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Merci de nourrir les poissons en mon absence

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dimanche, 15 octobre 2006

Un banquier des pauvres

loin de chez nous... 
 
 
Prix Nobel des
 
 
guères épais

 

 
Au-delà du lamentable jeu de mots dont je veux bien recon- naître le très mauvais goût (tout en l’assumant sans la moindre honte), j’avoue que je ne m’étais même pas étonné à l’annonce de l’élection du Blangladais Muhammad Yunnus au titre de Prix Nobel de la Paix 2006 alors qu’il n’était absolument pas favori, parait-il… Faut dire que je ne m’intéresse pas particulièrement aux Prix Nobel, même pas à celui de littérature, d’autant moins que je n’aie jamais eu la prétention d’offrir ses lettres de noblesse à la plèbe en courant après ces dix petits millions de couronnes philantropiques (à peine plus d’un million d’euros)… j’ai bien d’autres ambitions inaccessibles… surtout que la Suède, en décembre, hein… 

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Monsieur Alfred Nobel réfléchissant à l'instauration d'un prix d'économie... et puis décidant que, finalement, les lettres l'emporteraient sur les chiffres et qu'il n'y aurait donc jamais de Prix Nobel de Mathématiques.
 
Mais, bon, c’est tout de même émouvant, un Prix Nobel de la Paix. Ça sonne humaniste et pacifiste, ouais, et scintille de tous les feux de la reconnaissance universelle à paillettes. Ça réchauffe mon utopisme viscéral  jusqu’aux fondements de cet optimisme idéologique qu’évoquait Antonio en son temps. Pour sûr. Quoique, maintenant que j’ai décidé d’en causer, à consulter la liste des lauréats, je me rends bien compte que je dois apprendre à tempérer tout autant ce foutu optimisme qui me ferait prendre des vessies à moitié pleines pour le phare de Biarritz. Pourquoi il l’a eu, son prix, Kim Dae-Jung, en 2000 ? Et Kofi Annan, en 2001 ? Et Jimmy Carter l’année suivante, why ? je suppose que cela n’a rien à voir avec ces déclarations sur la guerre du Vietnam, ce serait plutôt comme un remerciement un peu tardif pour le rôle éminent et gris qu’il a joué dans le règlement diplomatique du conflit israélo-palestinien. Les autres, avant, je ne sais pas. Après tout, la paix c’est pour le moins un concept évolutif… et subjectif. Si je me souviens bien (grâce à internet et à ses moteurs de recherche, je pourrais tout aussi bien m’enliser dans la confusion si je n’étais pas, parfois, quelque peu cynique), Jacques Chirac a bien eu le prix IgNobel de la paix en 1996 et je n’en ai jamais parlé sur ce si joli blog tout bleu… Bref, alors, pourquoi réagirais-je cette année davantage que l’an dernier à la même époque lorsque l’égyptien Mohamed ElBaradeï et son Agence Internationale de l’Energie Atomique ont été conjointement primés ? Hein, pourquoi, d’autant que ce n’est même pas certain que les Coréens aient procédé à un essai de bombinette atomique qui, comme le battement d’aile d’un papillon, menacerait les «équilibres géo-stratégiques» canonisés par le Vatican ?  C’est Mamour qui, une fois de plus, grâce à sa logique implacable, m’a fait relever l’imposture : «Pourquoi ne lui a-t-on pas refilé le Nobel d’Economie au banquier des pauvres ? Hein ?» qu’elle s’interroge à haute voix ma dulcinée, me prenant à témoin de son extra-lucidité. En effet, pourquoi ?Pourquoi le Nobel de la Paix et non pas celui d’Economie ? La pensée unique en devient de plus en plus confuse et personne ne semble s’en inquiéter si ce n’est pour inventer de nouvelles accréditations à la prédominance de l’économie sur le politique.Dans ce brouillard de bons sentiments assimilateurs, il paraît impensable de ne pas applaudir monsieur Muhammad Yunnus et sa banque de microcrédit. Je ne mettrai donc pas de gants pour cacher ma joie à voir les riches ainsi encourager le combat contre la misère.  Mais pendant ce temps-là, sur le front de la paix en Europe et dans le Monde, notamment, la poudre aux yeux entretient ma conjonctivite…

 

Le plébéien bleu

 

PS. Je me demande bien qui peuvent être les 191 candidats à la nobellisation qui se sont vus coiffés au poteau par un docteur honoris causa de HEC. J’ai cherché sur internet et il paraît très difficile d’obtenir des informations permettant d’identifier les nominés… Peut-être que, parmi mes lectrices et lecteurs, il se trouvera quelqu’un pour m'aider à mettre des lettres sur les chiffres.

Commentaires

Intéressant ce BLOG de couleur bleue où l’on voit des gens se tiraient à boulets rouges au sujet d’écrans noirs, de cartes oranges (ou vertes) et de bagnole rose.
Même si le sujet est explosif depuis l’invention de la dynamite par ce bon Alfred, je préfère parler des prix Nobel car c’est plus calme.

Je ne peux dire à l’issue de la lecture si le « plébéien » est satisfait ou non de la nomination de M.Yunnus.
Peu importe, pour ma part si quelques noms dans les années précédentes ont pu être sujets à caution, le récipiendaire 2006 prénommé Muhammad me va très bien. C’est quand même un sacré signal que le sud adresse au nord.
Et le nord il va en perdre la boule (sans coup) quand il verra Muhammad Y et Zinedine Z inaugurer ensemble le 7 novembre prochain une usine de yaourts « ultra-nutritifs à bas coût ».

Votre bien aimée a raison sur « pourquoi pas le Nobel d’économie ? ».
Ma réponse sera cynique, le partage des Nobel est simple. Toutes les disciplines scientifiques vont aux américains (qui a le plus de dollars pour la recherche ?).
Le reste est pour le reste du monde, Bengladesh et Turquie compris.
Les français pour se consoler ont eu en 2006 le prix IgNobel de physique sur la rupture (grrr) des spaghetti (sic). Depuis j’essaye aussi et je me ruine en boites de nouilles.

Pour mémoire, les mathématiciens n’ont pas de prix Nobel. En effet, Alfred Nobel et le mathématicien suédois Mittag-Leffler courtisaient la même dulcinée. Nobel (évincé ou cocu ?) développa quelques ressentiments envers le mathématicien et toute la discipline en général. Lorsqu’il créa la fondation, il décidait donc de ne pas attribuer de prix aux mathématiques.

Pour finir, qui étaient les 191 postulants au Prix Nobel de la Paix ? Je n’ai pas la liste complète, mais après vérification, il n’y a personne de l’Atalante.

Écrit par : JCS | jeudi, 19 octobre 2006

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