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Merci de nourrir les poissons en mon absence

samedi, 16 avril 2005

A nos chers disparus

Plus les années passent, plus probablement l’échéance approche (déchéance ?) pour moi-même, et plus je trouve étrange cette façon intimiste avec laquelle on s’adresse aux morts, en les tutoyant toujours, en les appelant par leur nom le plus personnel, leur petit nom le plus familier, voire parfois le pseudonyme le plus clandestin… Il est toujours tant de faire des révélations la mort advenue quand elles valorisent (ou dévalorisent selon le sens ou le degré d’implication de l’auditeur de ces révélations) potentiellement celui qui les fait au moins tout autant que celui qui en est le sujet. Enfin, faut quand même pas s’emballer tout de suite là, je n’ai aucunement l’intention de faire des révélations sur quiconque, ni sur moi-même, ni ici ni ailleurs. D’ailleurs. Très franchement, n’ayant moi-même jamais réellement été intéressé plus sérieusement qu’au niveau de la curiosité vénielle par les aveux, les confessions ou les secrets… je n’aurais donc rien à déclarer sur la question. Mais, bon, hum, tout le monde sait ce que cela signifie quand on se croit obligé de mettre en avant des formulations rhétoriques du genre « très franchement », ou « sincèrement »… Bref, je voulais juste dire que, dans le temps, avant les quelques dernières guerres qui ont ensanglanté cette planète bleue, pour exprimer publiquement mon deuil, il m’arrivait de vouloir rendre un hommage… euh, disons symboliste aux chers défunts. Et de le faire publiquement, par écrit, dans un journal ou une revue militante par exemple, ça donnait tout de suite une résonance émotionnelle maximum à l’hommage. Et si en plus, par goût des mots, je tentais un style poétique (en poésie, on est toujours ringard pour quelqu’un, alors, hein, même pas honte !), je réussissais à tous les coups à tremper mon papier de mes humeurs les plus impudiques. Des larmes d’encre à sérigraphier, quoi, je vous en expurgeais en veux-tu en voilà, à tel point que j’étais en quelque sorte devenu un spécialiste de l’hommage touchant à la Une. Pour devenir expert il m’aurait tout de même manqué le professionnalisme qui garantit contre les souffrances authentiques car, et je ne me la joue pas, à chaque fois que j’écrivais ces trucs à fondre, eh bien je fondais, lentement, très lentement, très très douloureusement, mot après mot, virgule après virgule, « tu » après « tu » je faisais revivre le cher disparu dans ma chair… et je disparaissais de honte. Oui c’est exactement ça, je me souviens très très bien que, chaque fois, j’aurais voulu disparaître plutôt que de revendiquer une telle impudeur exhibitionniste des sentiments. Et pourtant, cette impudeur, maintenant je le sais, eh bien elle était le flux essentiel de mon écriture. Même si, le plus souvent, écrire est une thérapie, c’est avant tout pour être lus (et pour être aimés) que la plupart des gens enfilent les mots comme on aligne des piquets pour se démarquer de l’anonymat. Donc, à cette époque-là, je trouvais ça tout à fait naturel, digne, émouvant et nécessaire ces hommages rendus à nos chers disparus. Maintenant, plus. Oui encore assez émouvant, plutôt digne aussi il se peut, mais plus du tout nécessaire. Et, j’ai beau me tordre la cervelle trois fois dans le crâne avant d’avouer mon incompréhension, je ne saurais donner aucun début de commencement d’explication à cette perception de l’étrange qui me fait ainsi qualifier, désormais, la façon que l’on a de parler aux morts. Bon, je suis cru, là, ce soir, sans plus de souci de fioritures, mais un mort c’est sourd, c’est aveugle, ça ne sent rien, ça pourrit tout doucement ou ça brûle pour se transformer en cendres que l’on dissout symboliquement dans le Grand Tout. Symboliquement. Symbolique. Ment. Merde, le deuil, c’est le regard des autres sur votre douleur, le jugement des vivants sur votre appréhension de l’absence, pas le regard du mort. Le mort il est mort et rien d’autre. Pas juge, même pas un tout petit peu rancunier. Plus fier pour deux sous. Humble comme peut l’être, « très franchement » et « très sincèrement » l’inexistant, tout simplement. Le deuil ce n’est que le rapport de la société avec la mort, et non pas le contraire. La mort elle se fout de la société comme de sa première faucille !

