mardi, 28 juin 2005
Breizh Euskal Herria*
Ils ont des chapeaux ronds
Vive la castagne !
Ils ont des chapeaux ronds
A bas les matons !
Quel âge avais-je quand je chantais cette rengaine dont, je le parierais, vous aussi, maintenant, de toute la journée, vous au- rez du mal à vous défaire ? Dix ans ? Douze ans ? Avec le recul et en tentant de me re-figurer du plus précisément que je peux ma conscience de l’époque et la culture rebelle qui pouvait être la mienne, au tout début des années 70, il m’étonne tout de même beaucoup que j’aie pu réellement comprendre ce que je chantais. Parce que je comprenais ce que je chantais, ça j’en suis certain ! Quoique ne connaissant absolument personne ni dans ma famille ni dans le voisinage qui fut allé en prison, je savais pertinemment ce qu’était un « maton » et je puis même affirmer que, dès ma prime enfance, le nom de la «Villa chagrin» m’était familier.
Ils ont des chapeaux ronds
A bas les cur’tons !
Ça aussi je le chantais, vers le même âge, mais encore plus souvent à tue-tête. Je devais même carrément le crier, le hur- ler, je me connais, mes colères comme mes passions, j’ai be- soin de les cracher à la face de l’humanité toute entière, tout du moins je me figurais pouvoir le faire au quartier Fargeot. Tout fier d’avoir enfin compris que les curés c’était les méchants, ce «cur’tons» je le criais chaque fois à m’en faire péter les cordes vocales. Treize ans pas douze, je devais avoir treize ans.
Ils ont des chapeaux ronds
A bas les Bretons !
Ça aussi je l’ai chanté. Et je ne comprends toujours pas pour- quoi tellement, les Bretons, la Bretagne, tout du moins le nom de Bretagne et puis, pas les chapeaux ronds mais les coiffes, les hautes coiffes de dentelle des vieilles Bretonnes faisaient partie de mon décors. C’est con un gosse ! Le pire c’est que j’avais vu, pendant des années, tous les mercredi, le gwen-ha-du au mur de la salle à manger de mon copain Jean-Michel avant même que d’imaginer l’existence de l’ikurrina. Au quartier Fargeot, au moins la moitié des femmes travaillant dans les conserveries de poissons étaient venues de Bretagne. Et puis les Portugaises, moins nombreuses que les Bretonnes, on disait aussi Bigou- dènes, mais une colonie conséquente tout de même. Et puis les frontalières, celles qu’on appelait les Espagnoles, celles qui tra- versaient la frontière à Irun tous les jours pour aller travailler, gagner leurs pesetas, à mobylette ou en train, combien étaient-elles ? Leur nombre fluctuait vraiment beaucoup, si je me sou- viens bien, suivant les époques sans que je ne comprenne jamais pourquoi, ni ne me pose la question, d’ailleurs. Mais elles pouvaient être vraiment très nombreuses, souvent même les plus nombreuses. Il y avait même certaines conserveries où le personnel de la chaîne était exclusivement constitué de fronta- lières, chez Arcoès si je me souviens bien. Je ne suis pas sûr. Ma mère, elle, travaillait chez le maire, le maire de St Jean de Luz je veux dire. A SO.LU.CO il y avait nettement plus de Bas- ques qu’ailleurs, on disait Basquaises à l’époque, mais elles n’é- taient vraiment pas très nombreuses. On n’entendait pas beau- coup parler basque à la sortie de l’usine de ma mère quand j’al- lais la chercher à la fin de son travail. Une petite poignée de fil- les de la campagne comme elle, venues d’Ascain, St Pée sur Nivelle, Urrugne, parce qu’elles s’étaient mariées à la ville, comme on disait encore au début des années 70, parfois même avec des Bretons, des pêcheurs, dans tous les sens du terme probablement et du coup devenaient pécheresses.
Ils ont des chapeaux ronds
Et moi un béret à la con !
