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Merci de nourrir les poissons en mon absence

mercredi, 04 mai 2005

Déménagement :

Le collier de nouilles

est parti

se faire voir ailleurs


Un petit aparté public à l’adresse de Monsieur Machinchose à qui j’ai décidé de clouer le bec :
Il me semble avoir été clair, je ne veux plus me « battre » avec vous, sur quelque sujet que ce soit d’ailleurs, et pas seulement à propos du TCE. Tout du moins sur ce si joli blog bleu que je destinais à tout autre chose qu’à de vains échanges entre gens qui ne pourront jamais se convaincre l’un l’autre. Ce si joli blog bleu, je veux et peux encore le préserver je crois. Personne ne me reprochera je pense de vouloir en conserver la maîtrise. Et c’est pourquoi, dans un premier temps, adepte des mesures radicales, j’avais décidé de supprimer toutes les notes touchant à ce sujet et de tout transférer sur un nouveau blog, moins joliment bleu, ailleurs. Un ailleurs où je poursuivrai la publication du document « Dix mensonges et cinq boniments ». Mais, après réflexion et comme il m’est techniquement impossible de transférer également les commentaires (les vôtres y compris, tout du moins ceux antérieurs à ma décision définitive de vous clouer le bec ici, ailleurs vous pourrez vous défouler, je vous promets), je conserverai donc les notes existantes sur ce si joli… Aaaaaaaaaah ! Mais, je le répète une dernière fois, plus aucun commentaire ne sera possible sur ce sujet ici, et pour ferrailler il faudra aller visiter le champ de bataille que j’ai ouvert pour cela. Ça va barder pour sûr !
Et quant à vos messages personnels à l’adresse de Colin, Monsieur Machinchose, j’ai pris la peine de les lui transférer par courriel privé. Je suis bien brave, n’est-ce pas !
Vala. Bonjour chez vous et ailleurs.

Le plébéien bleu

18:40 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 01 mai 2005

Mensonge n° 3 :

La directive Bolkestein serait

impossible avec la Constitution


Qui dit cela ?

Les socialistes favorables au oui :
C’est au nom des raisons qui leur ont fait adopter le traité constitutionnel que les socialistes s’opposent à la directive Bolkestein. Cette directive est en effet contraire à de très nombreuses dispositions du traité constitutionnel. La directive dite Bolkestein est contestable au regard des dispositions nouvelles introduites par le Traité Constitutionnel.
En effet, on sait que ce projet de directive aurait pour résultat de mettre en concurrence les systèmes législatifs et conventionnels des Etats membres pour les activités de services qu’il vise à libéraliser. Et que cette mise en concurrence aurait sans nul doute pour effet de « tirer » vers le bas les protections sociales, le droit du travail, la protection des consommateurs, le droit à la santé, le droit à un environnement de qualité.
Aucune disposition de cette directive n’est en effet prévue :
- pour interdire la détérioration des conditions de vie et de travail des travailleurs, par exemple.
- pour rendre obligatoire une évolution des droits sociaux qui permettrait une amélioration des conditions de vie et de travail des travailleurs.
Inacceptable en soi, la directive Bolkestein est clairement contraire aux dispositions du traité Constitutionnel.

Pourquoi est-ce un mensonge ?