Alors moi, là, aujourd’hui 16 avril 2005, près d’un mois après la disparition d’un énième cher défunt, j’aurais envie de tout sauf de tutoyer le mort pour lui rendre hommage. Tiens, là, pareil que j’aurais envie de faire la bringue comme je la faisais avec ce cher disparu-là, il y a des lustres et des lustres qui éclairent ma nostalgie. Une putain de super-bringue à chanter très fort à trois voix, moi plutôt criant pour barytonner les moustaches mousseuses et la gorge éraillée par la tabagie à trois paquets la soirée. J’ai toujours bien aimé que ça marche par trois. Je me suis toujours dit que sur trois pieds on ne pouvait pas boiter. Oui une super-fiesta, siempre, tant qu’il y a de la vie y’a d’l’espoir… Mais la fête, aujourd’hui, je n’ai pas osé la faire avec des gens qui, eux, ne voient pas l’étrange où il y a du bizarre. Oui ce putain de deuil à la con, faut être sur la même longueur d’ondes pour se le jouer façon concert public. Et moi je me sens sur des ondes ultra-courtes. Là. Je me dis qu’il y aura forcément un empaffé pour me reprocher ceci ou cela, pour prétendre que le cher disparu n’aurait pas accepté ceci ou cela, que donc ceci ou cela. Et que le ceci ou cela indésirable ce pourrait être mézigue, ma pomme, moi la paille et la poutre dans l’œil du voisin. Moi qui me refuse désormais à tutoyer la mort car il faut toujours être très poli avec les gens mieux armés que vous, voire obséquieux si nécessaire. Ça c’est nécessaire oui, pour survivre encore un peu. On ne sait jamais, ça pourrait porter malheur que de dire « tu » à une ombre qui sait vous tuer à coups de crabe et de métastases. Hum, là je rigole. Gogole. Oui. Enfin, je ne sais plus. Disons que je me réfugie dans une autodérision de pudeur… Pour n’avoir rien à regretter. Rien que du disparu, du vide, du pourri, des cendres.
Le souvenir, par contre, je le conserve, bien au chaud dans mon intimité. Il m’est tout à fait personnel, unique, impartageable. Très cher.

Le plébéien bleu

23:50 Publié dans digression | Lien permanent | Commentaires (0)

mercredi, 13 avril 2005

La route est réparée

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La qualité des suspensions ne fait pas tout, avec une route en bon état on sent tout de suite la différence. Un tel grippe ça laisse rêveur, waouh ! La Jument bleue dit merci aux peintres anonymes... Mais, hum, sous la pluie, pareil que ça va quand même glissouiller sur l'anti-sociale. Donc, gaffe ! Et puis, le pont il est quand même en dos d'âne, un 4x4 patronal peut surgir et m'exploser socialement parlant, hum-hum ; c'est toujours mon angoisse à rouler sur les départementales.

Le plébéien bleu

20:00 Publié dans politique | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 12 avril 2005

Vote Ta Mère (VTM)

