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jeudi, 29 septembre 2005
Où se procurer son "télextincteur" de poche ?
Armez-vous et zappons !
Toutes les personnes que je rencontre à la sortie du Désentubages cathodiques sont systématiquement regonflés à bloc, enchantés tout particulièrement par la combativité des Tivibigoneurs et cherche partout le moyen de se procurer cette zapette miracle censée "effacer" les entu- bages de plus de 80 % écrans cathodi- ques. Enthousiasmé moi-même, j'avais mis en lien (dans ma note de la semaine dernière) le site où l'on pouvait se le procurer. Eh bien, malheu- reusement, le site doit être en dérangement (je n'ai obtenu aucune information à ce propos)... mais, heureusement, le plébéien bleu a les réflexes encore bien affûtés. En effet, j'avais pris la précaution (du temps où il était encore possible de se connecter) de noter sur mon carnet le mode opératoire. Je vous conseille donc de noter à votre tour. Il vous faudra vous munir d'un carnet de chèques, d'un stylo, d'une enveloppe, d'un tim- bre et éventuellement une feuille de papier afin de joindre un mot de soutien. Sur le bout de papier où vous aurez précisé vos coordonnées, vous devrez écrire : "Je deviens membre de soutien de Zaléa TV pour un montant de 22 euros et je reçois un TvBeGone". Voilà pour la "formule magique". L'adresse à inscrire sur l'enveloppe, c'est : ZALEA TV BP 50 75921 Paris cedex. Je n'ai pas la moindre idée quant aux délais de livraison mais je peux par contre vous dire que le port est compris. Vala. Je m'en vais poster ma commande de ce pas.
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jeudi, 22 septembre 2005
Désentubage en vidéo-projection
Le télextincteur de poche
enfin disponible !
Il y a déjà plus de trente ans, avec l’an 01, Gébé nous incitait à jeter nos télévisions par la fenêtre, à l’é- poque où il n’y avait encore aucu- ne chaîne privée en France, à l’é- poque où la téléréalité n’était même pas imaginable, à l’époque où Char- lie Hebdo dérangeait réellement les tenants de l’ordre capitaliste établi. Depuis, les chaînes privées se sont multipliées de façon exponentielle, l’ internet règne en intermaître abso- lu, Philippe Val a recyclé Charlie, mais certains écrans de cinéma demeurent résistants. Résis- tants à l’occupation de la pensée unique. À partir du mercredi 21 septembre, l’Autre cinéma organise un Tir Nourri sur la Télé (TNT) à Bayonne.
Les temps ont changé, tout de même. Désormais, il n’est plus question de se débarrasser des postes de télévision de façon provocatrice en les détruisant à coups de masse, par exemple, et ce n’est pas seulement une question de mode. L’idée pa- raîtrait aujourd’hui inconcevable. Oui, casser un poste de télé- vision, ça ne fait plus sourire personne… limite si la simple formulation de cette proposition ne me ferait pas encourir le bagne ou le bannissement. Bref, on a beau avoir un esprit cri- tique, s’évertuer à analyser toutes les ficelles de la manipu- lation, de l’entubage médiatique, pour les dénouer, pour éviter l’étranglement de la pensée, c’est le sentiment d’impuissance qui reprendra chaque fois le dessus et émoussera, malheureu- sement, très vite nos velléités de résistance. Bien sûr, certains irréductibles sommes toujours convaincus de la nécessité de saboter cet outil majeur de l’adversaire qu’est la télévision et nous ne sommes pas prêts de renoncer. Mais comment ? Comment saboter sans encourir la lapidation sociale et politique (voire culturelle) ? Je ne sais plus qui di- sait qu’il y faudrait de l’humour et une rigueur certaine de la pensée (Bourdieu peut-être, je sais plus), mais il a plus que jamais raison. La rigueur, l’analyse, les résistants se sont dotés depuis quelque temps déjà d’instruments efficaces, depuis Acrimed, jusqu’à Zaléa, en passant par PLPL, CQFD ou Rézo.net. Mais l’humour ? Cet humour qui produit tant d’énergie en réinventant cha- que jour une combativité ressour- cée, cet humour qu’on aurait cru disparu, définitivement recyclé avec Charlie et les Guignols, eh bien, il ressurgit (je l’avais juste perdu de vue pendant quelques années de désillusions forcées), ouf, dans le dernier sujet traité par le Désentubages Cathodiques que j’ai revu hier, en version augmentée. Le titre générique de cette série de documentaires résistants n’est pas du tout usurpé, je tiens à en témoigner ici. Zaléa Tv c’est de la dynamite ! Boum, ça va zapper en noir sur Bayonne. Tous à vos «tivibigoneurs*» !