Tout simplement parce qu’il n’y a rien de nouveau dans la constitution qui s’oppose à la directive Bolkestein. Toutes les garanties qui seraient dans la constitution sont déjà dans le traité de Nice ou dans la charte des droits fondamentaux (voir mensonges n°2 et 5).
Donc, de deux choses l’une : ou la directive est déjà en contradiction avec les règles du traité de Nice et la charte des droits fondamentaux ou elle ne l’est pas.
Dans le premier cas qu’attendent tous ceux qui, tel M. Barnier, hurlent aujourd’hui contre une directive qu’ils ont approuvée hier, pour dénoncer son illégalité ?
Dans le cas contraire la constitution n’apportera rien de plus pour s’opposer à la directive Bolkestein.
D’ailleurs, monsieur Bolkestein est un chaud partisan de la constitution. Lui même n’y voit donc pas plus d’incompatibilité qu’avec l’actuel traité de Nice
En fait, quand on compare l’esprit de la directive Bolkestein et l’esprit de la Constitution Européenne, on trouve la même conception de l’harmonisation européenne qui doit se faire par la concurrence et le marché et surtout pas par la loi et la réglementation.
Le projet de directive Bolkestein est dans le droit-fil du projet de constitution et en est une excellente illustration. Il vise à libéraliser les services dans l’Union, en leur appliquant le principe du pays d’origine quant aux droits sociaux. Ainsi une agence de placement ou un cabinet de conseil pourraient établir leur siège social dans un pays à faible protection sociale et fournir leurs services en France par exemple sans avoir à respecter le droit à la sécurité sociale ou à la retraite. On a vu que l’article I-4-1 et le préambule de la charte des droits fondamentaux en partie II réduisaient les libertés fondamentales à "la libre circulation des personnes, des services, des marchandises et des capitaux" (à quand une déclaration des droits de l’homme et des marchandises ?). Plus explicitement encore, dans la "sous section 3- Liberté de prestation des services", l’article III-144 dit que "dans le cadre de la présente sous-section, les restrictions à la libre prestation des services sont interdites à l’égard des ressortissants des États membres établis dans un État membre autre que celui du destinataire de la prestation". Les travailleurs peuvent circuler librement sans discrimination en ce qui concerne "l’emploi, la rémunération et les autres conditions de travail" (III-133). En revanche, dans cet article et ceux qui suivent, rien n’est dit sur la discrimination liée à la protection sociale des travailleurs. Le projet de traité affirme par ailleurs que l’Union Européenne s’en remet au marché pour "favoriser l’harmonisation des systèmes sociaux" (III-209), que toute harmonisation sociale entre États membres est explicitement exclue (III-210-2-a), et que les États membres s’efforcent de libéraliser les services "au-delà de la mesure qui est obligatoire" (III-148). Absolument rien ne s’oppose donc à la directive Bolkestein dans le projet de constitution, bien au contraire. D’ailleurs une autre directive "concernant l’accès aux marchés des services portuaires" est dans les tiroirs de la Commission, avec le même principe du pays d’origine...
La directive Bolkestein a aussi son complément avec la directive sur le temps de travail en préparation qui prévoit de porter la durée hebdomadaire du travail de 48 heures à 65 heures après accord écrit du salarié (sic), et de modifier la définition de la durée du travail pour distinguer «période de garde active» et «période de garde inactive», cette dernière étant exclue du temps de travail compté pour le salarié.


Voir l'intégralité du document .


18:10 Publié dans politique | Lien permanent | Commentaires (1)

samedi, 30 avril 2005

Mensonge n° 2 :

La Constitution ne comporte

que des avancées


Qui dit cela ?

L’UDF :
«Il n’y a pas un seul domaine où la Constitution soit en retrait ; il n’y a pas un seul sujet sur lequel elle revienne en arrière.» (BP UDF 2mars 2005)
Un Vert favorable au Oui :
"Nous voterons Oui, parce que nous pensons que la lutte pour l’écologie, pour la solidarité, pour la démocratie, pour la planète, sera plus facile avec le TCE qu’avec les traités actuellement en vigueur." (A.Lipietz)
Les députés Verts européens :
"Forcer l’Union élargie à 25 membres de rester aux traités d’Amsterdam et de Nice alors que d’autres processus d’adhésion sont en cours, pourrait provoquer une crise susceptible de menacer le processus d’unification de l’Europe."
Les socialistes favorables au oui :
On vous dit que : «Le traité fait du marché et de la concurrence libre et non faussée les valeurs suprêmes de l’Europe». C’est faux Le principe d’un «marché unique où la concurrence est libre et non faussée» est de tous les traités européens depuis l’origine. Tous les éléments nouveaux par rapport aux traités antérieurs ont été imposés par les socialistes et les sociaux-démocrates européens. Jamais les objectifs de l’Union n’ont été autant dirigés dans le sens de ce que nous portons.
Ce qui se passerait si le traité constitutionnel était rejeté :On en restera aux textes existants, qui ne parlent que d’économie de marché, sans mentionner ni le plein emploi, ni le progrès social, ni le développement durable, ni l’économie sociale de marché.
En bref on conserve la « concurrence libre et non faussée » et l’on se prive de tous les objectifs introduits par les sociaux démocrates et socialistes européens.


