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Merci de nourrir les poissons en mon absence

mardi, 26 avril 2005

Le St Esprit de St Esprit*

Des dizaines de croyants sont convaincus de voir la silhouette de la Vierge Marie sur un mur humide d'un tunnel de Chicago (Illinois, nord), a constaté mercredi une journaliste de l'AFP.

L'image, une tâche humide pour les sceptiques, est apparue lundi. Plusieurs personnes ont déposé des bougies et des bouquets de fleurs devant cette "apparition". Deux drapeaux américains et un portrait de Jean Paul II ont également été déposés près de la marque grise et jaune.

Les croyants, silencieux, attendent en rang avant de toucher la tâche et prient.

Francisco Perez, 39 ans, a pris une photo numérique et la montre à ses fils. "Vous pouvez La voir", dit-il et un de ses fils, âgé de 9 ans, dit qu'il l'a voit sur l'écran. Une femme, Raven Leroux, 57 ans, en pleurs, prie devant le mur. "C'est la première fois que je vois quelque chose qui me touche au coeur", dit-elle. "Je sens de l'énergie", ajoute-t-elle.

Prudent, l'archidiocèse de Chicago ne s'est pas encore prononcé sur ce "miracle".


C'était l'heure du repas, assis tous deux avec Mamour au comptoir de notre home-sweet-resto, nous n'en croyions ni nos yeux ni nos oreilles, ni grand chose d'ailleurs... nous. La téloche venait de nous déblatérer en direct ce nouvel extravagant fait-divers (à part qu'à la télé il ne s'agissait pas de tunnel mais de la pile d'un pont, peu importe, le miracle est tout aussi ébourifant, non ?) censé illustrer la Foi originale et l'extraordinaire force d'âme des maîtres de notre monde, nos Amerloques à nous, ceux qu'on a dit qu'on était tous. Bref, essoufflés, subjugués, la dernière bouchée de fromage en travers de la gorge, l'instinct nous fit heureusement reprendre corps et réclamé d'un commun accord et à l'unisson le café salvateur. Ce coup-là c'était à mon tour de le faire. Je le fis, le présentai à ma dissiple mécréante... qui le but en fumant sa clope.
Hier midi, en rentrant des courses au Leclerc, c'est elle qui y a repensé. Dans la Marbella nous passions devant ce que nous prenons pour un "temple franc-maçonnique" et d'un coup elle s'est écrié : "j'ai vu une fissure sur le mur, une fissure à l'image du Saint Esprit". "Mais Mamour, le Saint Esprit n'a pas d'image" lui rétorquai-je néanmoins interloqué. "Eh bien justement, moi je l'ai vue son image que personne ne peut voir"... et depuis nous y croyons, nous, à notre miracle de l'Esprit Saint à St Esprit. Jamais nous n'aurions pensé pouvoir être nous aussi américains à ce point ! Jean-Marie Colombani soit avec votre esprit...


Le plébéien bleu

* quartier nord de Bayonne où se trouvent entre autres la gare SNCF et les meilleurs cinémas au monde...

22:05 Publié dans digression | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 22 avril 2005

Vas Vis et Deviens

Oui, biens sûr, je m’en doutais… de voir plusieurs fois la bande annonce, ça me confirmait cette quasi-certitude… j’étais en quelque sorte prévenu. Donc, suivant en cela l’adage, j’étais doublement sur mes gardes en m’asseyant, en cette fin d’après-midi, dans le moelleux fauteuil du premier rang, pilepoil celui du milieu, salle Antton Ezeiza de l’Autre cinéma, quai amiral Sala, à Bayonne. Il me plait d’être très précis lorsqu’un sujet un peu délicat me fait fouiller dans mes incertitudes pour dégoter le mot le moins approximatif pour expliquer… Mouais, pour expliquer que ce film, je ne voulais pas le voir. Que la « prestation » de son réalisateur en tournée de promotion sur une quelconque chaîne de téloche m’avait carrément ulcéré, même si maintenant je ne sais plus trop pourquoi. Mouais j’avais intrinsèquement décidé de le zapper. Mouais. J’ai un peu honte de faire cet aveu ridicule, mais il est nécessaire à la compréhension de mon état d’esprit à la sortie, ce soir, à 20 h 45. En fait, mon a priori sur ce film était tout aussi simpliste que faux. Je m’attendais à une « juiverie* » de plus… bon, quand je dis de plus, faudrait surtout pas en déduire que c’est la tasse de thé de mon programmateur préféré. Bon, toujours est-il que là je m’en veux vraiment d’avoir soupçonné Ramuntxo de pouvoir programmer des « trucs » exprès pour me foutre en rogne**. Parfois, rétrospectivement, et donc forcément trop tard pour que cela me soit salutaire, je me trouve franchement con. Con et paranoïaque. Con et égocentrique, davantage encore…

