attendant (espérant) le prochain (pourvu que ce ne soit pas le dernier !... et en même temps, pourvu que ce soit LUI, le Vrai, l’Entier, l’Absolu, l’Amour de ma Vie !), l’amour suivant qui n’efface pas le précédent mais qui se trouvait à l’intérieur, le suivant à l’intérieur du précédent comme dans une bien étrange poursuite gigogne. Le Xavier interprété par Romain Duris, je l’ai trouvé tout ce qu’il y a de plus euphorisant avec ses 30 ans qui sont là, juste au bout de cette rue trop droite, trop carrée, trop perpendiculaire, trop symétrique, trop académique, fasciné par la démarche chalou- pée de la plus belle fille du monde. Non, je ne vais pas raconter le film même si j’en meurs d’envie, histoire de retrouver la ba- nane que m’aura offerte Isabelle (interprétée par la géniale Cécile de France) et la dévorer à nouveau par les deux bouts en même temps. à pleine dents comme on mord dans la vie parce qu’un chiffre inscrit à rebours sur une échelle nous fait flipper. C’est immanquable, obli-ga-toire, tout le monde flippe de se voir, de se savoir vieillissant. Et là moi j’ai pris un grand bol de cette vie qui anime les maxillaires, désengorge la glotte et remplit les poumons. Je ne suis vraiment pas du genre à bouder mon plaisir et quand je suis VRAIMENT content… eh bien je pourrais mordre ceux qui veulent gâcher mon plaisir, ma joie. Ouais, je pourrais mordre Jean-Marc Lalanne, critique ci- néma aux Inrockuptibles et Emmanuel Burdeau, son homologue des Cahiers du Cinéma. Bon, OK, c’est un peu facile de vouloir se défouler ainsi mais la facilité n’effraie pas un plébéien bleu et puis ces in-disants culturels mériteraient bien un de ces jours d’être jetés en pâture à une populace déchaînée après la dé- faite de Zinédine Zidane face à Yannick Noah par exemple. C’est juste un exemple, il pourrait bien y avoir un million d’au- tres raisons de condamner les pseudo alibis intellectuels de notre cinéma intelligent à nous qu’on a : leur propre vacuité par exemple… ou leur non-existence tout simplement. Vala. Ça fait du bien à mon ulcère… N’empèche que c’est vachement beau St Pétersbourg !
13:10 Publié dans Cinéma, digression | Lien permanent | Commentaires (0)
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