Pourquoi est-ce un mensonge ?

Comparons le traité instituant la Communauté Européenne modifié à Nice et le projet de traité constitutionnel.

Traité instituant la Communauté Européenne (article 2) :
"La Communauté a pour mission, par l’établissement d’un marché commun, d’une Union économique et monétaire et par la mise en oeuvre des politiques ou des actions communes visées aux articles 3 et 4, de promouvoir dans l’ensemble de la Communauté un développement harmonieux, équilibré et durable des activités économiques, un niveau d’emploi et de protection sociale élevé, l’égalité entre les hommes et les femmes, une croissance durable et non inflationniste, un haut degré de compétitivité et de convergence des performances économiques, un niveau élevé de protection et d’amélioration de la qualité de l’environnement, le relèvement du niveau et de la qualité de vie, la cohésion économique et sociale et la solidarité entre les États membres."

Le projet de constitution :
Article I-3
"Les objectifs de l’Union
1. L’Union a pour but de promouvoir la paix, ses valeurs et le bien-être de ses peuples.
2. L’Union offre à ses citoyens un espace de liberté, de sécurité et de justice sans frontières intérieures, et un marché intérieur où la concurrence est libre et non faussée.
3. L’Union oeuvre pour le développement durable de l’Europe fondé sur une croissance économique équilibrée et sur la stabilité des prix, une économie sociale de marché hautement compétitive, qui tend au plein emploi et au progrès social, et un niveau élevé de protection et d’amélioration de la qualité de l’environnement. Elle promeut le progrès scientifique et technique. Elle combat l’exclusion sociale et les discriminations, et promeut la justice et la protection sociales, l’égalité entre les femmes et les hommes, la solidarité entre les générations et la protection des droits de l’enfant
."

Et notons les différences :
• la «concurrence libre et non faussée» remplace le «marché commun», et devient un objectif au lieu de n’être qu’un moyen.
• le développement reste «durable» mais n’est plus ni «harmonieux» ni «équilibré»,
• la croissance devient «équilibrée» au lieu de «durable»,
• quant au "relèvement du niveau et de la qualité de vie, la cohésion économique et sociale et la solidarité entre les États membres" ils ont disparu.

Ces quelques substitutions ne sont-elles pas la marque du libéralisme de «l’Europe des profits» comme le disent si justement les jeunesses socialistes ?
Certes les mots «économie sociale de marché» ne sont pas utilisés dans le traité de Nice mais il y a par contre «le relèvement du niveau et de la qualité de vie, la cohésion économique et sociale et la solidarité entre les États membres»

De quel coté est la perte ?

Le traité de Nice parle d’un niveau d’emploi élevé et non de plein emploi. Mais le Traité Constitutionnel fait de même. Le plein emploi n’apparaît qu’une seule fois dans l’article I-3-3, qui présente un objectif de développement fondé sur "une économie sociale de marché hautement compétitive, qui tend au plein emploi et au progrès social". Mais il n’en est plus question ensuite, même dans la section consacrée à la politique de l’emploi (III-203 à 208).
Figure en revanche l’objectif consistant à "atteindre un niveau d’emploi élevé" (III-205-2).
Cela signifie augmenter le taux d’emploi, c’est-à-dire le rapport entre le nombre de personnes ayant un emploi et celui de la population en âge de travailler. Parler du taux d’emploi permet de ne plus parler du taux de chômage. Et un taux d’emploi élevé peut tout à fait cohabiter avec de forts taux de chômage.
Le mot "chômage" ne figure d’ailleurs même pas dans les 448 articles du projet de constitution, alors que le taux de chômage dans l’Union est de 9 %. Le chômage n’entre manifestement pas dans les préoccupations de l’Union telle que dessinée par ce projet de constitution.

