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Merci de nourrir les poissons en mon absence

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samedi, 23 juillet 2005

Le coup d'éclat du grand soir

Dans les yeux clairs

de Maritxu



Il y a très exactement 15 jours (j’aime bien avoir parfois, com- me ça, des formulations journalistiques), je rédigeais une note pour exprimer mon enthousiasme suite à la projection de Les Yeux Clairs à l’Autre cinéma, mais en même temps pour re- gretter que nous n’ayons eu droit qu’à 4 séances et que, donc, pour mézigue, il s’en était fallu de vraiment très peu que je passe à côté d’un de ces si jolis films français qui se font mal- heureusement de plus en plus rares. Cette courte note, je l’écrivais sous la forme d’une lettre ouverte, d’une Supplique à Ramuntxo… Est-il encore nécessaire que je rappelle ici qui est Ramuntxo, mon programmateur de cinéma préféré, le directeur de l’Atalante et de l’Autre cinéma à Bayonne, très probablement l’un des meilleurs cinéma art et essai de la planète bleue ? Voici donc qui est rappelé, ou tout simplement précisé. Bref, Ra- muntxo était en vacances quand je lui demandais si il pouvait expliquer le fait qu’un si joli film puisse aussi vite disparaître des écrans sans même pouvoir donner une chance au bouche à oreille de lui offrir le succès qu’il mérite. Et là Ramuntxo est revenu et il m’a écrit, au plébéien bleu je veux dire, en privé, un courrier qui m’a beaucoup ému à plus d’un titre, mais là n’est pas le moment que je me répande sur mon émotivité génétiquement immuable, un très amical courriel que je choisis de reproduire ici dans la colonne des notes et non pas celle des commentaires, parce que ses explications, quoique s’adressant peut-être un peu trop spécifiquement à des initiés, méritent d’être lues par un maximum de passionnés de cinéma. Et com- me je suis convaincu que pour traîner ses yeux du côté de ce si joli blog tout bleu il faut vraiment être, aussi, cinéphile, je me dis que mes visiteurs ne seront pas non plus insensibles à son propos :

Salut, mon bon vieux Xan !

T'as toujours la patate, le mordant aux dents et la langue sur la clavier ! Et puis les yeux sur les toiles... T'es allé voir ce que j'avais de mieux à proposer ce (petit) mois-ci : un docu sur le Jazz, sic, et puis aussi El Cielito et pis Les Yeux d'Olga, pour qui je n'ai pas eu ceux de Chimène, me dis-tu ... Certainement... Quatre séances et hop, à la baye ! Oui, la loi du genre, malgré un prix Jean Vigo dont j'ai repris les termes publics dans ma présentation sur la Gazette.
C'est quoi, LES YEUX CLAIRS ? "Un film que j'ai conseillé en vain autour de moi puisqu'il est désormais impossible de le voir. Mmmm il est comme ça des moments vraiment difficiles dans la vie !" dis-tu sur ton site... "Ça, c'est mort..." pourrait aussi le qualifier, puisque cette expression est devenue l'expression la plus couramment utilisée entre exploitants de cinéma. "C'est mort", donc lire : "Bonnell, dégage ! T'encombres ! Tu gê- nes " ? Avec quoi, il gêne, le Jérôme ? Avec son film à 12 copies France ? Avec sa moyenne de 34 entrées par semaine et par copie depuis sa sortie ? Non... Il gêne pour autre chose, cer- tainement... Il gêne au milieu de ces gros films moisis qui se prélassent dans des abîmes d’épouvantable... Il gêne la tyrannie du rire organisée par des rejetons consanguins de Zidi au QI de betterave de cantine, rayonnants de bêtise solidaire... Il gêne pour son goût dans le gruau, peut-être... Il n'aurait pas dû me gêner, moi, à L'Atalante. Mais je l'avais point vu... Et aujour- d'hui, toujours pas... Et puis, le film, il n'est plus là... Normal... C'est-à-dire : dans la norme. On l'a flingué, le Bonnell, on l'a balancé... Un bijou, ça se montre, on y fait gaffe : on n'a jamais eu la possibilité de le voir avant sa sortie et je pense n'avoir reçu à son sujet aucun coup de fil du distributeur (je ne suis pas une star, mais tous les distributeurs connaissent les 15 salles en France qui passeront ce film)... Bonnell ? Premières balles ! Elles viennent du marché, et de nos espoirs déçus, de nos coups der- rière la tête, exploitants, distributeurs, producteurs... Mauvaise période, Bonnell : lui et son film, ils n'y sont pour rien, mais bon, ça a bastonné sec ces temps-ci. Et il a pris un coup au passage, lui aussi... Le problème n'est même pas de savoir qui a com- mencé les hostilités, entre blasés, cyniques, furieux ou plus cu- rieux : son film, il est allongé, là, je suis d'accord... Et je ne sais pas les relever, ces films. Je sais plus... J'ai su, mais je sais plus... Voilà... Pas la peine de réfléchir plus loin, Xan : Comment on fait ? Comment on dit ? J'ai pris des jours de vacances et ça s'éclaircit un peu... Il nous faudra un coup d'éclat, Xan... Je sais pas quoi, mais après une victoire, on se sentira plus forts, plus nets, plus précis. Et là, on appellera le Bonnell, on lui présentera nos excuses et il viendra faire un tour chez nous, promis... Mais j'attends le truc... Merci en tous cas pour ton appel. Continue...

