dimanche, 06 mai 2007
Trêve de comptoir
L’heure apéritive est parfois propice à la réflexion citoyenne, surtout a posteriori. Et encore davantage les jours d’élection présidentielle. Là, tout à l’heure, je suis allé voter, c’est qua- siment un aveu. Aveu d’inhibition, l’esprit pas vraiment purgé de cette rancœur démocratique que je ne parviens pas à expliquer (et encore moins à partager). Mon devoir bâclé, en passant devant Le Balto, je ne sais pas pourquoi, ce n’est pas, ce n’est plus depuis longtemps dans mes habitudes, j’ai eu envie d’entrer, de pousser cette porte vitrée, de franchir le Rubicon qui me sépare des rubiconds. Le pire étant accompli, je suis entru, je me suis assu au comptoir et j’ai commandu, un demi. C’est ma tournée, qu’il a dit le type rougeaud derrière le distributeur de cacahuètes. Il y avait deux autres types avec lui, moins rougeauds mais plus âgés, peut-être. Ils arrosaient les élections certainement, que je me suis dit et que je leur ai demandé. Ben non, c’est ma fête, qu’il a répliqué l’empourpré définitif, esquissant un sourire. Alors j’ai esquissé aussi, ses copains ont franchement rigolé et on a trinqué à la santé de tous les Prudence, qui est un prénom masculin insuffisamment populaire de nos jours.
20:25 Publié dans écrits sur fond bleu, politique | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : François Mitterrand, Bayonne