Poursuivons la comparaison.
Le document «le vrai le faux» du parti socialiste cite longuement l’article III-210 de la constitution :
«En vue de réaliser les objectifs visés à l’article III-209, l’Union soutient et complète l’action des Etats membres dans les domaines suivants :
• l’amélioration, en particulier, du milieu de travail pour protéger la santé et la sécurité des travailleurs ;
• les conditions de travail ;
• la sécurité sociale et la protection sociale des travailleurs ;
• la protection des travailleurs en cas de résiliation du contrat de travail ;
• l’information et la consultation des travailleurs ;
• la représentation et la défense collective des intérêts des travailleurs et des employeurs, y compris la cogestion, sous réserve du paragraphe 6 ;
• les conditions d’emploi des ressortissants des pays tiers se trouvant en séjour régulier sur le territoire de l’Union ;
• l’intégration des personnes exclues du marché du travail, sans préjudice de l’article III-283 ;
• l’égalité entre femmes et hommes en ce qui concerne leurs chance sur le marché du travail et le traitement dans le travail ;
• la lutte contre l’exclusion sociale ;
• la modernisation des systèmes de protection sociale, sans préjudice du point c)
».

L’équivalent du traité instituant la Communauté Européenne modifié à Nice est ainsi rédigé :
"Article 137
1. En vue de réaliser les objectifs visés à l’article 136, la Communauté soutient et complète l’action des États membres dans les domaines suivants :
a) l’amélioration, en particulier, du milieu de travail pour protéger la santé et la sécurité des travailleurs ;
b) les conditions de travail ;
c) la sécurité sociale et la protection sociale des travailleurs ;
d) la protection des travailleurs en cas de résiliation du contrat de travail ;
e) l’information et la consultation des travailleurs ;
f) la représentation et la défense collective des intérêts des travailleurs et des employeurs, y compris la cogestion, sous réserve du paragraphe 5 ;
g) les conditions d’emploi des ressortissants des pays tiers se trouvant en séjour régulier sur le territoire de la Communauté ;
h) l’intégration des personnes exclues du marché du travail, sans préjudice de l’article 150 ;
i) l’égalité entre hommes et femmes en ce qui concerne leurs chances sur le marché du travail et le traitement dans le travail ;
j) la lutte contre l’exclusion sociale ;
k) la modernisation des systèmes de protection sociale, sans préjudice du point c).
"

Ne faut-il pas une bonne dose de mauvaise fois pour voir un progrès dans ce qui n’est qu’une copie ?

Autre exemple «d’avancée» :
la politique commerciale commune

Article III-314 du projet de constitution :
"Par l’établissement d’une union douanière conformément à l’article III-151, l’Union contribue, dans l’intérêt commun, au développement harmonieux du commerce mondial, à la suppression progressive des restrictions aux échanges internationaux et aux investissements étrangers directs, ainsi qu’à la réduction des barrières douanières et autres.L’équivalent du traité instituant la Communauté Européenne modifié à Nice est ainsi rédigé :
Article 131 :
En établissant une union douanière entre eux, les États membres entendent contribuer, conformément à l’intérêt commun, au développement harmonieux du commerce mondial, à la suppression progressive des restrictions aux échanges internationaux et à la réduction des barrières douanières
."

Que l’introduction dans le texte des investissements étrangers directs soit considérée par l’UMP comme un progrès est normal. Qu’il en soit de même pour le PS qui s’est opposé grâce au droit de veto de la France sous le gouvernement Jospin à un accord sur l’investissement (AMI) discuté au sein de l’OCDE est plus surprenant . Que ni les Verts, ni le PS ne s’inquiètent de l’ajout de «et autres» ne l’est pas moins.

Comment ne pas voir que se terme permettra au sein de l’OMC et particulièrement sur l’AGCS de considérer des normes sociales, environnementale, de santé publique, etc. comme des obstacles au «développement harmonieux du commerce mondial» ?
Les décisions dans ce domaine seront prises à la majorité qualifiée. Cela signifie que la France ne dispose pas de droit de veto.


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22:25 Publié dans politique | Lien permanent | Commentaires (5)

Premier mensonge :

Ce n’est pas une Constitution

Qui dit cela ?