Ma mère, elle, je le jure, n’aura jamais encouru l’excommunica- tion. D’ailleurs, grâce à la puissance de sa foi je peux me van- ter, à la face du monde, d’être aussi basque que le meilleur des ardi gasna, 100 % basque. Bon, les Bretons sont fiers aussi, et têtus, alors… «Ils ont des chapeaux ronds, vive la castagne, ils ont des chapeaux ronds, à bas les Bretons», étrange rengaine qui me sonne douloureusement au lendemain de la clôture de ce procès à Paris. Le procès de la «solidarité» entre Basques et Bretons, et vice versa. Entre 2 et 20 ans de prison pour les 14 co-inculpés dans l’affaire dite de Pléven. Vingt ans de prison pour un vol d'explosifs, no coment. Je n’en étais pas, des co-inculpés, des co-condamnés je veux dire. J'en bégaie. Jean-Michel, «vive la castagne !», il n'en était pas non plus. J'aurais reconnu son nom dans les journaux, c'est sûr. Qu’est-il devenu, d’ailleurs, Jean-Michel ? Plus tard, adulte, jeune adulte, il était devenu boulanger, il travaillait de nuit, beaucoup, trop. Il se faisait exploiter que c’est pas croyable ! «à bas les Bretons !» Cette rengaine à la con, c’était nos aînés qui devaient la chanter et qui nous l’ont transmise. Jusqu’au début des années 60, au quartier Fargeot il y avait deux bals les samedis soirs. Le bal des xuri et le bal des gorri, ça se mélange pas les blancs et les rouges. Et si ça se rencontre, forcément, c’est la castagne… Vive les Bretons ! Vive la castagne ! Au quartier Fargeot aussi, fils de Basques et fils de Bretons, nous avons traversé des océans ensemble, nous avons rêvé ensemble, de jolis rêves en vert et rouge et en noir aussi, «ils ont des chapeaux ronds, à bas les matons !»
Le plébéien bleu
* Bretagne Pays basque
08:15 Publié dans digression, politique | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 19 juin 2005
Mission ravitaillement mortel
Puede matar*
Comment dire cette honte ? Honte furtive toutefois mais si intense que j’aurais juré en mourir. Comment donc exprimer ce sentiment de malaise extrême sans som- brer dans la métaphore caricaturale et ridicule ? Cette impression soudaine de faire la queue comme pour entrer dans la chambre à gaz, ou au four crématoire… je me dois de dénoncer ce crime contre l’humanité, mais avec quels mots pour ne pas être tourné en dérision plus qu’à mon tour ? «Puede matar», il est écrit sur tous les paquets, sur toutes les cartouches de cigarettes. Fumer peut tuer quand on le lit en espagnol, et tue carrément, sans sommation, si on est exclu- sivement francophone. Quand les cigarettes se contentaient de nuire gravement à la santé, on en souriait encore tous, sans trop d’état d’âme ni de culpabilité, au point de récupérer, de recycler la mise en garde comme une appellation familière de plus. Après les tiges, les sèches, les clopes, voilà venues les nuit-graves sans plus de guillemets pour distancier quoi que ce soit. Mais désormais qu’elles tuent en direct, montrées du doigt dans la foule des porte-flingues anonymes, toutes les marques de cigarettes apprennent doucettement à assumer l’affichage de leur crime. Et les anciens fumeurs invétérés de tousser en souriant un peu gênés. Et les nouveaux fumeurs de sourire, moqueurs, sarcastiques intérieurs, «je ne comprends pas l’es- pagnol», qu’elle me dit la petite jeune fille que j’ai interpellée (énième victime expiatoire de mes colères irrationnelles ?) au hasard, en faisant la queue devant le comptoir de chez Eceiza à Irun. Quel âge a-t-elle, seize ? dix-huit ? vingt ans ? je ne sais même pas donner un âge. Elle est bien mignonne mais déjà elle ne m’aime pas. Ça se sent vite ces choses-là. Tout du moins moi je les sens vite. Comme mon impuissance viscérale à sauver l’humanité, je la sens vite, elle m’étreint au quotidien (qui mal étreint, honni soit-il), elle m’étouffe, j’en tousse comme si c’était moi qui fumait. Fumeur passif, sauveur passif. Sauveur ou sauveteur ? Sauveteur plutôt. «Courage et dévouement**» qu’elle souri- rait, Mamour, en brandissant ses deux doigts en forme de vé. Là je surnage à peine à ce tsunami de honte, honte de ma salve d’autodéfense impromptue ; cette gamine ne m’avait rien fait, à part peut-être un peu de fumée dans les yeux, dans les narines, berk, j’ai vraiment horreur de continuer à respirer dans un tel environne- ment. Elle pourrait être ma fille si j’en avais une. Je suis sûr que ma fille fumerait exprès pour m’emmerder. Et elle sortirait avec des Jacky qui roulent en Golf GTI tunnées, 2000 watts de sono techno à donf dans le coffre, exprès pour faire chier son vieux con de père qui fait la queue devant la porte du four crématoire… Ouais, en plus elle sait parler espagnol, elle s’est bien foutue de ma gueule la morpionne. Je dis morpionne mais je pense bien pire encore. Je la surprends à sourire du coin de l’œil, à parler de quelqu’un de ridicule avec la vendeuse. Elles se moquent de moi, c’est sûr, dans la langue de Sancho Pantça avec des rires de Rossinante. Et moi j’attends bien sagement mon tour.