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Donc, Vas Vis et Deviens est un film extraordinaire, à voir de toute urgence, avec des yeux prêts à s’embuer d’émotion et un esprit ouvert au démolissage en règle des certitudes les plus déterminantes. Oui bien sûr, il est largement badigeonné d’au moins trois grosses couches bien épaisses de bon sentiments. Mais, bon, parfois c’est indispensable pour fendre le cocon de cynisme qui paralyse la compréhension. Oui, comment faire cet aveu ? Oui. Oui, en voulant dire mon bon sentiment à moi, à Mahé, la plus adorable caissière de cinéma au monde, en sortant de la projection, ce soir, c’est le mot de réconciliation qui m’est venu aux lèvres. Oui. Du coup je n’arrête pas de dire oui à tout, pour un oui ou pour un non. Oui je suis disons comme réconcilié avec les Israéliens. Les citoyens d’Israël je veux dire. Et ce bien que je conserve un très mauvais souvenir de Radu Mihaileanu face aux caméras de télévision… Oui, je sais, la télé ne me vaut rien de bon. C’est systématique comme ça me porte sur les nerfs. Les ondes cathodiques sûrement, je ne supporte pas, ça provoque une chimie néfaste dans mon cerveau. Bref, oui, me voici donc réconcilié… hum, dans la mesure où je n’ai jamais été réellement concilié avec cet État qui selon moi et à lui tout seul concentre une énorme partie de mes récriminations à l’adresse de l’humanité. Je ne suis pas certain que cette espèce de béatitude va m’habiter longtemps… Israël occupe la Palestine, occupe une partie du Golan, Israël est le premier allié des États unis (mon grand Satan à moi que j’ai) et vice versa, Israël assassine, détruit, torture, opprime, Israël menace en permanence la planète, Israël me fait très peur, Israël alimente sans arrêt ma révolte mais Israël doit exister, Israël est un État légitime quoique pas dans sa forme actuelle. Comme cela fait du bien de rêver que tous les Israéliens ne sont pas bellicistes, impérialistes, colons, religieux et d’extrême droite ! Cela donne comme une chance à l’espoir qui perdure bien au-delà des 145 minutes de ce si beau film… Tiens, tellement j'en suis ému que j'ai oublié de causer du sujet essentiel du film : les Juifs d'origine éthiopienne. Une histoire révoltante, là encore, mais une si belle histoire. N'oubliez pas vos mouchoirs !

Robinson Crusoé

* Je suis tout à fait conscient de la teneur péjorative voire insultante du mot « juiverie », mais même un athée se targuant d’être un intégriste de l’anti-racisme et de l’anti-xénophobie comme moi peut vouloir confesser que, parfois, ses sirènes d’anti-sionisme pudique se muent en anti-sémitisme pornographique. Vala. Celui qui n’a jamais… la première pierre (et vive l’intifada quand même, au passage), la paille, la poutre, tout ça… ** Oui je n’ai toujours pas digéré ma rogne suite à la programmation à rallonge de Omagh… et ma nouvelle rogne pour D’autres Mondes (j'écrirai peut-être un truc un peu plus tard sur le sujet, quand j'aurai mis mes idées un peu en place et que ma colère deviendra combattante) heureusement programmé une seule fois mardi dernier.

jeudi, 21 avril 2005

Nonaureferendum.com

Cet après-midi, en surfant sur les blogs de Haut et Fort, je suis tombé sur ça... Et je n'ai pu réfréner un petit commentaire tout mesuré (je fais de plus en plus d'efforts sur moi-même, Mamour va finir par être fière de moi). Pour le fun, je me le recopie ici :