Les socialistes favorables au oui :
Ce que nous appelons parfois abusivement «Constitution» n’est juridiquement qu’un traité international signé entre les Etats souverains.

Pourquoi est-ce un mensonge ?

Tout d’abord parce que le texte s’appelle «Traité établissant une Constitution pour l’Europe».
Donc, ce traité une fois ratifié établirait la Constitution Européenne avec tous ses attributs :
Un texte et une autorité suprême (la Haute Cour de justice Européenne) pour le faire respecter.
Pour minimiser la portée du texte, on nous dit qu’il n’y a pas eu de véritable assemblée constituante, sauf à se satisfaire de la Convention et de son fonctionnement fort peu démocratique. C’est exact, mais la constitution de la cinquième république est née sans assemblée constituante et a plongé sa légitimité dans un référendum. En quoi sommes-nous dans un processus différent ?
Le Traité Constitutionnel aura valeur de constitution.
Le fait que cette constitution concerne non pas un mais plusieurs Etats n’y change rien : La constitution mise en place par le traité s’imposerait comme telle par la ratification populaire, parce qu’elle disposerait d’une Cour de justice et qu’elle élaborerait le droit au travers de la jurisprudence. Or, ce droit s’imposerait à tous les Etats puisque la France vient de modifier sa constitution pour pouvoir s’y soumettre définitivement.
Le premier article de la Constitution (qui est toujours d’une extrême importance dans tout traité ou dans toute Constitution) indique dans sa première phrase : "Inspirée par la volonté des citoyens et des Etats d’Europe de bâtir leur avenir en commun, la présente Constitution établit l’Union européenne...". C’est une formulation sans ambiguïté !
L’article I-6 (Le droit de l’Union) ajoute :
«La Constitution et le droit adopté par les institutions de l’Union, dans l’exercice des compétences qui sont attribuées à celle-ci, priment le droit des États membres.»
Cette primauté n’est pas nouvelle (jurisprudence de la Cour et du Conseil Constitutionnel français notamment). Mais ce qui est nouveau c’est l’article lui-même qui n’était pas présent dans les précédents traités. C’est aussi le lien entre le terme "Constitution" et l’affirmation de la primauté du droit.

medium_concurrence_guerre180.jpg

Pourquoi mentent-ils ?

Pourquoi les partisans du Oui nient-ils que ce texte serait une constitution ? Cette dichotomie est bien commode. Elle permet de minimiser la portée des parties III et IV, en les considérant comme un simple toilettage des précédents traités. Ce faisant, elle permet de survaloriser la portée des parties I et II en gommant leur caractère peu contraignant.
Le procédé a l’avantage de détourner le débat en prétendant que ce qui concerne les traités est acquis et n’a pas à être discuté. En particulier, cette attitude trahit la dérive profonde du PS qui, en se rangeant dans le camp des Madelin et Bayrou, avoue par là qu’il a définitivement renoncé à combattre l’ultralibéralisme.
Mais il est vrai aussi que le traité de Nice, les accords de Barcelone, tout « l’acquis » des libéraux est un peu leur enfant...


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Dix mensonges et cinq boniments