Heureusement je n’ai pas d’enfant. Pas d’animaux non plus. Je ne suis irresponsable que pour moi-même, c’est un moindre mal, et puis, en quelque sorte, j’ai les mains plus libres pour sauver l’humanité, non ? Surtout depuis que, moi, il y a plus de 7 ans, je me suis libéré de la tabagie. Au moins je me serais sauvé moi-même. Haie deux toits, aile ciel té de rats. Alors, hein, qu’est-ce que je fous là à subir toute la honte des 666 péchés capitaux ? Bien étrange sentiment à vrai dire, je ne dois pas être tout à fait normal. Le chevalier à la triste figure s’est-il jamais demandé si il était normal, normal par rapport à ses contemporains je veux dire ? Là j’imagine Don Quijote faisant la queue au comptoir de chez Eceiza pour acheter la dose hebdo- madaire de poison avec laquelle il tuera à petit feu et irré- médiablement sa Dulcinée. Là j’imagine Don Quijote en victime des camps d’extermination, au milieu d’une foule inconsciente et consentante. Là j’imagine Robin des Bois dévalisant un petit bureau de tabac frontalier pour alimenter la frénésie tabagique de Mamour, Maddi et Kristel. Là j’imagine un échappatoire à ma honte insupportable, à ma culpabilité atroce, à mon désir irrépressible d’Ailleurs tout de suite… et voilà que c’est mon tour. Ridiculement je me réfugie dans la satisfaction de pouvoir passer ma commande en euskara***, ridiculement aussi j’éprouve comme une satisfaction en réglant mon impôt au consumérisme le plus volatil dans la monnaie des singes européens. Et puis un immense vide se fait dans mon cerveau en tournant les talons ; je me fais l’impression de fuir, toute honte ravalée, mon fier destrier m’attend sagement. Reprenant peu à peu conscience, je m’en vais l’enjamber théâtralement comme j’aime le faire dans les situations d’exception, silencieux et digne sous mon casque d’anonymat. Une fois de plus, j’aurais accompli ma «mis- sion» : j’appelle ça aller au ravi- taillement mortel. La vie, vraiment, parfois, ça devrait être mortel sans avoir besoin de se ravitailler sans cesse. Si Mamour pouvait imaginer ne serait-ce que le quart du dixième de ce qui se passe dans ma tête lorsque je fais la queue pour acheter ses «puede matar» !…
Le plébéien ex-gauloises bleues
* peut tuer (en espagnol), nouveau petit nom familier pour la cigarette
** devise des sapeurs-pompiers
*** langue basque (en langue basque)
12:40 Publié dans digression, écrits sur fond bleu | Lien permanent | Commentaires (0)
Robinson Crusoé balance à tout va
Traiter un film de «merde»
peut-il être légal ?
Ces derniers temps, en parlant de cinéma sur mon si joli blog tout bleu, j’ai de plus en plus de mal à oser dire du mal des films. Et pourtant, des «films de merde», j’en ai vu quelques uns et même quelques unes, pour dire la «merde» qui peut parfois polluer mes écrans habituellement préservés. Pour donner une idée de ce que j’aurais pu évoquer dans cette colonne si j’osais m’y lâcher en toute liberté et quiétude, disons que ces dernières semaines j’aurais au moins descendu «Last Days» en priorité, et puis aussi, sur un tout autre registre, «Travaux». Peut-être que j’aurais osé dire un peu de mal de «Villa Paranoïa» en con- tredisant ainsi les choix de mon programmateur unique et pré- féré. Peut-être que j’aurais dénoncé un «Crime trop Farpait» contre la folie cinéphilique dans la dernière livraison commer- ciale d’Alex de La Iglesia. Peut-être même que j’aurais osé mettre un bémol dans l’enthousiasme des spectateurs de «La Luz Prodigiosa», au risque de m’enclore définitivement derrière mes barbelés de cinéphile marginal, incompris parce qu’incom- préhensible. Bref, pour de multiples raisons, Robinson Crusoé a pris son vendredi, jour du poison, et préfère s’autocensurer.
La première raison de cette autocensure c’est que je ne veux surtout pas prendre le risque de nuire à la fréquentation de mes salles préférées. Non pas que je me fasse des illusions sur le nombre de lecteurs que je pourrais influencer avec mes notes et autres digressions ici… mais on ne sait jamais. Ma sensibilité aux aléas étant de plus en plus exacerbée, je me dis que la conjoncture morose, voire déprimée étant, que vu la météo dramatiquement estivale, ça suffit bien déjà, il n’est pas besoin d’en rajouter, les CGR et consorts s’y entendront suffisamment pour colatéraliser encore davantage les dégâts.