* cliquez sur l'affiche explosive et commandez votre "tivibigo- neur" (télextincteur) auprès de : Zaléa Tv - BP 50 - 75921 Paris cedex
18:30 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1)
C'est la fête à Bayonne nord :
Agur, Adishatz, Azul, Salut, Hallo,
Iep, Salaman aleikoum, Hola, Bom
dia, Hello, Diama, N'Guène,
Shalom...
Habitantes et habitants des quartiers Saint Bernard, Saint Esprit, Sainte Croix, Saint Etienne, Saint Frédéric, nous avons pris l'habitude de nous réunir chaque automne. Retrouvons- nous autour de nos diversités pour profiter d'un Festival haut en couleurs, en sons, en goûts. Tombons les vestes grises du quotidien pour nous rencontrer, échanger et partager avec pour seuls soucis la convivialité et la bonne humeur ! Toutes et tous bénévoles, avec le concours d'associations et le soutien de par- tenaires institutionnels, nous avons concocté un menu pour tous les goûts qui peuvent se marier à merveille. N'oubliez pas de venir y ajouter votre note épicée, et la fête n'en sera que plus savoureuse.
Aupa Festival Baiona !
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mercredi, 21 septembre 2005
Umberto D. à l'Autre cinéma
Plus que quatre séances de programmées pour voir à l’Autre cinéma l’inoubliable chef d’œuvre de Vittorio de Sica, tari-tara, Umberto D. Taritari-tara, éteignez votre ordinateur et courrez donc jusqu’au 3, quai de l’Amiral Sala à Bayonne afin de retirer vos billets pour demain à 15 h 15, tari-tara, ou pour vendredi à 18 h 45, tari-tara, ou dimanche à 17 h, ou alors, taritari- taritari-taratata, dernier carat, lundi à 18 h 45. Tari-tara, qu’on se le dise !
Voilà presque un an maintenant que l’ouverture de deux salles supplémentaires sur les bords de l’Adour aura permis à mon directeur de cinéma préféré de programmer un cycle perma- nent de films «rétro» d’exception tout ce qu’il y a de plus cul- turelle. Il m’a ainsi permis de découvrir ou redécouvrir des dizaines de films plus mythiques et magiques les uns que les autres ; j’en cite juste quelques uns en vrac, je n’ai pas la mé- moire des titres, désolé : Seuls sont les indomptés, La horde sauvage, La (si jolie) fille à la valise, Un tramway nommé désir, et tout plein d’et caetera en version originale, of course... J’aurais trois bras que je m’en ferais pousser un quatrième pour applaudir plus fort encore à son heureuse initiative. Mais force est de constater que le public enthousiaste qui a répondu durant ces derniers mois à cette unique invitation cinéphilique sur la Côte basque ou le sud des Landes n’aura jamais dépassé les deux cent spectateurs (souvent moins) par film sur une pro- grammation moyenne de dix séances. Sans me désespérer tout à fait, je dois avouer que cette triste comptabilité me désole chaque fois davantage car, malgré l’efficience avérée du bou- che à oreille, les esgourdes réceptacles de bonnes paroles sem- blent souffrir d’occlusion en ces temps de multiplication expo- nentielle de la proposition en nombre de salles de cinéma au mètre carré. En clair ça me fout les boules de devoir regretter, à la fin de chaque gazette mensuelle, que, une fois de plus, le public soit passé à côté des plus beaux, des films essentiels de la sélection ramuntxesque. Alors là (ça sera aussi un test sur l’ «efficacité» de mes notes cinéphiliques), je me suis donc inter- dit de faire le moindre commentaire impressionniste à propos du néoréalisme italien, de la nostalgie d’une lutte des classes en noir et blanc sur fond d’infortune permanente, pas le moindre mot sur la beauté des images, la justesse des interprétations, ce petit bonhomme tout gris et sans illusion avec son chien sau- tillant d’amour animal pour l’humanité, Flik il cane, je ne conte- rai aucune bribe de ces pavés de bonnes intentions qui se jet- tent inexorablement dans la gueule de l’enfer économique, motus, et surtout pas ce plan inoubliable où… non, je ne dirai rien de la douceur qui habite le spectateur à la sortie de la salle Ezeiza quand il rencontre le sourire de Mahénina, de Bruno, de Muriel, de Borja ou d’Ann, depuis sa caisse, et répond en sou- riant au «c’était bien ?» esquissé par cette même curiosité qui anime ici, en ce lieu, tout un chacun pour le tout et le chacun. «Oui, c’était bien !»… Je n’écrirai pas un mot de plus sur Umberto D. Allez le voir, vite, tari-tara, passez de l’autre côté de l’écran qui cache la vraie vie, la vraie vie c’est du cinéma ! Tatata.
