jeudi, 12 mai 2005
Le Lemming aurait-il des Palmes ?
«Voilà un film qui ne risque pas d’être primé à Cannes» m’a dit Mamour cet après-midi en sortant de la salle de cinéma. Là, à chaud, cette réflexion laconique m’a plutôt scotché. Surtout que nous n’avions pas trop le temps de discuter. Moi, j’étais encore entièrement sous le choc, donc je n’ai su que bredouiller quelque chose dans le genre «oui, t’as raison… mais j’ai tout de même bien aimé… pas toi ?»… Ce n’est pas la première fois que nous avons des avis divergents sur un film. Quoique très généralement nos goûts cinématographiques sont très proches (nous avons pas mal de points communs comme ça qui autorisent un certain optimisme sur la pérennisation de notre projet de couple), il est arrivé que nos sentiments après une projection soient radicalement en opposition… par exemple très récemment encore à propos de Le Couperet de Costa-Gavras, mais je me refuse à en causer ici car ce serait faire de la pub à du gâchage de pellicule au prix où qu’elle est (j’exagère à peine). Bref, nous avons quand même commencé à en discuter, de Lemming je veux dire. Oui Lemming le film de Dominik Moll, celui qui était projeté hier en ouverture du festival de Cannes et que Ramuntxo n’avait pas encore vu mais que son instinct de programmateur de génie a su mettre en bonne place sur sa grille du mois de mai. Lemming, oui, vous savez, le petit rongeur aux mœurs surprenantes qui vit exclusivement dans le Grand Nord, au nord de la Finlande, là où on trouve parfois aussi des rockers étonnants… mais là n’est pas le sujet. Oui, le lemming, c’est précisément la «clé» de ce film tout aussi énigmatique que passionnant. Cent vingt neuf minutes de tension extrême quasi ininterrompue. En sortant de la salle, j’avais des crampes aux mains… et plein d’interrogations dans la tête. «Le public était très partagé à la sortie du film hier soir» m’avait prévenu Mamour… Maintenant que je crois avoir compris l’essentiel de la trame irrationnelle du film, je pense que c’est parce qu’une bonne partie du public n’a pas su tout déchiffrer que persiste ce malaise à la sortie. En fait, pour moi tout s’est éclairé quand je suis sorti des chiottes. Sur le mur de droite, alors que j’étais tout bien concentré sur mon trône, j’ai suivi du regard une petite fissure et j’y ai vu… le St Esprit ! Non, là je déconne, j’ai tout simplement repensé à cette histoire de clé que Charlotte Gainsbourg-Rampling donne à Laurent Lucas, j’ai repensé à sa blessure à la main censée avoir été faite par le féroce lemming… et puis j’ai revu le lemming tout séché ramassé par Bénédicte qui n’était plus Alice, et j’ai tout pigé. Génial que je me suis dit ! En fait, je pressentais bien que ce film était génial en sortant de la salle, même si pour lors je n’avais pas encore tout bien-bien compris. Re-bref, je ne vais pas vous le raconter ce film au scénario VRAIMENT génial. Je répète ce même mot de «génial» à l’envi car tout simplement c’est le seul qui convienne à mon sens. Quoique bien peu «palmophile» je pressens (tous ces pressentiments seraient-ils le fruit de la fameuse «fissure» ?) que Lemming n’est pas, comment dire ? oui, n’est pas formaté pour une palme à Cannes. Et pourtant, peut-être qu’il mériterait un prix du meilleur scénario, peut-être que les deux Charlotte devraient triompher ex aequo pour la palme de la meilleure actrice . Et peut-être qu’aussi cet odieux charmeur d’André Dussolier… Et Laurent Lucas. Meilleurs acteurs. Et le génial réalisateur, bien sûr, meilleurs génial parmi les génials. On a souvent dit que Dominik Moll, et tant que scénariste comme en tant que réalisateur, avait largement puisé dans le cinéma de Hitchcock ou de David Lynch... Le David Lynch de la manipulation et le Hitchcock de la tension où il excelle peut-être mieux encore que ses maîtres. Oui, Lemming saura susciter entre spectateurs d'interminables discussions afin de confronter les différentes lectures "possibles" de l'histoire, même si au fin des fins une seule lecture peut l'emporter au pays fictionnel de tous les irrationnels. Mais peut-être que Lemming nous propose une "solution" rationnelle un peu trop complexe pour concurrencer le "mystère hitchcockien", peut-être qu'il flirte un peu trop avec la trame en forme de puzzle à miroirs du Spider de David Cronenberg ! Le génie ne se ponctue pas forcément des ovations complices du grand public. Je ne sais pas si cela est heureux ou malheureux. Le Lemming aura-t-il des Palmes pour remonter depuis la bonde de nos éviers jusqu'à son mytique Grand Nord d'où, tous les 30 ans, il recommencera son inexplicable migration mortelle ?