La deuxième raison, c’est tout simplement la Raison que je ma- jusculise. Je me dis que c’est dégueulasse de vouloir descendre un film au prétexte qu’on ne l’a pas aimé, ou qu’on s’est fait chier, ou qu’éventuellement il aurait pu carrément nous fâcher, heurter notre sensibilité, nos convictions, tout ça. C’est trop facile et puis surtout j’ai pris conscience que de recourir à la violence des mots peut nuire gravement à ma crédibilité parce que la plupart de mes contemporains qui voient les mêmes films que moi ont aimé voire adoré «Last Days», ne se sont pas fait chier un seul instant durant les «Travaux»… Je deviendrais peut-être un peu plus raisonnable, disons, euh, peut-être. Ou hy- pocrite. Ce qui est synonyme. Farpois. Bref, et pour être tout à fait franc, j’ai tout simplement peur de me faire lapider à l’Atalante si je dis du mal de «Villa Paranoïa» et trucider à la maison par Mamour si j’écris une ligne de critique négative sur le film de Miguel Hermoso. Ça devient tellement dangereux là que je n’ose plus citer le titre de ce film à la lumière si prodigieuse. Les cons qui prétendent que le danger peut s’avérer le meilleur des stimulants, la plus indispensable des drogues, eh bien je leur réponds qu’ils peuvent bien me traiter de con, mais moi quand j’ai peur, je fuis… Non sans avoir mordu quelque peu avant, bien entendu.
La foultitude d’autres raisons qui me feraient aujourd’hui m’autocensurer, en fait et en vrac, ce sont la flemme, le beau temps, mes difficultés d’écriture, ma nouvelle moto, la flemme, le bruit du clavier qui empêche Mamour de dormir au petit matin, le ciel gris, la flemme, parfois le doute aussi, je dois l’avouer --seul sur son île déserte on peut bien se laisser aller à l’introspection critique, hein--, la flemme oui, la flemme avant tout… et puis merde, il peut bien y avoir une vie au-delà du blog, non !
Voilà, tout ça parce que je viens de lire une dépêche de Reuters à propos de Beaujolais et de liberté d’expression. Je me disais que si les cinéculteurs se mettaient à faire des procès aux cri- tiques qui balancent sur leurs films de merde… eh bien, qu’est-ce qui se passerait ? Heu, je ne sais pas, ça ferait vendre du papier comme on dit, et puis on parlerait de leurs films de merde, et peut-être que les gens iraient les voir, leurs films de merde je veux dire, parce que les gens sont comme ça, c’est vachement curieux et voyeur un gens. Et grégaire surtout. On comprendrait alors pourquoi Robinson Crusoé n’aime pas les gens. Et pas le Beaujolais non plus, d’ailleurs. Par contre, le cinéma…
Le plébéien bleu alias
08:45 Publié dans Cinéma, digression | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 12 juin 2005
Un dimanche sur la terre…
...Où il ne se passerait rien
Dimanche matin post-référendaire, je me tourne et me retourne dans le lit depuis un petit moment déjà, à côté, Mamour dort encore bien joliment. J’adore l’observer dormir dans la semi obscurité. Nous avions décidé d’aller faire une ballade aujourd’hui, peut-être même marcher en montagne avec un couple d’amis, ou alors aller enrouler quelques virages avec la nouvelle Jument bleue, mais encore dans mon apnée méditative post-onirique, je me souviens que la météo d’hier nous prévoyait des orages et de la pluie pour aujourd’hui. Pourtant, du dehors me parvient une intense luminosité. Ce ne serait pas la première fois que nos météorologues nationaux se seraient enduits d’erreur en guise de protection contre les coups de soleil, et là, par la fenêtre, c’est grand soleil, grand ciel bleu, grand beau temps quoi ! Je bondis, me précipite dans les premiers vêtements qui me tombent sous la main --ceux de la veille font l’affaire-- et sprinte de ma foulée la plus féline jusqu’à la boulangerie du Boulevard d’Alsace-Lorraine afin de m’acquitter de ma principale mission dominicale : les croissants. Un plébéien bleu est très réactif, c’est d’ailleurs un de ses principaux traits de caractère.
La boulangerie est un des lieux essentiels de vie et de cohésion sociale, tout du moins dans mon quartier. Toutes les classes sociales s’y côtoient. Les SDF qui font la manche à l’entrée ne savent pas discerner l’origine des pièces jaunes et s’en foutent d’ailleurs. Du moins je le suppose, je digresse. Bref, là dans la queue j’ai senti une main se poser sur mon épaule et j’ai entendu son sourire avant de le voir. Un plébéien bleu, quoique très réactif est parfois un peu dans la Lune. Je ne l’avais pas vue, je n’avais encore vu personne d’ailleurs... Smack-smack, les bises claquent, c’est Maddi. Son sourire est comme tatoué sur son visage et ça lui va bien. Elle aussi a bondi en voyant le grand beau temps à sa fenêtre. Et en ce dimanche matin où il ne s’est encore rien passé sur Terre, pour Maddi c’est programme plage. À la boulangerie, elle fait la queue pour acheter une bouteille d’eau à emporter. Bref, rien ne presse, Mamour doit dormir encore, il est tôt, nous décidons d’aller boire un café ensemble à la terrasse du Balto. C’est à deux pas, à deux bonds devrais-je dire tant nous voici tout deux bondissants tels des Basques contents d’ignorer la victoire du B.O. au championnat de France de rugby.