PS. Afin d’illustrer cette note un peu originalement j’ai choisi de publier ici un premier dessin de Maddi (que j’ai dû «tanner» durant des mois pour qu’elle accepte enfin de s’afficher sur mon si joli blog tout bleu) qui a tout autant pleuré (voire plus, c’est une fille, hein) que moi quand Flik il cane, en si gentil petit chien savant, s‘est mis à mendier pour Umberto son maitre… Non, ce n’est pas à cette scène que l’on pleure le plus q :o)
12:45 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1)
samedi, 17 septembre 2005
«Mieux vaut le paradis dans la tête que l'enfer que nous vivons»
Le paradis c'est la mort
Un bus de la plus grande compagnie au monde, la coopérative Egged Bus, roule sur un boulevard du front de mer à Tel Aviv. Le flot de circulation semble des plus fluides. Aucune tension particulière n’est décelable. Le chauffeur s’arrête à une station pour prendre en charge plusieurs nouveaux passagers, dont no- tre héros, un jeune homme, brun, bronzé, plutôt beau. Il est plutôt très chic dans son costume sombre, notre bel héros, sa chemise blanche et sa cravate laissent imaginer qu’il se rend au mariage d’un cousin ou d’un ancien copain de collège. à moins qu’il n’ait rendez-vous pour la première fois chez les parents de sa bien aimée. Saëd. Il se laisse choir sur le premier fauteuil qu’il trouve libre, comme épuisé par une course dans les rues d’une grande ville étrangère pour lui. Comme s’il avait dû courir les soixante kilomètres qui séparent l’enfer palestinien de Ramallah de cette paradisiaque station balnéaire israélienne. Le bus est quasiment plein, plein de jeunes gens, filles et garçons du même âge, essentiellement des conscrits qui s’interpellent joyeusement l’un l’autre, manifestement fiers de porter l’uni- forme de Tsahal. Peut-être notre héros est-il en permission, ses cheveux sont coupés très courts aussi, malgré son costume ci- vile, il ne dépareille nullement… à moins que la conscience ex- trême de sa mission ne l’ait déjà rendu invisible. Personne ne le remarque, personne ne s’est aperçu de son air taciturne, per- sonne n’a reconnu en lui l’ennemi, le kamikaze, personne n’a vu ses yeux de mort, déjà tournés vers le vide, vers l’absence, vers la disparition. Seule la caméra s’intéresse à lui et zoome progressivement sur ses yeux fixes, son regard panavisionné censé nous montrer enfin l’image du paradis instantané. Les voix jeunes et enjouées des autres passagers sont peu à peu effacées par l’intensité de ces yeux noirs qui feront tout à coup se blanchir l’écran du cinéma et se taire tous les chants de la vie. Plus aucun son, c’est comme si la pellicule s’était coupée net pour démontrer que la mort ce n’est pas l’enfer que l’on prétend, l’enfer que l’on est habitué à voir sur nos écrans de télévision après ces explosions médiatiques de la violence et de la peur au quotidien. Aucune tâche de sang, le projecteur qui continue à tourner éclaire la blancheur éblouissante de l’écran inventant ainsi la seule image montrable, celle du paradis qui dit que tout est fini, que tout est mort, désormais. Plus aucun son, pas le moindre cri de douleur, les morts ne râlent pas dans leur paradis. Tous les morts se mélangent dans le vide absolu…
