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vendredi, 08 décembre 2006
Bye bye Txori beltz*
Ça m’est revenu comme ça, du coq à l’âne, en jonglant avec des mots incongrus, dans ma tête. Hier. En arrivant à L’Atalante. Je n’avais pas encore lu la presse, ni vu les infos locales de FR3. Rien. A peine si j’étais obnubilé par l’évidence de ma défaite. Je serai le seul à lever le bras pour ce non si vain d’honneur, ce non au «principe de réalité», si vilement démocratique : lance ridicule brandie sous une «triste figure» au milieu d’un champ d’unanime inertie souriante. Qu’y puis-je encore ? La messe est dite… l’inéluctable fatalité, implacable, inexorable… à quoi bon m’entêter ? Ramuntxo s’en va, Sylvie arrive… Agur Jauna ! Ave Maria ! Oups, lapsus, sourire, auto- dérision. Je vous salue Sylvie ! Sylvie de Hasparren au Pays basque, pas Marie la Juive palestinienne. Sylvie Larroque. Oui, honneur à l’impétrante, la nouvelle directrice artistique. Honni soit l’empêtré !
Et c’est quoi donc cette histoire de messe ? L’assemblée géné- rale ordinaire de l’association Cinéma & Cultures serait-elle une messe d’enterrement et la passion cinéphilique une veuve joyeuse ? Je suis en plein délire de tristesse…
Ça m’est revenu comme ça. Malgré la tristesse, la mélancolie, tout ça. Ça m’est revenu comme une évidence. Ne suis-je pas né sous le signe de l’immaculée conception ? Il faudra bien un jour que je m’en explique ! C’est un signe zodiacal basque. Comme Marie, la mère dogmatisée du super héros des chrétiens, la madone iconisée sous la bulle infaillible de Pie IX, je suis moi aussi exempt du pêché originel. P4 pour la faute à l’inné. Pour la faute à jamais de chance. Pour tous ces verres, toujours à moitié vides, que les Danaïdes me laisseront remplir de mon pessimisme, ad vitam aeternam... Alors, je vais prendre un chocolat chaud, que je lui ai annoncé, à Ann, une des deux «princesas» de la Taverne, avec une part de tarte, là, s’il-te-plait… Tiens, Anne, c’était l’épouse de l’impuissant Joachim, la maman miraculée… Le délire continue et je chevauche sensuellement mon âne intérieur… Le chocolat me consolera toujours, presque aussi efficace que le sourire des jolies filles qui se prénomment framboises rien que pour me damner. Troisième des péchés capitaux, bonne pioche. Un capital, des capitaux, je dilapide les réserves de sucre de la planète bleue. Les bonnes résolutions diététiques, ça sera pour l’an prochain… Et Ramuntxo m’en serre cinq. Des doigts. Tous de la même main. Rendez-vous quasi-quotidien du goûter. Son dernier thé de la pause vespérale, j’imagine. Un chômeur, ça boit du thé ? Lui, oui, son côté british. Il n’est pas encore tout à fait chômeur, faut dire. Et puis, hein, tout le monde est convaincu qu’il n’aura heureusement pas besoin de traverser la Manche à la nage pour ne pas rester les mains dans les poches… Salut Xan, qu’il me fait. Iep ! que je lui fais. Je souris si mal !... Il me dit des trucs, je lui réponds du trac, pour l’AG de tout à l’heure, il me rétorque que c’est tout juste une formalité, et on trinque, tasse contre tasse, au clap de fin ! Clope. Non, ce n’est pas ma faute si, désormais, sous les pavés de Bayonne, c’est la jungle. Et elle sera bien verte, et chaude, et humide, ce soir, au-dessus de la moquette «ocelot», la jungle du consensus mou…
Ça m’est revenu, là, ce matin, 8 décembre 2006, en lisant l’éphéméride. Et pourtant je m’enlise à ne savoir plus dire ma passion pour la vie, ma passion pour le cinéma, ma passion pour la vie qui est du cinéma. Mon immaculée conception de la vie. Foutaises face à la réalité des vainqueurs érigée en Principe. Je ris jaune de me voir si bleu en communication. Dire, c’est être compris, bien sûr. Alors c’est ça, je ne sais plus dire. C’est ça. Soit on dit très fort, soit on est le plus fort et il n’est nul besoin de le dire. Médire contre moi-même, maudire ma bataille perdue, cela va sans dire dans le silence digestif du ruminant. Et là je me contrains à l’écrire pour ne jamais l’oublier. Comme ça, ça me reviendra toujours, sur fond bleu comme partout ailleurs, mon grave désir de bataille.
Ça m’est revenu comme ça, ce midi. Comme le boudin des fêtes. Un goût de sang dans la bouche. Rancœur, mal au cœur. Les mots sont en fuite. Les idées aussi. Ma lance devient encombrante mais je ne la lâcherai pas. Je ne suis pas si seul qu’il y paraît même si, effectivement, hier soir, on a célébré les apparences... et mon humiliation. Cet après-midi, j’ai lu les comptes-rendus de mes amis blogueurs, Moris et k’No, et je reprends courage. Ça me revient. Vous êtes des centaines, lectrices et lecteurs de ce si joli blog tout bleu, à ne plus pouvoir ignorer que Txori beltz* est un oiseau de mauvais augure pour l’avenir du cinéma indépendant, pour tous les rêves d’indépendance… Et je n’ai aucune envie de faire la fête ce soir, croyez-moi. Pourtant, j’irai à sa fête. Pour des raisons privées qui le demeureront, et pour une déraison publique qui me fait persister à défier les fossoyeurs réalistes. Oui j’irai, car ça m’est revenu.
18:50 Publié dans Cinéma, écrits sur fond bleu | Lien permanent | Commentaires (3)
Commentaires
Hosanna au plus haut des bleus,
Le plébéien est tombé des cieux
Écrit par : fan de bleu | lundi, 11 décembre 2006
Et moi qui hésitais à changer les couleurs de mon blog !
N'auriez-vous pas les yeux bleus, qui plus est, Mademoiselle ?
Hum, je présume, je rêve, je fantasme... oui, que vous soyez une Mademoiselle et que je puisse tomber dans votre l.. japonnais. q:o)
Écrit par : le plébéien bleu | mardi, 12 décembre 2006
beau bleue de blog à lire et à relire une basque isolée en alsace depuis deux ans....
Écrit par : txera et sandy | dimanche, 18 mars 2007
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