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Merci de nourrir les poissons en mon absence

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lundi, 28 septembre 2009

Festival Biarritz Amérique Latine

 

Demandez le programme !

 

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Équipe de choc et de charme en reportage au cœur de cet éternel nouveau continent de l'hispanité qui palpite annuelle- ment aux pieds de la côte des Basques, dix-huit heures trente ce lundi 28 septembre, nous voici un peu perdus, Audrey et mézigue, au milieu du majestueux hall d'entrée de la Gare du Midi. Le bureau des accréditations presse s'il-vous-plait madame, à droite monsieur, là, juste à côté, qu'elle nous répond la très importante hôtesse d'accueil du déjà si fameux 18ème Festival Biarritz Amérique Latine Cinémas et Cultures, excusez du peu. Autrefois nous disions Le festival latino, ou latino-américain, c'était selon. Mais là, depuis dix-huit ans, ça a changé, c'est mieux qu'autrefois, sûrement et indubitablement, et je ne suis toujours pas au courant du pourquoi du comment de ce persistant frisson de nos élites culturelles qui, finalement, ne m'importe guère davantage aujourd'hui qu'hier. Il y a juste que je suis là cette année sans trop savoir pourquoi d'autre que pour mon seul plaisir égoïste de cinéphile... et qu'il nous faut vite grimper avant dix-neuf heures au deuxième étage afin de retirer ces passes officiels qui nous permettront de circuler librement en son sein durant toute la durée du festival. Très gentil et souriant le monsieur, très compétent aussi, sans nul doute, qui nous remet nos petites cartes vertes à exhiber au- tour de nos cous respectivement de choc et de charme. Dans le même temps, avec toute la documentation de présentation, il nous offre à chacun un ravissant et studieux cartable rouge et noir (couleurs du Biarritz non olympique je le rappelle) ostensi- blement sponsorisé par TV5MONDE dont j'ignorais jusqu'alors la valeur de son immense travail de francisation de tous les ciné- mas du monde. On se présente avec franchement chaleureuse poignée de main à l'appui, sourires et enchantements mutuels déclamés sur un registre un tantinet au-delà de la simple politesse professionnelle. L'ambiance est plutôt détendue à une heure de la cérémonie d'ouverture.


Nous avons maintenant moins d'une heure devant nous pour faire une rapide première visite du Village du festival face à la grande plage, à quelques centaines de mètres de la Gare du Midi, boire une petite bière et nous restaurer sur le bout du doigt, pour un prix tout à fait raisonnable, je me dois de le préciser. Il fait beau et doux sur Biarritz, je suis en vacances et me sens d'attaque, sur la digestion, pour m'en aller dévorer tous les écrans du monde en versions originales (mais sous- titrés toutefois).

À peine le temps de saluer Paulette sur son stand de la librairie Eki, huit heures moins cinq du soir, Audrey fend la foule que j'aurais bien plébéiennement pourfendue, mais bon, le charme est manifestement plus efficace que le choc frontal pour se frayer un passage dans les jungles endimanchées. Nos cartes vertes savent donc nous ouvrir un libre accès à la culture festivalière, la preuve est faite... si je parviens à trouver en moi le minimum vital de cette patience douloureusement indispen- sable à la survie en bourgeoise société. Nous voici donc installés et prêts à toutes les découvertes au premier rang de l'immense salle de spectacle de la Gare du Midi latinisée de neuf pour l'occasion, the show must start, la salle est quasi pleine comme un œuf mollet.


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Maître de cérémonie et délégué général du festival, Marc Bonduel monte sur scène. Réflexe déjà presque professionnel, je dégaine mon appareil photo au moment précis où surgit, sur sa bicyclette, Jean-Christophe Berjon venu lui donner la réplique : l'image est trop floue, juste bonne à illustrer un direct sur un canal + provincial, je me sens un peu comme face à un phénoménal écran de télévision en 3 D, pas vraiment à mon aise mais j'y suis j'y reste. Patiemment, un peu, passionné- ment, beaucoup. Et rêveur, déjà. Peut-être qu'une intervention militante aussi inopinée que déterminée viendrait éclabousser, comme au bon vieux temps, les ors et les velours de la foule festivalière ? J'imagine que, là, maintenant, quatre jeunes cy- clistes anonymement abertzale pourraient surgir de derrière le rideau rouge et déployer une banderole verte et blanche cla- mant qu'au dehors de cette enceinte climatisée, notre planète est en danger. Depuis la salle, une autre équipe bondirait sur l'estrade pour arroser la foule stupéfaite de tracts accusant l'État français d'être complice de la disparition de Jon Ansa. Et moi j'aurais brandi ma pancarte du NUN DA POPO ? Cela m'aurait fait de superbes sensations à poster sur internet. Peinant à régler la focale rigide de mon APN, j'écoute d'une oreille plutôt distraite la talentueuse présentation à deux voix de cette 18ème édition... jusqu'à l'arrivée annoncée du jury du festival : Monsieur Philippe Harel, Lio, Emma de Caunes, Santiago Amigorena et Vincent Paul-Boncour. Voilà, je les ai enfermés dans ma boîte à images qui saura bien restituer quelques pixels exploitables en illustration de mon article. Qu'en dire de plus, de ces protocolaires mondanités ? Mon étonne- ment réitéré à vérifier que les habitants de la planète VIP ignore à jamais qu'aux pieds des basques Pyrénées, sous les planches de surfeurs, un vague peuple pourrait entonner son chant d'insigne ? Vivement que se tamisent les sunlights pour que, de l'obscurité d'une salle de cinéma, puisse rejaillir la lumière de la vraie vie !

J'ai une semaine entière pour me faire mon propre programme de découvertes.

 

Xan Ansalas

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