Dans la campagne pour la constitution européenne, il y a des mensonges, et il y a des boniments. Un mensonge, c’est quand on transforme la vérité. En prétendant ce qui n’est pas. Ou en "oubliant" ce qui est. Les boniments, ce sont des mensonges moins directs, des interprétations tendancieuses, des éclairages qui laissent des aspects importants dans l’ombre. Des petits accommodements avec la vérité. Les camelots des marchés pratiquent le boniment, ils évitent le mensonge pour ne pas se trouver face aux services de la répression des fraudes. Malheureusement, il n’existe pas de service de la répression des fraudes pour les hommes politiques, les chefs d’entreprise ni - hélas aussi - pour les syndicalistes. Il est des mensonges sans conséquence. Ainsi Valéry Giscard d’Estaing, dans une conférence à Strasbourg a affirmé que « le projet de constitution européenne ne comporte que 60 articles ». Chacun peut vérifier qu’il en comporte en fait 448 - sans compter les annexes. Chacun sait donc qu’il a débité un mensonge, une contrevérité, un gros bobard. Mais cette sorte de ficelle est si grosse qu’elle ne trompe que ceux qui le veulent bien. Mais il est d’autres contrevérités qui ne sautent pas à ce point aux yeux. Il faut aller consulter les textes, ceux de la constitution proposée, ceux des anciens traités, des annexes, des protocoles, en tout des milliers de pages pour découvrir que ce que l’on nous affirme avec le plus bel aplomb n’est qu’un échafaudage qui repose sur le sable de quelques gros mensonges. Les partisans du traité constitutionnel européens, à de rares exceptions près, ont échafaudé tout leur argumentaire sur beaucoup de sable. Le 29 mai 2005 les Français seront appelés à répondre par OUI ou par NON à une seule question : approuvez-vous la ratification du traité constitutionnel Européen ? Un seul mot, une seule réponse, pour dire son accord ou son désaccord avec un texte très lourd. Le seul point où tout le monde est d’accord, c’est que ce vote engagera l’avenir de l’Europe et de la France pour des décennies... Dans ce document, nous nous sommes attachés à faire apparaître la mauvaise foi, les contrevérités, les amalgames douteux, les tripatouillages de texte, bref tout ce qui déshonore leurs auteurs et tend à discréditer la politique. Au nom de l’Europe, nous ne pouvons que dire "Non" à cette conception de la politique.

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21:40 Publié dans politique | Lien permanent | Commentaires (2)

Constitution Européenne :

Sur le net ça s’emballe… La planète blog est carrément en fusion, et le plébéien bleu, jusqu’à ce matin encore, persistait à ne pas vouloir sérieusement s’impliquer dans le débat du référendum de la fête des mères. Toutefois, il envisageait, j’envisageais d’ouvrir dans mon si joli blog bleu, une rubrique «un collier de nouilles pour l’Europe». OK ! c’était encore avant tout provoc’ comme intention… D’ailleurs un lecteur quelque peu virulent (machinchose, bonjour chez vous) m’a plusieurs fois reproché l’absence de sérieux de mon argumentation (car je me suis pour le moins déjà prononcé sur mon choix de vote en faveur du NON), et même des choses bien moins gentilles et polies, mais bref, comme finalement ce n’était qu’en réaction à un blog ouiaureferendum.com que j’avais « dégainé », et que ce blog oui-ouiste s’en prenait tout particulièrement à l’argumentation d’ATTAC, c’est du côté de cette association altermondialiste plutôt BCBG à mon goût que je suis allé chercher l’essentiel de l’argumentaire que j’ai décidé de mettre en ligne afin de participer, avec mes petits moyens, à la victoire du…