Le film de Hanny Abu-Assad m’aura coupé le souffle infiniment, avec ses dernières images du vide après la vie, il a su me montrer ce que personne avant lui n’avait osé regarder en fa- ce, la mort au fond des yeux d’un jeune Palestinien désespéré de survivre sans le moindre espoir. «Mieux vaut le paradis dans la tête que l’enfer que nous vivons», répondent en échos vengeurs les dizaines de milliers de Khaled de Palestine, d’Iraq, d’Afghanistan, de Tchétchénie ou d’ailleurs… et, en l’occurrence, le paradis, c’est la mort. Quelle réponse donner à ce dilemme suicidaire pour tout un peuple spolié de sa terre, peuple désor- mais martyrisé par le plus martyrisé de tous les peuples de l’histoire ? Je ne sais pas, je n’ai aucun début de réponse défini- tive. Je veux juste persister à m’agripper aux bribes de certitu- des qu’il me reste : seul l’espoir peut lutter contre le désespoir, seule la vie peut l’emporter sur la mort, seule l’entraide et la solidarité peuvent faire tomber les murs, seule la justice peut vaincre l’oppression. Une victime n’aura jamais aucune légiti- mité à se transformer en bourreau. Le paradis n’existe pas plus pour les victimes que l’enfer pour les bourreaux.
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dimanche, 11 septembre 2005
Les bloggeurs bayonnais
se débaillonnent à l'Atalante
The Bayonne-Carnet
Pour info, une pré-rencontre préparatoire à l'instauration (ou pas) d'un Bayonne-Carnet (ou quelque chose d'approchant, qui reste à déterminer) se tiendra aux Remparts Mousserolles s'est tenue, à Bayonne, en marge de la projection en plein air du film "Carnets de Voyage". Le rendez-vous aura lieu vers 20h30-21h, près de la table des inscriptions à l'association de l'Atalante. Merde ! il pleut... repli stratégique a eu lieu à 22h à l'Atalante, à la Cafet’ Taverne, réunissant Le Blog de Sophie (dont j’ai déjà eu le plaisir de faire la connaissance pendant les fêtes de Bayonne) et Ultimateclem que je n’ai pas eu la chance de voir, kNo', Moris Dia, et mézigue. Alors, nous nous sommes dit que la Taverne de l’Atalante serait désormais notre point de rencontre, une fois par mois, à 19H30, autour d’une quiche ou d’une lasagne (d’un Buzet ou d’un Navarre ?), chaque lendemain de la sortie de la Gazette de l’Atalante, soit le jeudi suivant cette fameuse parution. Enfin bref, nous étions vachement contents de savoir que le jeudi 6 octobre prochain, à 19H30, nous pourrions nous la quicher lasai sur la mort, le moi blog, le nœud string… Bienvenue, si le blog vous en dit.
23:25 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 09 septembre 2005
«Je suis de tout cœur avec vous»
Super bonne nouvelle aujourd’hui, tout du moins pour ceux qui s’intéressent à la vie démocratique française présentée par les «organes du spectacle de l'ordre mondial capitaliste» : le Prési- dent de notre république bananière est vivant, pire il est même en super bonne santé, super bronzé, super bavard, plus super menteur que jamais, bref, la super méga pêche ! à part que, peut-être lui reste-t-il encore comme un petit truc dans l’œil, mais rien, juste un petit voile, ou un tic de plus, ça ne fera qu’ accentuer son sex-appeal. Bon. Sinon, ce genre de nouvelles, fut un temps, du temps de l’ORTF par exemple, du temps où les gouvernements comprenaient des ministres de l’Information en leur sein, si la qualité du bronzage présidentiel n’entrait pas dans votre ordre prioritaire de préoccupations, il était possible de zapper, comme on dit. Ben, maintenant, on peu plus. Faut éteindre sinon rien. Ça devient carrément insupportable ! Au- jourd’hui France Inter a choisi d’interrompre en direct ses émis- sions à la seconde où monsieur Jacques Chirac est sorti de l’hô- pital militaire du Val de Grâce, tout sourire sous les sunlights. Ils n’auraient pas fait mieux s’il était sorti, par malheur, les pieds devant. Là je suis carrément dégoûté, même pas en- vie de me moquer, de tirer de ce non-événement la substantifique moelle du ridicule absolu. Ce coup-ci, c’est le sérieux de l’in- formation qui est définitivement mort… et il n’y aurait, semble-t-il, que l’équipe de France de football pour pleurer sur sa tombe.