Ramuntxo


Bon, mon toujours sacrément jeune et moderne Ramuntxo (au fait, je ne te l’ai pas encore dit, mais j’ai horreur que l’on m’ap- pelle «mon bon vieux» car je ne suis ni «bon» ni «vieux» ni «troglycérine») !
Je ne suis pas certain d’avoir tout bien bien compris dans ta let- tre. Mais, hum, ça m’arrive assez couramment quand je lis un peu vite tes éditoriaux dans la gazette, donc je relis et je relis encore, et là, cette histoire de «coup d’éclat», bon, après tout, toi-même tu dis que tu ne sais pas bien de quoi il pourrait s’agir… Et puis je suis aussi très surpris que tu «attendes», com- me si ce «truc» pourrait nous tomber du cielito ou je ne sais d’où ! Tu connais mon avis sur la question comme disait Mon- sieur Hontas, pour moi, ce «truc» ça sera la passion du cinéma que nous serons de plus en plus nombreux à vouloir diffuser. Le CINÉMA, le SI je le décide, le NÉ pour être libre et le MA passion que j’essaie d’exprimer sur fond bleu parce que c’est plus joli, je trouve. Tu vois, Ramuntxo, un moment j’ai cru que tu faisais allusion à l’éventualité d’un super génial film à succès pour la rentrée qui rattraperait à lui seul toutes les gamelles de l’année… Tu vois ! Là j’ai plein de titres qui me viennent à l’esprit… mais comment être certain qu’un seul pourrait être le bon. Celui qui sauvera le Cinéma et le Monde et boostera de façon expo- nentielle les entrées à l’Atalante et à l’Autre cinéma ? Si c’est vraiment à ce film-là que tu songeais, j’aurais peut-être une contre-proposition à te faire, d’ailleurs elle figure déjà depuis quelques jours, assez discrètement je l’avoue, dans mon dia- porama des films à voir en ce moment (là, en haut et à droite, tu vois ces images qui se succèdent toutes les deux secondes !). Un film qui s’intitulerait «Coup d’éclat» avec «Truc» et la ma- gnifique «Maritxu» (Gaby Sylvia) surtout au générique, tout en haut à gauche, disais-je. Clique donc sur l’affiche, ci-dessous, et tu entendras également un extrait du tube que deviendra très vite la musique du film.
l'écho répond : aiiiiiime aiiiiiiime

Ne crois pas que je me moque, que je tente ainsi de maintenir à distance respectable une certaine angoisse, non ! J’y crois. Je crois que l’audace paiera toujours. Et de l’audace cinémato- graphique, à Bayonne, tiens j’en vois déjà pas mal avec ces autocollants de Dig qui fleurissent partout, ce film documentaire sur le rock que tu programmeras tout l’été. Ramuntxo, moi je ne crois pas aux miracles, ni trop au hasard d’ailleurs. Par contre, la persévérance et la passion, je suis plus que jamais convaincu qu’elles seront forcément la trame essentielle du scénario de notre Victoire. Ou de notre Victoire. Il n’y a pas d’alternative à la vie et à l’intelligence.

Le plébéien bleu cielito



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