Tu serais sympa de nous publier l'intégralité du texte de ce foutu TCE sur ton blog... même si ça ne changera rien, finalement, aux tenants et aboutissants réels du débat. Il fait plus de 800 pages, presque 2 ramettes, en signes ? je ne saurais même tenter d'évaluer. Bref, moi je ne vote jamais sans savoir, et en l'occurrence, pour savoir et donc approuver en toute connaissance de cause, faut impérativement que je m'avale les 2 ramettes, que je les digère... et puis que je les chie bien droit dans l'urne pour voter éventuellement oui à ce Traité établissant une Constitution pour l'Europe. Vala. Pas vraiment très rationnel tout ça, non ? Ben oui, camarade, le premier critère essentiel pour une constitution (au passage je te rappelle qu'en Droit les concepts de "constitution" et de "traité" sont tout ce qu'il y a de plus antagonique, mais passons donc...) est d'être lisible et compréhensible par TOUS les citoyens. Désolé de te fâcher, mais pour ce qui est de notre projet de TCE, le qualificatif d'"illisible" me parait devoir être le plus juste. Étant adepte du principe de précaution, dans le doute donc, me trouvant dans l'impossibilité intellectuelle de lire, comprendre et digérer ce pavé dans ma gueule de prolo, je voterai NON, sans la moindre hésitation... pour ma propre sauvegarde et celle de mes concitoyens.

Bon, là, de deux choses l'une : soit le gars il me censure vite-fait-bien-fait, soit il me répond et innonde mon blog de provocations vengeresses. Je teste là... en cas d'attaque des oui-ouistes, je me réfugie en privé... ou dans la montagne au-dessus d'Etxalar où mon maquis est déjà prêt q;o) D'autant plus que, dans mon empressement à répliquer, j'ai exagéré... Mon tempérament me porte à ça donc rien de très étonnant là. Mais maintenant que j'ai vérifié, je me dois de rectifier... et de m'excuser d:o) Le texte du TCE (sur internet, en PDF) ne comporte QUE 485 pages... mais illisibles tout de même. Donc, je persiste et signe :

Le plébéien bleu

mardi, 19 avril 2005

Vive la grève !

Oui vive la grève sur France Inter qui nous a permis d'entendre François Béranger ce mardi 19 avril à 13 h 55. Vive la lutte des classes à la radio, bordel !
Hum, y'a quand même un truc super-marrant à faire en ce moment pour les accrocs du service-publique radiophonique. Allez donc télécharger les émissions en direct... sur les sites de Radio France, rien ne vous indique si l'émission annoncée a vraiment lieu en direct et il en va de même pour les émissions passées dans la rubrique archives. Tout du moins celles qui concernent ces dernières semaines où "certaines catégories du personnel sont en grève". N'empèche que l'attitude des journalistes à l'antenne par rapport à leurs collègues grévistes, hum-hum... à la reprise, l'ambiance dans la Maison ronde et sur ses satellites sera plus pourrie que jamais, je le crains. q:o(
En attendant, en tant que citoyen-plébéien il est évident que je dois prendre partie... et je le fais en signant la nouvelle pétition que je rubrique, ici, en haut à droite : pour une radio de service public, soutien aux grévistes.



Le plébéien bleu en rouge et noir

13:55 Publié dans digression | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 16 avril 2005