Le plébéien bleu
22:45 Publié dans Grave-patrie | Lien permanent | Commentaires (6)
mercredi, 07 septembre 2005
Viens chez moi
18:45 Publié dans poésie sur fond bleu | Lien permanent | Commentaires (1)
mardi, 06 septembre 2005
Comment se loger décemment
près d’un office du tourisme ?
Le Pays basque n’est pas…
Le jeudi 11 août dernier, un quidam ano- nyme aurait découvert, dans une pou- belle toute proche de l’office de tourisme de Bayonne, une bombe artisanale toute aussi anonyme mais, selon les sources officielles, bien peu explosive. Bon. L’évé- nement n’a rien de si extraordinaire que ça, même si… et même si… Des engins explosifs ou réputés tels faisant long feu, ce n’est pas chose rare en Pays basque nord, surtout ces dernières années. Il ar- rive même parfois, mais là beaucoup plus rarement, que ceux- ci fonctionnent et occasionnent des dégâts matériels. Ces der- niers temps, manifestement en lien avec une crise du logement sans précédent décuplée par un niveau de spéculation immo- bilière encore jamais atteint, plusieurs agences immobilières ainsi que des complexes hôteliers ou résidentiels ont été ciblés par les poseurs de bombes. Parfois avec succès. Mais encore jamais, tout du moins depuis (faudra que je vérifie) des lustres et des lustres, un office de tourisme n’avait été visé. Faudra que je vérifie aussi l’existence de poubelles publiques aux abords du bâtiment bayonnais visé par cet attentat car, il me semblait bien que, depuis fort longtemps déjà, il est devenu impossible de se débarrasser civiquement d’un papier dans la rue. Bref, pendant les quelques jours qui ont suivi cet évé- nement, le landernau médiatique côte basquais aura pas mal spéculé sur l’identité présumée de ses auteurs et, avec le recul que m’autorise le rythme aléatoire de mes écrits sur ce si joli blog tout bleu, quoique très moyennement influencé par cet air du temps-là, durant cette courte période où l’actualité est encore actuelle, j’ai également eu envie de savoir qui et quoi, et surtout à quelle stratégie politique il faut attribuer ce dépôt d’encombrant sur lequel enquête la cellule anti-terroriste du parquet de Paris, poil au quiqui.