Petite parenthèse sur cette «info» futile et inintéressante : Alors que nous étions bien installés en terrasse à déguster nos cafés, un camion de supporters biarrots hystériques est passé avec la sono à fond qui vociférait du «Aupa B.O.». Je n’avais encore jamais eu l’heur d’entendre cette foutue rengaine qui leur sert d’hymne, mais alors là, non, c’est grave, superlativement nul et désespérant. Le genre de truc qui me fout tout de suite en rogne, mais alors tout de suite. Et puis y’a aussi que je désespère très vite de l’humanité, pour un oui ou pour un non, faut avouer. Je viens de le dire, un plébéien bleu c’est hyper réactif, et en l’occurrence ça insulte à tours de bras tout ce qui bouge avec un drapeau rouge et blanc à la main. Faut dire qu’ils s’époumonaient un peu dans le vide et l’indifférence ambiante, je rappelle que nous étions boulevard d’Alsace-Lorraine… à Bayonne. Mais ça ne semblait aucunement refroidir leurs ardeurs qui ne pouvaient qu’évoluer crescendo malgré mes «bande d’abrutis» et autres doigts provocateurs, malheureusement… Après, d’un côté, je me dis, et s’ils m’avaient entendu, et s’ils s’étaient arrêtés, et s’ils étaient descendus de leur camion, hum, j’aurais probablement été assez con pour ne pas m’enfuir et me laisser casser la gueule… Ça finira par m’arriver un de ces quatre. J’ai eu encore du bol ce dimanche matin, il faisait si beau temps tandis que Mamour devait espérer son petit déjeuner : «Alors, les croissants, ça vient ?», fermons la parenthèse.
Il est onze heures et quelques, un croissant se noie dans le thé brûlant avant de se faire déchirer d’un coup de dents rageur. La journaliste de France Inter vient d’annoncer la nouvelle unique et «énaurme» qui alimentera tout son bulletin d’information et les suivants durant au moins quarante-huit heures. Sur toutes les radios, dans toutes les télévisions on ne parle et parlera plus que de ça. Le plébéien bleu est également explosif, faut faire extrêmement gaffe en essayant de manipuler ces grosses choses-là. Et que je trépigne, et que je fulmine, et que j’enrage. Mamour, elle, est zen. Pas complètement réveillée non plus, faut dire. Ça aide à conserver sa zénitude. Les croissants sont déjà presque complètement rongés par l’acide au creux de mon estomac, Kriss a pris le relais dans son «dimanche par hasard» et tente de nous faire partager cette même et unique émotion possible à cette heure et sur cette planète… je n’en crois pas ce qui me reste d’indépendance et de jugeote entre les oreilles. Désormais, nos «élites» et leurs serviles relais médiatiques l’ont décrété, l’émotion sera unique et o-bli-ga-toire. Et pour ce faire, on prendra bien soin d’effacer toute interférence, il n’y aura pas d’autre actualité possible. Il ne se passe rien sur Terre pendant qu’on nous invite, à longueurs de flashs et d’émissions spéciales, à communier avec l’«élite». Tous les «citoyens» consommateurs d’information se doivent de partager cette même joie «énaurme» qui remplit tout. En ce dimanche de liesse unanime, il n’y a pas eu de série d’attentats en Iran. Ni un, ni dix, ni cent morts : aucun. Aucun mort non plus dans ce train qui n’a pas déraillé suite à une explosion sur la ligne entre Moscou et Grozny en Tchétchénie. Les Italiens n’ont pas voté ce dimanche, même pas à moins de 30 %, jamais on a voulu les consulter sur un sujet de société aussi brûlant que la bioéthique, et jamais l’église catholique n’est intervenue dans le débat. Jamais non plus, en ce dimanche d’orgasme journalistique généralisé, les ministres des Finances du G8 n’ont envisagé d’annuler la dette de 18 pays parmi les plus pauvres de la planète. Jamais leurs homologues européens aux Affaires étrangères n’ont discuté du budget de l’UE pour la période allant de 2007 à 2013, d’ailleurs, s’ils l’avaient fait, qui cela aurait-il intéressé ? Il n’y a pas eu non plus de réunion à Madrid entre les ministres de la Culture de 70 pays pour remettre en cause la marchandisation de la culture. Ce dimanche matin, le port de Bayonne n’a pas été bloqué par des pêcheurs d’anchois. Comme il ne se passe rien de rien, pas même dans les commissariats où des militants basques prétendent avoir été torturés, il ne sera pas possible de donner crédit à des assertions inexistantes qui accuseraient la France d’être acteur dans cette politique tortionnaire menée par l’Espagne. Et puis surtout, sur les ondes de France Inter, à partir de 11 heures en ce dimanche matin d’«énaurmité», même le rugby était devenu hors sujet et le Biarritz Olympique n’avait jamais emporté le bouclier de Brénus.