Je me suis dit que je ne causerai pas du référendum à propos du TCE dans mon blog à moi que j’ai. Ni de près ni de loin. Je me suis dit que, même si des millions de gens me lisaient, ça ne servirait à rien. Que de publier mon opinion sur la question ne changerait rien à rien. Voire pire, ça risquait de me provoquer (momentanément bien sûr) quelque illusion. Alors je ne vais pas en causer… Quoique. Ouais, juste un truc quand même. On peut, la campagne n’est pas encore officiellement ouverte. Ni sur mon blog, ni ailleurs. Ouais, précisément, c’est une remarque à propos de l’ouverture officielle. Je me demandais si c’était vraiment la peine qu’il y ait une ouverture officielle de la campagne. Je me disais que, finalement, de minuter le temps de parole des officiels ça n’amènerait absolument rien à la prise de conscience démocratique des citoyens, tout ça, patin-coufin. En fait, la campagne officielle ça serait un peu comme un panneau d’affichage libre que se partageraient tous les autorisés et seulement eux. Donc pas vraiment un panneau d’affichage libre. Mais, bon, parait que ça serait le bordel, sinon, voire la jungle, avec les arbres partout et les lianes toutes serrées enroulées autour des branches, la lumière y filtrerait même plus assez pour glisser son bulletin dans l’urne adéquate. Pareil qu’on pourrait alors voter NON, par exemple, en croyant voter OUI à l’Europe des citoyens. Et vice versa. Bref. Ensuite, tous les autorisés n’auraient pas droit à la même taille d’affiche, bien sûr. Ce serait au prorata, un calcul vachement savant qui fait cohabiter les timbres postes avec les affiches 4 x 3. Mais bon, les affiches 4 x 3, bien sûr, elles ne concerneraient pas toutes la campagne pour le référendum. On ne peut décemment pas interdire tout autre affichage pendant la campagne, non ? Hein ! D'ailleurs, désormais, n'est-il pas interdit d'interdire la pub ? Quoique… Bon, dans tous les cas cela n’arrangerait pas beaucoup la lisibilité des timbres postes. Donc, sentencieusement, je m’autorise à ponctuer cette digression du jour par une condamnation définitive de la campagne officielle. Cette campagne officielle est totalement inutile, voire même nuisible à la démocratie tout comme à l’acheminement du courrier. A bas la campagne officielle, donc ! Et vive la campagne tout court ! Vive les chemins de traverse !
Vala qui est balancé. Hasta la campagne siempre, aurait surenchéri le Che, d’ailleurs, deux ou trois fois. Mais je m’égare comme d’hab’… alors que je ne voulais surtout pas me passionner pour ce, hum, comment dire ? Ouais, disons quand même « débat »… tant que je suis dans l’illusion, autant rester cohérent.
Tiens, un autre petit truc avant de fermer. Oui, les sondages favorables au NON. Z’avez-vu l’évolution de la campagne non-officielle depuis la publication des premiers sondages « non-istes » ? Les médias n’ont de hâte que de prendre à témoin ces « chiffres inquiétants » dont tout le monde connaît le véritable sens fictionnel mais que chacun feint d’accréditer comme une « photographie instantanée de l’opinion des Français, etc… ». Oui ils s’inquiètent, jouent même à paniquer parfois (ils adorent ça) et en profitent chaque fois pour « tenter de relancer la campagne pour le OUI ». Marrant, non, quand même. Naïvement on pouvait penser que les chiffres des sondages plus favorables au NON devraient ouvrir les portes et les micros pour les partisans du NON. Eh bien, c’est précisément le contraire qui se passe. Etonnant, non ! NON ? Pas étonnant, alors, si vous le dites.
En fait il me tarde qu’un truc : que la fête des mères soit passée ! Je ne suis pas maréchaliste alors, depuis la fin de mon primaire, je n’ai jamais célébré cette insanité culturelle dominante (et je pèse mes mots). Mais bon, là je cause de fête des mères pour ne plus causer de ce qui va se passer de vraiment important ce 29 mai prochain. Ouais putain que ça me tarde de voir toutes leurs foutues tronches défaites au lendemain du NON mémorable. Certains sondeurs auront tout de même l’aplomb commercial de se féliciter l’avoir annoncé. Je me marre à les imaginer. Ouais, ce lundi là, au soleil, le plébéien bleu dessinera un joli mouton pour sa petite Princesse. Nananère.