Je ne vais pas citer l’organisation qui aurait téléphoniquement revendiqué (revendication que je crois tout à fait crédible, mais là n’est pas mon propos…) cette action en alertant les pompiers, mais juste souligner que le porte-parole de la ligue dissoute en question aurait conclu son avertissement par un impératif «le Pays basque n’est pas à vendre». Bon. Outre que ce slogan manque quelque peu de modernité à mon sens, à première vue, je trouve que la ligne stratégique d’une condamnation franche et déterminée de la spéculation immobilière perd en lisibilité ce qu’elle gagne en confusion en prenant pour cible un objectif matériel spécifiquement orienté sur la promotion touristique en général. En clair, un office de tourisme ne fait pas le même boulot qu’une agence immobilière. Et tous les boums n’ont pas le même sens. Bon. Ceci dit, il est vrai que quand on s’oppose à la marchandisation du Pays basque (ne suis-je pas moderne ?), cela ne concerne pas seulement le foncier ou l’immobilier, le label «Euskal Herria» recouvre tout, tout et même le reste, depuis le fromage de brebis à la confiture de cerises noires jusqu’aux «innovations» en provenance de la technopole Izarbel, en passant par les danses du groupe Luixa à Béhobie ou carrément les fêtes de Bayonne… À ce propos, et tant qu’à spéculer sur le sexe des poubelles piégées, il me semble qu’une telle stratégie symboliste aurait été renforcée dans son efficacité par une «explosion promotionnelle» AVANT les fêtes de Bayonne, juste quelques jours avant, disons une semaine, dans l’idéal. Mais je me fourvoie très certainement quant aux véritables motivations du ou de la ou des poseurs de bombe. À cause d’une toute petite difficulté de lisibilité je me mets à tout mélanger, à mettre tout sur le même plan, dans le même sac, le tourisme vert à la ferme et les golfs dix-huit trous avec vue imprenable sur les Pyrénées, les fonctionnaires impuissants de l’office HLM et les 95 kollabos d’Orpi, les gentils de Kukuxumusu et les mercantiles de 64, les corridas en août et le surf en février, le Musée basque de Bayonne et le Mac Drive de St Jean de Luz, le prix d’une bouteille d’Irouléguy et celui d’une cartouche de cigarettes à Dantxaria… les limites sont parfois bien confuses mais il faut toutefois bien comprendre que refuser de vendre son pays ne signifie nullement s’opposer à la marchandisation de son image identitaire. D’ailleurs, hein, cette frontière au milieu du Pays basque, nous les Basques, nous n’en voulons pas. Parfois je me trouve un peu cynique… et confus autant.
Toujours à propos de tourisme, de Pays basque à vendre ou à marchandiser, de 11 août et d’engin explosif, et afin d’illustrer ma conclusion provisoire sur le sujet, je prendrai nettement moins de précautions rhétoriques pour citer un «collègue» bloggeur bayonnais (le label «Euskal Herria» c’est aussi son satellite internétesque gros d’une toute petite dizaine de blogs répertoriés dans l’arrondissement de Bayonne), le seul à s’être permis un commentaire «à chaud», un certain Aitor je crois. Lui aussi c’est «le Pays basque n’est pas à vendre» qui l’aura fait réagir. Là s’affiche notre unique pixel de complicité, car moi, plébéien de condition et bleu de couleur, je ne me suis pas contenté de vouloir réagir, j’ai attendu, j’ai réfléchu et je n’ai écru qu’après avoir essayé de comprendre. Et maintenant je dois avouer que je n’ai pas tout compris. Bien sûr, quand Aitor répond au slogan de Pindar (signature utilisée par les premiers patriotes basques du nord à l’avoir popularisé, dans les années 70, à ma connaissance) par un tout aussi ridicule que méprisant «je croyais qu’il était déjà propriété française», il m’énerve gra- ve et c’est très exactement à la suite de cet énervage virtuel que j’ai finalement compris ce qui me semble devoir être l’es- sentiel de la motivation d’un aspirant saboteur d’office de tou- risme en Pays basque. Quand le bloggeur anonyme (pas moi, l’autre, bien évidemment) prétend tourner en ridicule le slogan patriotique au prétexte que tout le Pays basque serait déjà vendu à la France (et qui donc l’aurait vendu, qui, des noms ?), c’est avant tout et tout simplement pour nier l’existence d’une patrie des Basques. Voilà. Le Pays basque existe-t-il, a-t-il ja- mais existé, existera-t-il un beau jour ou un grand soir ? Là est la question, la vraie question, la seule question serais-je tenté d’exagérer en paraphrasant Shakespeare. Excusez du peu. Au passé comme au présent et au futur, ma réponse est sans am- biguïté OUI. Oui le Pays basque existe et non Aitor, tu n’es pas marrant, je ne dirai pas ce que je pense de ton acuité intellec- tuelle… poils aux aisselles. Bref, une question en entraînant une autre, j’y ai finalement pas mal réfléchi et, afin de m’adapter aux limites imposées par le format de mon si joli blog tout bleu, j’ai choisi de formuler personnellement ma réponse par la pluralité optionnelle d’un QCM.
Le Pays basque n’est pas…
(cliquez sur votre réponse)
1° ) à vendre.
2° ) à louer.
3° ) français.
4° ) ni espagnol.
5° ) béarnais.
6° ) bleu.