medium_bulletin_de_vote.3.jpg

Oui, à propos de bulletin de vote NON (je me refuse à évoquer l’existence d’un autre bulletin), avec Mamour ce midi, en ouvrant la grosse enveloppe beige contenant la documentation officielle, on s’est demandés si le contenu du bulletin était vraiment légal, si, comme on dit, toutes les mentions légales y figuraient… Eh bien, là, après quelques recherches, je doute encore. Bon, «République française», ça s’est obligatoire, ça y est. La devise «Liberté - Égalité – Fraternité», ça y est, mais ça n’est pas obligatoire. À mon avis c’est juste pour faire baver de joie les souverainistes. Après, en gros, il y a écrit RÉFÉRENDUM, mais rien sur son sujet, ni la date, ni aucune autre espèce de précision sur le motif du scrutin à l’occasion duquel, en très gros, et en encadré, on nous invite à dire NON. Bref, le bulletin ne nous dit nullement qu’il s’agit de se prononcer sur l’avenir de l’Europe, ni même que c’est à l’occasion de la fête des mères. Avec Mamour, on a trouvé ça parfaitement honteux… Et puis, comme on a parfois l’esprit assez scabreux, on s’est demandé pourquoi. Pourquoi aucune mention de l’Europe ? (mouais, pour la fête des mamans et son corollaire de colliers de nouilles, on voulait juste signifier qu’il nous paraissait obligatoire de mentionner la date, le 29 mai en l’occurrence, et après vérification, il semble bien que ce soit obligatoire… mais comme tout le monde s’en fout, on ne va pas batailler 100 000 ans sur cette mention absente) Bref, comme moi surtout j’ai l’esprit scabreux, je me suis dit que ça aussi c’était un choix délibéré des organisateurs du vote pour ménager (ou tromper) l’électorat souverainiste, voire nationaliste (essentiellement de droite). Avec Mamour, on s’est aussi dit que ça pourrait être vache-follement dangereux de ne pas avoir précisé sur le bulletin ni l’objet du vote et ni sa date. Imaginez que nous votions pour le rétablissement de la peine de mort par exemple, sans le savoir, ou par erreur, tout simplement parce que les journalistes n’ont d’autre fonction que de nous dissimuler, de maquiller la vérité vraie, n’ont d’autre métier que celui de nous faire prendre les vessies pour des lanternes… mais je m’emballe là et dévie du sujet (encore une fois, alors que je veux juste causer de politique, je me vois obligé d’inscrire cette note au chapitre digression). Oui imaginez qu’en fait on nous demande de nous prononcer sur le rétablissement de l’esclavage et du travail gratuit (la suppression du lundi de Pentecôte férié en est comme un indice, non ?). Imaginez qu’il s’agit de voter pour faire la guerre à la Chine. Ou aux Arabes. Imaginez qu’on nous propose de ne plus jamais rien nous proposer après, de ne plus jamais rien pouvoir changer au cours des choses et de l’histoire. En quelque sorte ce référendum sonnerait le glas de l’Histoire. Hum, je ne veux pas être catastrophiste, mais le plus naturel et légitime des principes de précaution nous impose, une fois de plus à choisir l’unique bulletin possible pour un honnête citoyen approximativement lucide : le NON.
Cette digression supplémentaire faite, et bien faite ma foi, j'ai décidé de publier sur le plus joli blog bleu de la planète HautetFort, à partir d'aujourd'hui et jusqu'au 29 mai à 19 h 55, dans le cadre de ma campagne officielle pour le NON au référendum sur le projet de TCE, une série d'arguments intitulée "Constitution Européenne : Dix mensonges et cinq boniments" dont je me dois de citer les auteurs, Jean-Pierre Gaillet, Robert Joumard et Rémi Thouly. Perso, je ne les connais pas, mais c'est vraiment très bien le boulot d'analyse qu'ils ont fait. Alors le plébéien bleu n'a plus qu'à vous distiller par petits bouts cette prose afin de convaincre les 30 et quelques % d'électeurs qui se déclareraient encore comme pouvant changer d'avis... Mouais là j'éxagère encore, comme d'hab'. En fait mon ambition est bien plus modeste --je suis très difficilement prosélyte--, car je me suis juste donné pour mission de convaincre 3 personnes : Julien, mon petit neveu de 1 m 92... et 2 de ses copains. Ce dernier défi, comme je n'ai aucun scrupule à soutraiter la bonne parole, c'est à toi-même, Julien, que je le fixe.
Après, si y'en a d'autres que je réussis à convaincre, je ne vais tout de même pas me plaindre.

Le plébéien bleu

mercredi, 27 avril 2005

Le St Esprit de St Esprit (suite)