Le plébéien bleu

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jeudi, 07 avril 2005

La route est défoncée

Là, comme ça, en rentrant d'une chtite ballade, une étrange impression : comment se fait-il que, l'été approchant, les routes -- et pas seulement les chemins de traverse que j'adore emprunter pour les restituer dans l'état où je souhaitais les trouver en les découvrant --, oui comment se fait-il que toutes les routes, et même la quatre voies qui mène à Ustaritz me paraisse tous les jours plus défoncée ? Hein, comment se fait-ce que mon postérieur (et surtout celui de mon ""sac-de-sable") soit mis à si rude épreuve ? Et que dire de ma colonne vertébrale ! Bref, comme pour toutes choses dans l'existence, j'ai bien ma petite idée....
Mais tout cela n'a certainement rien à voir avec la multiplication des chantiers... subventionnés à divers titres ou non. Mais tout cela... avec la multiplication... rien à voir.
Mais tout...
Oui, peut-être qu'en fait ce sont mes suspensions qui sont mal subventionnées, au bord de la faillite hydraulique ? Peut-être que sûrement. Plus de 82 000 bornes au compteur, dont pas mal à la charge maxi tolérée par la pauvre Jument bleue. Mouais, la DDE n'est pas coupable de tout (faudra que je songe à changer mon casque, un orange sierrait à la conjoncture sécuritaire il me semble). Donc DDE peut-être même innocente. Carrément. D'autant que, si on n'y regarde de plus près, aucuns des chantiers que j'ai croisé sur la route ne sont l'oeuvre de l'établissement public. Aucun.
Mais, bon, ça y est la cause est entendue, ce sont mes suspensions les fautives. Pour l'amortisseur arrière je crains que la messe soit définitevement noire. Je dois désormais me poser des questions d'ordre existentiel concernant le devenir de ma valeureuse monture...
Ayé, je me les suis posées.
Bon, la réponse, la vraie, je la chercherai encore lors de toutes mes prochaines ballades sur les petites routes du Pays basque nord... Je me demande depuis quand je n'ai plus vu un vrai chantier de la DDE ?... Mais je digresse comme d'hab', mon esprit vagabonde déjà du côté de Labets... Au fait, vous connaissez Labets-Biscay ? Labetze-Biskai en basque... Non ? Ben moi non plus. Pas encore.

Le plébéien aux fesses bleues

lundi, 04 avril 2005

Manif contre les feux

Rassemblement à partir de 14 heures, samedi 9 avril, place de Verdun à Pau. N'oubliez pas de signer la péttion en ligne. Et allez donc faire un tour sur le site de la FFMC tant que vous y étes.

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16:05 Publié dans manifs, moto | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 03 avril 2005