22:50 Publié dans Blog, écrits sur fond bleu, politique | Lien permanent | Commentaires (4)
Misère et malheur préfèrent le noir
La colère aussi
Des dizaines de morts à Paris dans les incendies d’immeubles insalubres ou pour le moins vétustes, cette nuit du 29 au 30 août, et juste avant l’été aussi. Des centaines voire des milliers de victimes en Louisiane et à la Nouvelle Orléans, la nature se venge en inventant des catastrophes que seuls les hommes sa- vent fomenter. Des dizaines, des centaines de milliers de géno- cidés de la guerre économique sur tout un continent, la terre d’Afrique est noire. Noire, la même couleur que toutes ces victimes dont les corps se mettent à pourrir spontanément dans nos consciences, ces victimes d’une même et unique guerre mondialisée. Dans l’échelle dégringolante de victimisation, nos sociétés « occidentales » ont plus que jamais peur du noir. Être noir c’est toujours pire que tout. Le pire des malheurs, ici et maintenant plus qu’hier et dans l’œil du voisin, être noir signifie malheur, misère et mort. Les trois «M» de la haine. Et maintenant, comme toujours, dans nos boites à images toutes faites, dans nos boites à voix de son maître, dans nos boites à plus d’idées ronronne l’hypocrite compassion, cette compassion médiatique à grand spectacle formatée pour échanger des bons sentiments contre un aveu général d’impuissance. La machine continue à tourner, folle cette roue de l’infortune qui cherche et trouve ses coupables parmi les victimes.
L’«Innommable» est au premier rang, comme toujours, tous les spots sont pour lui, tous les micros lui sont tendus et il continue à distiller sa haine du noir : il faut raser les squatts, chartériser les mal-logés ou les délogés ; pour supprimer la misère et le malheur, chassons-les bien loin de chez nous, broyons les noirs, tous les noirs, les femmes et les enfants d’abord, et le bonheur, la confiance reviendront. La campagne électorale bât le beurre de l’argent et de toutes les peurs du noir, l’«In- nommable» se rendra sûrement au chevet de son mentor Jacot le Rictus, président de toutes les bananes par intérim, pour distraire sa cour flagorneuse, devant les caméras éblouies de tant d’humanité il mime un combat de boxe charentaise avec son ami de cent jours… et me reviennent en mémoire déjà ces mots de haine ordinaire, minables :
Déjà les boites se sont remises à jacasser. Les coupables, il faut des coupables, pas responsables mais coupables, les jeu- nes des banlieues sont les coupables. Le pire, le plus effrayant que nature, c’est qu’il s’agirait de filles, de jeunes filles, d’une simple dispute entre jeunes filles qui aboutit au nouveau drame. Mais ce n’est pas le même immeuble, on est plus à Paris là, ni au Val de Grace, on mélange les catastrophes dans le grand chaudron de l’information et le citoyen spectateur du premier étage fulmine contre les noirs, peu importe. On n’a pas précisé la couleur des jeunes filles, pour une fois, par pudeur (sont elles voilées ?), ou pour laisser un peu tourner sur son élan la roue folle de l’imaginaire populaire… ou alors parce qu’on n’a pas d’images à vomir on rajoute, sibyllin, qu’être français peut avoir des origines plurielles, et bleu, et blanc, et beurre, mais pas noires, ou alors loin, très loin, très exotique, très «y’a bon banania», et rassurez-vous, bonnes et moins bonnes gens, les coupables sont identifiés, l’«Innommable» saura bien les punir, nous en débarrasser.
Je hais l’«Innommable». De plus en plus fort. Parce qu’il me fait de plus en plus peur. Il y a quelques semaines, par défi et par goût du «bon mot» j’avais affirmé, en tout petit comité, devant des amis, que mon destin, ou plutôt celui du plébéien bleu était de l’assassiner. Normalement, je ne suis pas quelqu’un qui croit à la destiné, mais j’aime le noir, la couleur noire, j’aime à dire que ma colère est noire et donc belle. Malheureusement je ne sais pas assassiner, faudrait peut-être que j’apprenne…
Le plébéien noir de colère
10:10 Publié dans écrits sur fond bleu, politique | Lien permanent | Commentaires (0)