"Mamour, j’ai compris" dis-je à mon for intérieur toujours à l’écoute des révélations divines. "J’ai compris le sens… oui, j’ai compris la signification de cette fissure magique apparue si soudainement sur le mur du Temple de notre rue". Mon cœur bat la chamade pour commencer, puis bat le beurre tant qu’il y est. Je me sens tout mou. Tout dur. Puis tout mou à nouveau. "Ce n’est pas un coup de foudre, Mamour, rassure-toi, je n’en ai eu qu’un seul dans toute ma déjà si longue existence… et n’en aurai jamais d’autre, juré-craché (oups, pardon, j’oubliais que tu as en sainte horreur de me voir cracher), jamais d’autre coup de foudre que pour toi, ma Biche carnivore". Une flammèche trône désormais au sommet de mon crâne, et ça ne sent même pas le poulet grillé. Maintenant je sais. JE SAIS. "Oui Mamour je sais… enfin je sais tout. Oui tout, grâce au St Esprit que tu as reconnu dans la fissure. Je sais ce que tu fais en cet instant précis alors que je pense à toi. Je sais combien il y aura de spectateurs demain pour voir Le Portrait de Dorian Gray à la séance de 18 h 15 à l’Autre cinéma. Je sais quel temps il fera le 8 mai à St Pée-sur-Nivelle. Je connais la composition chimique du pot-au-feu. Sa température idéale. Je sais ma table de multiplication par dix-sept. Enfin ! Je sais tout, te dis-je !". Après une telle absolue révélation, comment voulez-vous que j’aille travailler un Lundi de Pentecôte, hein ? Le St Esprit ne veut pas que j’aille offrir gratuitement ma force de travail à un patron. Le St Esprit ne veut pas que Raffarin ré-institue insidieusement l’esclavage. Le St Esprit a toujours raison. Le St Esprit aime les petits vieux et les handicapés et veut que ce soit les riches qui paient pour la solidarité... "Mamour, je te fais chauffer le potage"…

Le plébéien bleu

20:15 Publié dans digression | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 26 avril 2005

Le St Esprit de St Esprit*

Des dizaines de croyants sont convaincus de voir la silhouette de la Vierge Marie sur un mur humide d'un tunnel de Chicago (Illinois, nord), a constaté mercredi une journaliste de l'AFP.

L'image, une tâche humide pour les sceptiques, est apparue lundi. Plusieurs personnes ont déposé des bougies et des bouquets de fleurs devant cette "apparition". Deux drapeaux américains et un portrait de Jean Paul II ont également été déposés près de la marque grise et jaune.

Les croyants, silencieux, attendent en rang avant de toucher la tâche et prient.

Francisco Perez, 39 ans, a pris une photo numérique et la montre à ses fils. "Vous pouvez La voir", dit-il et un de ses fils, âgé de 9 ans, dit qu'il l'a voit sur l'écran. Une femme, Raven Leroux, 57 ans, en pleurs, prie devant le mur. "C'est la première fois que je vois quelque chose qui me touche au coeur", dit-elle. "Je sens de l'énergie", ajoute-t-elle.

Prudent, l'archidiocèse de Chicago ne s'est pas encore prononcé sur ce "miracle".


C'était l'heure du repas, assis tous deux avec Mamour au comptoir de notre home-sweet-resto, nous n'en croyions ni nos yeux ni nos oreilles, ni grand chose d'ailleurs... nous. La téloche venait de nous déblatérer en direct ce nouvel extravagant fait-divers (à part qu'à la télé il ne s'agissait pas de tunnel mais de la pile d'un pont, peu importe, le miracle est tout aussi ébourifant, non ?) censé illustrer la Foi originale et l'extraordinaire force d'âme des maîtres de notre monde, nos Amerloques à nous, ceux qu'on a dit qu'on était tous. Bref, essoufflés, subjugués, la dernière bouchée de fromage en travers de la gorge, l'instinct nous fit heureusement reprendre corps et réclamé d'un commun accord et à l'unisson le café salvateur. Ce coup-là c'était à mon tour de le faire. Je le fis, le présentai à ma dissiple mécréante... qui le but en fumant sa clope.
Hier midi, en rentrant des courses au Leclerc, c'est elle qui y a repensé. Dans la Marbella nous passions devant ce que nous prenons pour un "temple franc-maçonnique" et d'un coup elle s'est écrié : "j'ai vu une fissure sur le mur, une fissure à l'image du Saint Esprit". "Mais Mamour, le Saint Esprit n'a pas d'image" lui rétorquai-je néanmoins interloqué. "Eh bien justement, moi je l'ai vue son image que personne ne peut voir"... et depuis nous y croyons, nous, à notre miracle de l'Esprit Saint à St Esprit. Jamais nous n'aurions pensé pouvoir être nous aussi américains à ce point ! Jean-Marie Colombani soit avec votre esprit...


Le plébéien bleu

* quartier nord de Bayonne où se trouvent entre autres la gare SNCF et les meilleurs cinémas au monde...

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