Poisson d'Afril*

Faire les courses au supermarché, ce n’est vraiment pas mon truc. Enfin, quand je dis « supermarché », je devrais plutôt dire hyper car cela fait une éternité qu’il n’existe quasiment plus de petit épicier du coin de la rue et que, désormais, le « commerce de proximité » c’est un Champion ou au mieux un 8 à Huit (qui appartiennent à l'enseigne Carrefour). Bref, samedi après-midi, avec ma douce, on est allés à l’hypermarché, le Leclerc, celui de Bayonne, sur la route de Pau, et j’étais, ma foi, plutôt d’assez bonne humeur… avec surtout l’envie de le rester. Ma douce aussi je présume. C’est généralement transmissible, l’humeur, sans que l’on ne sache avec certitude son origine, qui l’a transmise à l’autre, qui l’a reçue, à l’instar du bœuf et de la poule que l’on vole, tout ça, l’un après l’autre, mais pas toujours dans l’ordre prescrit, quoique la loi très clairement le proscrive, le vol je veux dire… Mais je m’égare et j’aurais mieux fait de référencer l’œuf au lieu du bœuf, bref. Bref-bref, nous étions le 2 avril, même pas un vendredi, nous n’avions aucunement l’intention d’acheter du poisson (nous en consommons relativement peu) et, tout d’un coup, Mamour** a foncé vers la poissonnerie. Moi, comme d’hab’, j’avais complètement oublié. Oui, complètement oublié cette histoire de la perche du Nil, de sa commercialisation. Et pourtant, le midi, j’en avais encore causé avec ma frangine et mon beauf, à propos d’un autre hyper, encore plus hyper, à Irun. Depuis que Ramuntxo a programmé Le cauchemar de Darwin à l’Atalante, et encore plus depuis que nous l’avons vu, dans notre quotidien, le sujet fait concurrence au référendum sur la constitution. Non-non-non, j’en veux pas de ton poisson, il est tout mort… à la maison, on est unanimement consensuels sur la question. Bon, y’a aussi le pape du Vatican et le prince de Monaco, et puis le BO en finale et la manif des motards. Et la semaine sans télé. Et la déclaration pour les impôts que je suis à la bourre. Et la météo bien sûr. Et la liste des courses… Re-bref, des sujets de conversation, ce n’est pas ce qui manque. Mais là, l’heure était à l’action et, cet après-midi-là, au Leclerc, c’est ma douce qui a assuré comme une bête. Moi, je n’ai pu que la suivre, à quelques pas, surpris et prudent aussi, ne voulant sous aucun prétexte encourir la perte de ma relative bonne humeur. Subjugué, admiratif, je la picorais des yeux amoureusement et à distance circonstanciée. Elle semblait converser si calmement, si posément, avec tant d’autorité et d’assurance aussi ! Son interlocutrice, la poissonnière du Leclerc, semblait hésitante, sûrement bafouillante quand elle affirmait que toutes les normes et règles d’hygiène étaient bien évidemment respectées et que si on avait des réclamations, c’était à son chef qu’il fallait les faire. Qu’il n’était pas loin d’ailleurs, dans les rayons à côté sûrement. Que nous le trouverions facilement. Tout ça. Et que ma douce était la deuxième personne à lui parler du film de Hubert Sauper. Ainsi que l’on aurait pu s’en douter, la fameuse perche de Tanzanie trônait bien au milieu du rayon réfrigéré (et non, je n’ai pas foncé dans le tas, rien renversé, même pas hurlé ni insulté quiconque, je vieillis peut-être mal…). La scène a duré une minute à tout casser, façon de parler, Mamour sait faire dans la pédagogie condensée. Moi je me suis contenté d’acquiescer, de loin, mais très ostensiblement, d’une voix ferme et grave, un tantinet virile histoire de bien marquer ma place faute de territoire à conquérir pour l’heure. C’est grave ce qui se passe, que je lui ai dit à la Dame, c’est grave ! clamai-je calmement en hochant plusieurs fois la tête. Très grave cette histoire de perche du Nil ! Très graaaaaaaaave ! Et puis Mamour m’a rejoint et pris par le bras. Nous avions le thé et le café de chez Max Havelaar à prendre avant de passer à la caisse. Et puis les croquettes pour Cosette aussi. Bref, j’étais là carrément de très bonne humeur, fier de nous, fier de ma douce, fier d’être resté calme, à ma place, sage, quoique, à y repenser… La deuxième personne qui lui en parle !… La deuxième personne seulement ?!... Et la première, sans nul doute, qui plus est, ça ne pouvait être que Ramuntxo himself… Quelle mobilisation !!! Si l’Afrique n’est pas encore sauvée, ça ne saurait guère tarder à ce rythme de mobilisation des consciences citoyennes en Europe !... Merde ! J’aurais dû tout foutre en l’air, prendre des barils de lessive et des bidons d’huile pour bagnoles et les verser en vrac sur l’étal du poiscaille de malheur, tout renverser, tout casser et surtout me faire casser la gueule par les vigiles, m’immoler ou quelque chose dans le genre. Ou peut-être tout simplement refuser d’aller faire les courses à l’hyper pour m’économiser une culpabilité, une frustration inexplicable. C’est là tout mon malheur existentiel : ma colère n’est JAMAIS pédagogique… et mon calme guère davantage. Et pourtant j’en suis convaincu, comme dit le dicton, en avril, ne te découvre pas d’un fil, et boycotte donc cette foutue merde de perche du Nil qu’elle n’a même pas d’os dedans.