A nos chers disparus

Plus les années passent, plus probablement l’échéance approche (déchéance ?) pour moi-même, et plus je trouve étrange cette façon intimiste avec laquelle on s’adresse aux morts, en les tutoyant toujours, en les appelant par leur nom le plus personnel, leur petit nom le plus familier, voire parfois le pseudonyme le plus clandestin… Il est toujours tant de faire des révélations la mort advenue quand elles valorisent (ou dévalorisent selon le sens ou le degré d’implication de l’auditeur de ces révélations) potentiellement celui qui les fait au moins tout autant que celui qui en est le sujet. Enfin, faut quand même pas s’emballer tout de suite là, je n’ai aucunement l’intention de faire des révélations sur quiconque, ni sur moi-même, ni ici ni ailleurs. D’ailleurs. Très franchement, n’ayant moi-même jamais réellement été intéressé plus sérieusement qu’au niveau de la curiosité vénielle par les aveux, les confessions ou les secrets… je n’aurais donc rien à déclarer sur la question. Mais, bon, hum, tout le monde sait ce que cela signifie quand on se croit obligé de mettre en avant des formulations rhétoriques du genre « très franchement », ou « sincèrement »… Bref, je voulais juste dire que, dans le temps, avant les quelques dernières guerres qui ont ensanglanté cette planète bleue, pour exprimer publiquement mon deuil, il m’arrivait de vouloir rendre un hommage… euh, disons symboliste aux chers défunts. Et de le faire publiquement, par écrit, dans un journal ou une revue militante par exemple, ça donnait tout de suite une résonance émotionnelle maximum à l’hommage. Et si en plus, par goût des mots, je tentais un style poétique (en poésie, on est toujours ringard pour quelqu’un, alors, hein, même pas honte !), je réussissais à tous les coups à tremper mon papier de mes humeurs les plus impudiques. Des larmes d’encre à sérigraphier, quoi, je vous en expurgeais en veux-tu en voilà, à tel point que j’étais en quelque sorte devenu un spécialiste de l’hommage touchant à la Une. Pour devenir expert il m’aurait tout de même manqué le professionnalisme qui garantit contre les souffrances authentiques car, et je ne me la joue pas, à chaque fois que j’écrivais ces trucs à fondre, eh bien je fondais, lentement, très lentement, très très douloureusement, mot après mot, virgule après virgule, « tu » après « tu » je faisais revivre le cher disparu dans ma chair… et je disparaissais de honte. Oui c’est exactement ça, je me souviens très très bien que, chaque fois, j’aurais voulu disparaître plutôt que de revendiquer une telle impudeur exhibitionniste des sentiments. Et pourtant, cette impudeur, maintenant je le sais, eh bien elle était le flux essentiel de mon écriture. Même si, le plus souvent, écrire est une thérapie, c’est avant tout pour être lus (et pour être aimés) que la plupart des gens enfilent les mots comme on aligne des piquets pour se démarquer de l’anonymat. Donc, à cette époque-là, je trouvais ça tout à fait naturel, digne, émouvant et nécessaire ces hommages rendus à nos chers disparus. Maintenant, plus. Oui encore assez émouvant, plutôt digne aussi il se peut, mais plus du tout nécessaire. Et, j’ai beau me tordre la cervelle trois fois dans le crâne avant d’avouer mon incompréhension, je ne saurais donner aucun début de commencement d’explication à cette perception de l’étrange qui me fait ainsi qualifier, désormais, la façon que l’on a de parler aux morts. Bon, je suis cru, là, ce soir, sans plus de souci de fioritures, mais un mort c’est sourd, c’est aveugle, ça ne sent rien, ça pourrit tout doucement ou ça brûle pour se transformer en cendres que l’on dissout symboliquement dans le Grand Tout. Symboliquement. Symbolique. Ment. Merde, le deuil, c’est le regard des autres sur votre douleur, le jugement des vivants sur votre appréhension de l’absence, pas le regard du mort. Le mort il est mort et rien d’autre. Pas juge, même pas un tout petit peu rancunier. Plus fier pour deux sous. Humble comme peut l’être, « très franchement » et « très sincèrement » l’inexistant, tout simplement. Le deuil ce n’est que le rapport de la société avec la mort, et non pas le contraire. La mort elle se fout de la société comme de sa première faucille !

Alors moi, là, aujourd’hui 16 avril 2005, près d’un mois après la disparition d’un énième cher défunt, j’aurais envie de tout sauf de tutoyer le mort pour lui rendre hommage. Tiens, là, pareil que j’aurais envie de faire la bringue comme je la faisais avec ce cher disparu-là, il y a des lustres et des lustres qui éclairent ma nostalgie. Une putain de super-bringue à chanter très fort à trois voix, moi plutôt criant pour barytonner les moustaches mousseuses et la gorge éraillée par la tabagie à trois paquets la soirée. J’ai toujours bien aimé que ça marche par trois. Je me suis toujours dit que sur trois pieds on ne pouvait pas boiter. Oui une super-fiesta, siempre, tant qu’il y a de la vie y’a d’l’espoir… Mais la fête, aujourd’hui, je n’ai pas osé la faire avec des gens qui, eux, ne voient pas l’étrange où il y a du bizarre. Oui ce putain de deuil à la con, faut être sur la même longueur d’ondes pour se le jouer façon concert public. Et moi je me sens sur des ondes ultra-courtes. Là. Je me dis qu’il y aura forcément un empaffé pour me reprocher ceci ou cela, pour prétendre que le cher disparu n’aurait pas accepté ceci ou cela, que donc ceci ou cela. Et que le ceci ou cela indésirable ce pourrait être mézigue, ma pomme, moi la paille et la poutre dans l’œil du voisin. Moi qui me refuse désormais à tutoyer la mort car il faut toujours être très poli avec les gens mieux armés que vous, voire obséquieux si nécessaire. Ça c’est nécessaire oui, pour survivre encore un peu. On ne sait jamais, ça pourrait porter malheur que de dire « tu » à une ombre qui sait vous tuer à coups de crabe et de métastases. Hum, là je rigole. Gogole. Oui. Enfin, je ne sais plus. Disons que je me réfugie dans une autodérision de pudeur… Pour n’avoir rien à regretter. Rien que du disparu, du vide, du pourri, des cendres.
Le souvenir, par contre, je le conserve, bien au chaud dans mon intimité. Il m’est tout à fait personnel, unique, impartageable. Très cher.