Quand il ne se passe rien comme ça, moi, faut que j’invente. Que je m’invente un monde, un autre monde qui serait possible, un monde avec de belles routes viroleuses où poser les roues de ma Jument bleue pour y jouer à rester vivants à deux. Oui Mamour, nous irons nous balader à moto, si tu veux bien… une fois que je me serais un peu calmé…
Tu m’as conseillé de leur écrire, à France Inter, pour me défouler un peu, et ça m’a calmé. Tu as eu raison, comme très souvent, et j’ai probablement eu tort de haïr Florence Aubenas en ce dimanche matin si joliment ensoleillé.
Le bleu et blanc plébéien
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jeudi, 09 juin 2005
55% de Oui aux vacances
Avec Mamour, fin mai, nous avons passé une super semaine de vacances en Auvergne du côté de La Bourboule. Grand beau temps tout du long, accueil chaleureux, très belles balades, repas gastronomiques et apéros gargantuesques, tout plein de petits bonheurs offerts et reçus grâce à la jolie Marie, à son tonton Jean-Claude, à Florence qui prévoyait déjà un hiver rigoureux les aiguilles à la main, aux charmants voisins Delphine et Denis, les enfants, tout un univers inconnu jusqu'alors qui pour nous très vite s'est fait familier et confortable. Oui, Jean-Claude, nous nous sommes vraiment si bien sentis chez toi ! Merci pour tout. Merci pour ton amitié qui vaut si cher et que tu donnes... Hum, Mamour a repris la cigarette très vite aussitôt rentrée à Bayonne... et moi les apéros. La chair est faible, tu le sais bien q;o)
45% de Non au boulot
Histoire de perpétuer un peu ces si jolis souvenirs, et comme je m'essaie aujourd'hui à la fabrication de gifs animés, j'ai affiché sur la page d'accueil de mon si joli blog tout bleu un petit diaporama de vacances. C'est juste un petit plaisir égoïste, en espérant que cette animation ne rebutera pas de trop mes visiteurs. Désormais, l'Auvergne sera "tendance" sur le blog du plébéien bleu.
L'éternel vacancier bleu
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mercredi, 08 juin 2005
Azraël est un mangeur de pipas :
Être ou ne pas être,
c’est pareil !
«Qu’est-ce qu’il est beau !» m’a dit Mai en sortant de l’Autre cinéma cet après-midi. Avec Mamour nous nous étions assis en face de la sortie, au soleil, sur la rambarde au bord de l’Adour, le temps que ces dames fument une cigarette. Dehors, il fait sacrément bon, vraiment. Une magnifique journée de juin… Je les ai laissées partir seules à la plage. Enfin, sans moi je veux dire car il doit y avoir du monde sur le sable à cette heure. Là, moi j’ai plutôt envie d’ombre et de solitude. Sûrement pour recompter les plumes d’Azraël (pour mémoire et afin d’éviter toute confusion, je rappelle que le chat cruel qui terrorise les schtroumfs n’a pas de plumes ni d’ailes et que lui n’est surtout pas beau mais tout simplement ridicule). Une, deux, trois… plus une, plus une encore, Mai parlait bien évidemment de Abbas Esfandiari qui joue son propre rôle dans le génial film iranien Mohsen Amiryoussefi… et moi je persiste à vouloir compter les plumes sur les ailes arrachées de l’ange de la Mort. Celui de la tradition musulmane, bien entendu, Azraël, l’associé d’Esfandiar. A moins que ce ne soit l’inverse. «Être ou ne pas être, c’est pareil» déclame théâtralement le héro thanatopracteur. Et ce n’est pas un clin d’œil hasardeux pour moi. Azraël et Esfandiar c’est du pareil au même. Ils sont tous les deux complètement magiques. Magique surtout ce cinéma qui nous est venu d’Iran par un bel après-midi presque estival. Et si drôle aussi. Il me manque énormément de références culturelles pour déchiffrer tout l’humour qui se lâche ici comme des perles d’explosions joyeuses, mais je le pressens avec bonheur et c’est là toute la magie du cinéma… Quatre, cinq, six, et la septième porte bonheur, je vais chercher dans les pages jaunes les adresses de toutes les pompes funèbres du coin. Et puis je vais inviter tous les thanatopracteurs de chez nous à voir ce film qui les rend héroïques et beaux… Qui sait, les rituels, religieux ou non, ont peut-être du bon ! J’y songerai en mangeant des pipas bruyamment, sans complexe… Vivants ou morts, courez donc voir ce film et le bonheur vous lavera. Moi je me sens tout frais et tout propre, mais je m’emmèle encore en recomptant les plumes d’Azraël.
Il fait encore grand soleil par ma fenêtre, l'heure est aux grandes décisions existentielles : je vais donc aller conter fleurette à Mamour sur la plage...