Le plébéien bleu

* à prononcer en imitant l'accent autrichien, si vous savez.

** c'est le petit nom affectueux que je donne à ma douce afin de, soit l'agacer... soit la taquiner... soit ça ne vous regarde pas.

20:40 Publié dans digression | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 02 avril 2005

Tout le monde s'en fout, ou presque...

medium_pompidou.jpgBizarre ça, c’était il y a 31 ans pile. Un 2 avril aussi, et pile à la même heure : 21 h 37. Pour être franc je ne me souvenais pas de la date exacte ni de l’heure mais, bon, je n’ai pas besoin de citer mes sources, et puis on peut vérifier si on veut, c’est rigoureusement exacte, à cette heure-là j’étais planté devant la télévision hypnotisé par le déroulant qui annonçait quasi en direct la mort du Président de la République française, Georges Pompidou. Oui bizarre que ce soit cette réminiscence qui m’émeuve à l’heure où le monde entier est censé être en deuil du côté du Vatican. Bon OK aujourd’hui débute « la semaine sans télé », alors évidemment je ne peux profiter du message laconique de la télévision d’Etat baignant la Nation tout entière dans la solennité du moment historique, ni de ce requiem de je-ne-sais-plus-qui (mais ça doit pouvoir se retrouver je pense) qui me faisait pleurer, ça je m’en souviens très bien. En fait, aujourd’hui, je suis triste pour Georges Pompidou et pour mes 15 ans. C’est vraiment con !

Le plébéien bleu

21:40 Publié dans digression | Lien permanent | Commentaires (0)

jeudi, 31 mars 2005

Les ennemis étoilés :

film résistant et d'amour


medium_bayonne_du_pont_st_esprit.jpgD’un côté de l’Adour, au sud, les ennemis de la version originale, les marchands de pop-corn à huit euros, les distributeurs de publicité hurlante, les promoteurs de la croissance infinie et toute la planète Hollywood. Et pas une seule tête qui dépasse. Au sud de l’Adour il y a cette mairie de droit divin avec vue sur l’hôpital qui se fout de la charité. Et cette fac de droit comme un i avec sa chaire de dictateur d’avant la guerre des boutons. Et puis aussi cette toute petite librairie peinte en vert avec des pentes partout. Ce sont eux les ennemis étoilés. Ce sont eux qui envoient les huissiers réveiller à l’aube les érémistes et les salariés précaires en grève, ces huissiers qui font s’enfuir les chattes qui boivent aux robinets et terrorisent les femmes enceintes. Ces huissiers vêtus de tristesse pour contrôler la solidité des chaînes aux grilles cadenassées du cinéma de quartier. Je les hais, ces huissiers, presque autant que j’aime cet Atalante qui amarre son écran unique au rivage nord de l’Adour. Le cinéma c’est la vie qu’ils disaient ! Et moi je me suis repris à aimer la vie depuis que j’ai su reconnaître les feux bleus de la résistance dans ses yeux qui illuminent désormais toutes mes soirées cinéphiles. Je me suis repris à aimer tous les petits et les sans grades qui résistent aux géants étoilés... medium_la_station_elf.3.jpgHier, j’ai fermé ma pompe plus tôt pour passer au Champion. Sur le trottoir devant l’Atalante, il y avait leur petite table de camping où j’ai déposé ma solidarité : une boite de chocolats. Et ce soir, j’y suis remonté. Ma Jument bleue connaît maintenant la route par cœur. Sans même réfléchir, j’ai accepté son invitation fraternelle. La lutte se doit d’être joyeuse et fraternelle. medium_facade_le_soir_2.jpgAvant la grande fête de la résistance au Boucau, les salariés en grève mangent ensemble, et là, je suis avec eux dans ce restaurant du quartier. Et là, tout sourire, elle m’indique la chaise, face à elle…


Bayonne, le 23 novembre 2002 à 20 heures.

Le plébéien bleu de nuit