Le plébéien bleu

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mardi, 12 avril 2005

Vote Ta Mère (VTM)

Je me suis dit que je ne causerai pas du référendum à propos du TCE dans mon blog à moi que j’ai. Ni de près ni de loin. Je me suis dit que, même si des millions de gens me lisaient, ça ne servirait à rien. Que de publier mon opinion sur la question ne changerait rien à rien. Voire pire, ça risquait de me provoquer (momentanément bien sûr) quelque illusion. Alors je ne vais pas en causer… Quoique. Ouais, juste un truc quand même. On peut, la campagne n’est pas encore officiellement ouverte. Ni sur mon blog, ni ailleurs. Ouais, précisément, c’est une remarque à propos de l’ouverture officielle. Je me demandais si c’était vraiment la peine qu’il y ait une ouverture officielle de la campagne. Je me disais que, finalement, de minuter le temps de parole des officiels ça n’amènerait absolument rien à la prise de conscience démocratique des citoyens, tout ça, patin-coufin. En fait, la campagne officielle ça serait un peu comme un panneau d’affichage libre que se partageraient tous les autorisés et seulement eux. Donc pas vraiment un panneau d’affichage libre. Mais, bon, parait que ça serait le bordel, sinon, voire la jungle, avec les arbres partout et les lianes toutes serrées enroulées autour des branches, la lumière y filtrerait même plus assez pour glisser son bulletin dans l’urne adéquate. Pareil qu’on pourrait alors voter NON, par exemple, en croyant voter OUI à l’Europe des citoyens. Et vice versa. Bref. Ensuite, tous les autorisés n’auraient pas droit à la même taille d’affiche, bien sûr. Ce serait au prorata, un calcul vachement savant qui fait cohabiter les timbres postes avec les affiches 4 x 3. Mais bon, les affiches 4 x 3, bien sûr, elles ne concerneraient pas toutes la campagne pour le référendum. On ne peut décemment pas interdire tout autre affichage pendant la campagne, non ? Hein ! D'ailleurs, désormais, n'est-il pas interdit d'interdire la pub ? Quoique… Bon, dans tous les cas cela n’arrangerait pas beaucoup la lisibilité des timbres postes. Donc, sentencieusement, je m’autorise à ponctuer cette digression du jour par une condamnation définitive de la campagne officielle. Cette campagne officielle est totalement inutile, voire même nuisible à la démocratie tout comme à l’acheminement du courrier. A bas la campagne officielle, donc ! Et vive la campagne tout court ! Vive les chemins de traverse !
Vala qui est balancé. Hasta la campagne siempre, aurait surenchéri le Che, d’ailleurs, deux ou trois fois. Mais je m’égare comme d’hab’… alors que je ne voulais surtout pas me passionner pour ce, hum, comment dire ? Ouais, disons quand même « débat »… tant que je suis dans l’illusion, autant rester cohérent.
Tiens, un autre petit truc avant de fermer. Oui, les sondages favorables au NON. Z’avez-vu l’évolution de la campagne non-officielle depuis la publication des premiers sondages « non-istes » ? Les médias n’ont de hâte que de prendre à témoin ces « chiffres inquiétants » dont tout le monde connaît le véritable sens fictionnel mais que chacun feint d’accréditer comme une « photographie instantanée de l’opinion des Français, etc… ». Oui ils s’inquiètent, jouent même à paniquer parfois (ils adorent ça) et en profitent chaque fois pour « tenter de relancer la campagne pour le OUI ». Marrant, non, quand même. Naïvement on pouvait penser que les chiffres des sondages plus favorables au NON devraient ouvrir les portes et les micros pour les partisans du NON. Eh bien, c’est précisément le contraire qui se passe. Etonnant, non ! NON ? Pas étonnant, alors, si vous le dites.
En fait il me tarde qu’un truc : que la fête des mères soit passée ! Je ne suis pas maréchaliste alors, depuis la fin de mon primaire, je n’ai jamais célébré cette insanité culturelle dominante (et je pèse mes mots). Mais bon, là je cause de fête des mères pour ne plus causer de ce qui va se passer de vraiment important ce 29 mai prochain. Ouais putain que ça me tarde de voir toutes leurs foutues tronches défaites au lendemain du NON mémorable. Certains sondeurs auront tout de même l’aplomb commercial de se féliciter l’avoir annoncé. Je me marre à les imaginer. Ouais, ce lundi là, au soleil, le plébéien bleu dessinera un joli mouton pour sa petite Princesse. Nananère.