Robinson Crusoé
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lundi, 06 juin 2005
Mon Pays basque bisque rage !
Idigoras est mort,
pas moi !
D’une manière générale, le ouèbe se fout bien pas mal du Pays basque. Ce vendredi 3 juin, sur le ouèbe francophone, je n’ai trouvé que deux sites suisses pour rendre compte du décès de Jon Idigoras. Hormis, bien entendu, les sites basques engagés. Toute la France se fout bien des emphysèmes emportant à 69 ans les militants et patriotes basques ; à droite ou à gauche, en haut ou en bas, le citoyen internaute de langue française n’avait peut-être même jamais lu ou vu quoi que ce soit concernant cet homme à l’abord bourru mais chaleureux. En fait, très probablement, de ce côté-ci du «clavier azerty», je dois être le seul à avoir songé à mettre les drapeaux en berne en guise de deuil. J’espérerais bien un démenti, mais, malheureusement, il n’y en aura pas… Drôle d’idée tout de même que de se mettre en berne pour Jon Idigoras, que de se proclamer en deuil ou de décréter, heu, disons au moins trois quarts d’heure de bordel tonitruant mais respectueux en son honneur.
Le pire c’est que ça ne l’aurait même pas amusé, tout le contraire même, peut-être, je ne suis pas sûr… peut-être qu’en vieillissant, hum, je ne sais pas, peut-être ? Bref, ce n’est pas que je cultive une quelconque affection à l’adresse de Jon Idigoras maintenant que le voici mort, guère plus que de son vivant, mais encore sous l’émotion de l’annonce de sa disparition j’ai bien envie de l’inscrire à mon Panthéon privatif. Un Panthéon dont je n’avais encore jamais causé à quiconque, tout du moins en ces termes. Probablement parce que je n’avais pas même la conscience de sa possible existence. Peut-être n’est-il que furtif ? Ou virtuel ? Ça serait bien la mode ici ! Toujours est-il qu’il n’a qu’un seul étage et pas de vitrine, pas le moindre parking souterrain, ni catacombe, et surtout aucun ascenseur. L’échafaud n’est pas aboli dans la rancœur et la haine des anti-basques, alors gaffe. Mon Panthéon à moi que j’ai aujourd’hui, il est en rez-de-chaussée et sans même un toit à se mettre sur le cadavre. Quasi-pathétique. En fait, Jon Idigoras, je l’ai très peu connu personnellement. Et pas du tout intimement. Pour ceux qui ne le connaissent pas du tout, ni de près ni de loin, et je vous suppute majoritaires parmi les lecteurs du plébéien bleu, j’ai mis en liens quelques sites causant de lui, de sa vie, son œuvre, tout ça. La plupart sont en espagnol, désolé ! q:o/ Voilà… que disais-je ?
Oui, assez pathétique ce souvenir dans ma mémoire toujours aussi confuse (un de ces quatre il faudra que je tente d’analyser les troubles récurrents de ma mémoire, psy-machinchose range ton portefeuille, c’est la mienne !), pathétique cette image où il tient le bout du comptoir à la Conso, entouré de sa garde rapprochée, entre deux attaques du GAL, un verre de Montilla à la main. J’interprète son regard dans le mien comme animé par la haine, et moi je baisse les yeux. Ça serait vraiment très long à expliquer tout ça, tout ces sentiment contradictoires qui m’habitaient alors et me visitent encore cycliquement. Lui, le député de Herri Batasuna, il était bien entendu une cible de choix pour les tueurs appointés par le terrorisme d’État. Moi aussi, à l’époque, j’étais menacé par ces mêmes porte-flingues, tout du moins me le figurais-je en faisant quotidiennement et paranoïaquement le tour de mon véhicule chaque fois avant d’y monter. Nous participions ensemble aux mêmes manifestations de dénonciations, aux mêmes obsèques à répétition. Pour les ennemis du peuple basque, nous figurions sur la même liste des gêneurs à abattre, lui en tête, moi en queue, mais au-dessus de sa moustache-barricade, ses yeux me mitraillaient chaque fois qu’ils me voyaient. Les miens l’ont-ils aussi mitraillé par défi et par dépit, je ne le sais plus ? Peut-être. Qu’importe ! Il est décédé ce vendredi 3 juin sans que je n’aie jamais eu la chance de lui serrer la main.
Cette année, manifestement, j’ai un réel problème avec mes deuils. Je ne sais pas les identifier. D’aucuns penseraient que je fais ici le deuil de ma jeunesse perdue ou de mes idées politiques patriotiques et basques… et révolutionnaires… et rouges, oui, et rouges. Que nenni. Le rouge c’est aussi la couleur des enragés et le plébéien bleu est aujourd’hui tout rouge de cette rage qui lui donne si bon teint. Oui, j’enrage parce que Jon Idigoras est mort, et le peuple basque est bien loin d’être libéré, émancipé, autodéterminé, indépendant, ou comme on voudra, mais je crains que les choses n’aient guère avancé politiquement en Pays basque ces vingt dernières années. La déchirure au sein de notre peuple est plus large que jamais, les plaies encore plus profondes et nombreuses, le peuple espagnol nous hait comme jamais et les Français nous ignorent de plus en plus ostensiblement, ou alors si ils ne nous ignorent pas, ils font comme les Espagnols, ils nous haïssent.