Le plébéien bleu

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jeudi, 07 avril 2005

La route est défoncée

Là, comme ça, en rentrant d'une chtite ballade, une étrange impression : comment se fait-il que, l'été approchant, les routes -- et pas seulement les chemins de traverse que j'adore emprunter pour les restituer dans l'état où je souhaitais les trouver en les découvrant --, oui comment se fait-il que toutes les routes, et même la quatre voies qui mène à Ustaritz me paraisse tous les jours plus défoncée ? Hein, comment se fait-ce que mon postérieur (et surtout celui de mon ""sac-de-sable") soit mis à si rude épreuve ? Et que dire de ma colonne vertébrale ! Bref, comme pour toutes choses dans l'existence, j'ai bien ma petite idée....
Mais tout cela n'a certainement rien à voir avec la multiplication des chantiers... subventionnés à divers titres ou non. Mais tout cela... avec la multiplication... rien à voir.
Mais tout...
Oui, peut-être qu'en fait ce sont mes suspensions qui sont mal subventionnées, au bord de la faillite hydraulique ? Peut-être que sûrement. Plus de 82 000 bornes au compteur, dont pas mal à la charge maxi tolérée par la pauvre Jument bleue. Mouais, la DDE n'est pas coupable de tout (faudra que je songe à changer mon casque, un orange sierrait à la conjoncture sécuritaire il me semble). Donc DDE peut-être même innocente. Carrément. D'autant que, si on n'y regarde de plus près, aucuns des chantiers que j'ai croisé sur la route ne sont l'oeuvre de l'établissement public. Aucun.
Mais, bon, ça y est la cause est entendue, ce sont mes suspensions les fautives. Pour l'amortisseur arrière je crains que la messe soit définitevement noire. Je dois désormais me poser des questions d'ordre existentiel concernant le devenir de ma valeureuse monture...
Ayé, je me les suis posées.
Bon, la réponse, la vraie, je la chercherai encore lors de toutes mes prochaines ballades sur les petites routes du Pays basque nord... Je me demande depuis quand je n'ai plus vu un vrai chantier de la DDE ?... Mais je digresse comme d'hab', mon esprit vagabonde déjà du côté de Labets... Au fait, vous connaissez Labets-Biscay ? Labetze-Biskai en basque... Non ? Ben moi non plus. Pas encore.