J’enrage d’impuissance. Même entre Basques nous continuons à nous entre-haïr et pas souvent cordialement. Là non plus, les choses n’ont pas avancé. Et j’ai même peur que des dizaines de milliers d’Idigoras mitraillent encore du regard des dizaines de milliers d’anti-Idigoras qui le leur rendent bien. Et même dans le dos, comme des lâches, eux… Et pire encore que tout, je me dis que ce sont finalement tous ces milliers de deuils virtuels qui ont obscurci et obscurcissent toujours et peut-être encore pour des décennies l’horizon si verdoyant du Pays basque des poètes. Putain, où ai-je foutu cette maudite gomme à déterrer les vivants, où ai-je mis cette volonté gramscienne d'optimisme qui seule sait tempérer le pessimisme de la raison, tout ça, patin couffin ? J’enrage. Ils étaient des centaines de milliers d’Espagnols à manifester à Madrid pour que l’on continue à bouffer du Basque ad vitam aeternam et jusqu’à ce que mort s’en suive. Et Idigoras est mort. Merde ! Y’en a marre !...
J’aurais bien bu un Montilla, mais on n’en trouve plus de ce côté-ci de la frontière. Désolant.
Le plébéien bleu
20:55 Publié dans digression, écrits sur fond bleu, politique | Lien permanent | Commentaires (3)
samedi, 04 juin 2005
Il faut canonner* l'abbé Tise !
À l’occasion d’un des nombreux micros trottoirs qui auront ponctué la campagne référendaire, sur France Inter que je persiste (on se demande bien pourquoi) à écouter régulièrement à l’heure des infos, un journaliste dont je n’ai pas noté le nom (qu’il m’en soit fait excuse) avait tendu le sien (de micro) à un certain Henri Grouès, originaire de Lyon selon ses biographes. Le plus du tout alerte nonagénaire (je l’ai également vu sur une quelconque chaîne de télévision, France quelque chose, et logiquement il aurait dû m’inspirer quelque compassion charitable, ou quelque chose dans le genre, eut égard à son délabrement physique si avancé, mais non, ça serait même plutôt le contraire et c’est de ce contraire que je veux causer ici) interrogé à propos de son appel à voter Oui au TCE déclarait, péremptoire et catholique : «À ce moment de l’histoire de France et du développement de l’Europe, si je disais Non, je me sentirais comme faisant une mauvaise action». Bon, là, très franchement, quand j’ai écouté ça depuis ma douche, je m’en suis foutu plutôt allègrement (il m’arrive de chanter sous la douche, et même de danser sous la pluie, et pourtant je ne suis pas la réincarnation de Franck Sinatra croyez-moi). Vala. Mais quand il a ajouté «je resterai vigilant pour que les pauvres de l’Europe soient servis les premiers», là je n’ai pas su résister, j’ai fermé le robinet et éclaté de rire. Y’en avait partout, pire que dans Psychose (j’aime beaucoup rire sous la douche aussi). Bref, ça c’était l’avant, et il y a eu un après, bien entendu, un micro trottoir ça revient toujours sur les lieux du crime, c’est connu. 55 % de Non dans leurs gueules plus tard, la voix éraillée et chevrotante crachotait à nouveau péniblement dans le haut-parleur de mon radio-réveil cette fois. Au petit matin, à même pas onze heures, je vous dis pas l’effet érectoire. Et là, le très vieil impotent préféré des Français chialait quasiment de dépit et de désespoir mélés. «Ce sont les pauvres qui vont payer» prophétisait-il de malheur. Et puis il a dit aussi quelques autres conneries du même tonneau, mais je n’ai rien noté, comme d’hab’, il a insulté les citoyens du Non en voulant tous les fourrer dans l’escarcelle au facho officiel de la République. Et moi «merde» que je me suis dit, «il va se faire canonner avant la dernière heure cessetui-là, et pas par Benoit XVI». «Facho de mes deux toi-même, c’est-celui-qui-dit-qui-l’est !»...
J’ai parfois des réveils virtuellement violents. Virtu-el-le-ment, virtu-el-le-ment, France Inter est allemand…
Le plébéien bleu de colère
* j'ai bien voulu dire "canonner" et non pas "canoniser", ça me vaudra sûrement l'enfer et la damnation, mais je ne sais pas dans quel ordre : Villepin ou Sarkozy en premier ?
17:00 Publié dans digression | Lien permanent | Commentaires (3)