Le plébéien aux fesses bleues

dimanche, 03 avril 2005

Poisson d'Afril*

Faire les courses au supermarché, ce n’est vraiment pas mon truc. Enfin, quand je dis « supermarché », je devrais plutôt dire hyper car cela fait une éternité qu’il n’existe quasiment plus de petit épicier du coin de la rue et que, désormais, le « commerce de proximité » c’est un Champion ou au mieux un 8 à Huit (qui appartiennent à l'enseigne Carrefour). Bref, samedi après-midi, avec ma douce, on est allés à l’hypermarché, le Leclerc, celui de Bayonne, sur la route de Pau, et j’étais, ma foi, plutôt d’assez bonne humeur… avec surtout l’envie de le rester. Ma douce aussi je présume. C’est généralement transmissible, l’humeur, sans que l’on ne sache avec certitude son origine, qui l’a transmise à l’autre, qui l’a reçue, à l’instar du bœuf et de la poule que l’on vole, tout ça, l’un après l’autre, mais pas toujours dans l’ordre prescrit, quoique la loi très clairement le proscrive, le vol je veux dire… Mais je m’égare et j’aurais mieux fait de référencer l’œuf au lieu du bœuf, bref. Bref-bref, nous étions le 2 avril, même pas un vendredi, nous n’avions aucunement l’intention d’acheter du poisson (nous en consommons relativement peu) et, tout d’un coup, Mamour** a foncé vers la poissonnerie. Moi, comme d’hab’, j’avais complètement oublié. Oui, complètement oublié cette histoire de la perche du Nil, de sa commercialisation. Et pourtant, le midi, j’en avais encore causé avec ma frangine et mon beauf, à propos d’un autre hyper, encore plus hyper, à Irun. Depuis que Ramuntxo a programmé Le cauchemar de Darwin à l’Atalante, et encore plus depuis que nous l’avons vu, dans notre quotidien, le sujet fait concurrence au référendum sur la constitution. Non-non-non, j’en veux pas de ton poisson, il est tout mort… à la maison, on est unanimement consensuels sur la question. Bon, y’a aussi le pape du Vatican et le prince de Monaco, et puis le BO en finale et la manif des motards. Et la semaine sans télé. Et la déclaration pour les impôts que je suis à la bourre. Et la météo bien sûr. Et la liste des courses… Re-bref, des sujets de conversation, ce n’est pas ce qui manque. Mais là, l’heure était à l’action et, cet après-midi-là, au Leclerc, c’est ma douce qui a assuré comme une bête. Moi, je n’ai pu que la suivre, à quelques pas, surpris et prudent aussi, ne voulant sous aucun prétexte encourir la perte de ma relative bonne humeur. Subjugué, admiratif, je la picorais des yeux amoureusement et à distance circonstanciée. Elle semblait converser si calmement, si posément, avec tant d’autorité et d’assurance aussi ! Son interlocutrice, la poissonnière du Leclerc, semblait hésitante, sûrement bafouillante quand elle affirmait que toutes les normes et règles d’hygiène étaient bien évidemment respectées et que si on avait des réclamations, c’était à son chef qu’il fallait les faire. Qu’il n’était pas loin d’ailleurs, dans les rayons à côté sûrement. Que nous le trouverions facilement. Tout ça. Et que ma douce était la deuxième personne à lui parler du film de Hubert Sauper. Ainsi que l’on aurait pu s’en douter, la fameuse perche de Tanzanie trônait bien au milieu du rayon réfrigéré (et non, je n’ai pas foncé dans le tas, rien renversé, même pas hurlé ni insulté quiconque, je vieillis peut-être mal…). La scène a duré une minute à tout casser, façon de parler, Mamour sait faire dans la pédagogie condensée. Moi je me suis contenté d’acquiescer, de loin, mais très ostensiblement, d’une voix ferme et grave, un tantinet virile histoire de bien marquer ma place faute de territoire à conquérir pour l’heure. C’est grave ce qui se passe, que je lui ai dit à la Dame, c’est grave ! clamai-je calmement en hochant plusieurs fois la tête. Très grave cette histoire de perche du Nil ! Très graaaaaaaaave ! Et puis Mamour m’a rejoint et pris par le bras. Nous avions le thé et le café de chez Max Havelaar à prendre avant de passer à la caisse. Et puis les croquettes pour Cosette aussi. Bref, j’étais là carrément de très bonne humeur, fier de nous, fier de ma douce, fier d’être resté calme, à ma place, sage, quoique, à y repenser… La deuxième personne qui lui en parle !… La deuxième personne seulement ?!... Et la première, sans nul doute, qui plus est, ça ne pouvait être que Ramuntxo himself… Quelle mobilisation !!! Si l’Afrique n’est pas encore sauvée, ça ne saurait guère tarder à ce rythme de mobilisation des consciences citoyennes en Europe !... Merde ! J’aurais dû tout foutre en l’air, prendre des barils de lessive et des bidons d’huile pour bagnoles et les verser en vrac sur l’étal du poiscaille de malheur, tout renverser, tout casser et surtout me faire casser la gueule par les vigiles, m’immoler ou quelque chose dans le genre. Ou peut-être tout simplement refuser d’aller faire les courses à l’hyper pour m’économiser une culpabilité, une frustration inexplicable. C’est là tout mon malheur existentiel : ma colère n’est JAMAIS pédagogique… et mon calme guère davantage. Et pourtant j’en suis convaincu, comme dit le dicton, en avril, ne te découvre pas d’un fil, et boycotte donc cette foutue merde de perche du Nil qu’elle n’a même pas d’os dedans.

Le plébéien bleu

* à prononcer en imitant l'accent autrichien, si vous savez.

** c'est le petit nom affectueux que je donne à ma douce afin de, soit l'agacer... soit la taquiner... soit ça ne vous regarde pas.

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