Robinson Crusoé
22:00 Publié dans Cinéma, digression | Lien permanent | Commentaires (6)
Finalement, l’Airbus A380
s’abstiendra de voter
lors du référendum
En effet, le conseil d’administration d’EADS, la maison mère d’Airbus (le hangar, en termes techniques) a déclaré hier qu’il ne prendrait pas de "décisions difficiles, qui risqueraient de heurter les sensibilités nationales", avant le référendum sur le traité constitutionnel européen.
Les discussions achopperaient sur l’éventuelle nomination d’un Allemand à la tête d’Airbus, chasse gardée traditionnelle des Français (car si le groupe est binational, c’est indéniablement franco qui arrive en premier dans franco-allemand, ce qui justifie cet état de fait).
Bien que nous soyons unis dans la diversité, faudrait pas non plus que la diversité commence à se faire des films, non mais !
Grave-Patrie
10:05 Publié dans Grave-patrie | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 11 mai 2005
Kepa Junkera à Herri Urrats
Le trikitrix c'est d'la balle
Dimanche vers 17 heures nous prenions un sacré beau bain de foule à Herri Urrats. Pour ceusses qui n'ont jamais entendu parler de cette géniale fête des ikastolas, je rappelle qu'elle se déroule depuis exactement vingt-deux ans, toujours à la même époque, autour du lac de St Pée-sur-Nivelle. Cette année, selon les organisateurs, elle a tout de même rassemblé près de 85 000 personnes en soutien à la fédération de l'enseignement en basque Seaska. Bref, là je voulais juste dire que nous étions des milliers (un certain Moris Dia parmi eux que je salue au passage, faute d'avoir su le reconnaître) à nous être enfiévrés de bonheur grâce à Kepa Junkera et à son magnifique groupe. Là je songe tout particulièrement aux percusionnistes qui nous ont régalés de leurs nombreux duos à la txalaparta. C'est la première fois que je me prends à vouloir causer musique sur mon blog et j'avoue que la critique musicale ce n'est vraiment pas mon truc. Mais alors pas du tout. Donc, pour ceusses qui n'ont pas eu l'heur d'exulter au concert de ce dimanche dans la poussière de l'esplanade face au podium Araba, je ne saurais que leur conseiller d'acheter les derniers cédés du bouillant musicien basque.
A Herri Urrats, dimanche, il y avait pas mal d'autres groupes très intéressants. Sur la scène Lapurdi, à l'heure du déjeuner, les voix féminines et bas-navarraises de Perruketak et d’Izarrak nous ont plus que charmés. D'y repenser j'ai les poils qui repoussent sur mes bras. Malheureusement il est un chanteur que nous avons loupé, c'est le Brésilien Silverio Pessoa. La programmation pas mal retardée et une certaine acidité du cidre nous auront obligé à opter pour la raison en rentrant largement avant la nuit. Qouiqu'il en soit, une visite chez Mattin Megadenda s'impose...
Le plébéien bleu
19:10 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 09 mai 2005
Youpi !
1000 ème Visiteur
Ce lundi 9 mai, dans la soirée certainement (mon outil statistique ne me précise pas l'heure et la provenance des connections), et plus précisément le DERNIER connecté de la journée était très exactement le millième. J'ai toujours fantasmé sur les chiffres ronds alors je me devais de marquer tout particulièrement celui-ci en tirant un véritable feu d'artifice sur mon blog à moi tout joli et tout bleu que j'ai. Afin de récompenser pour le bonheur q'il (ou elle) m'apporte ce (ou cette) millième curieu(se)x --hum, mes tentatives de "bi-genrisation" en français ont un rendu parfois des plus "bigenres, vous avez dit bigenres"--, j'organise un grand jeu sans obligation ni interdiction (mais toujours avec censure, toutefois, à l'adresse d'un certain "machinchose") avec un super prix surprise à la clé. Que ceux qui se sont connectés sur Le plébéien bleu de HautetFort le lundi 9 mai 2005, entre 18 heures et minuit disons, me fassent un commentaire sur ce fil. La réponse la plus belle, la plus drôle, la plus touchante, la plus intelligente, la plus bleue en un mot, eh bien, son auteur(e) sera récompensé(e)...
(à suivre)
23:55 Publié dans auto-congratulation | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 08 mai 2005
Cache ton dodo !
Avec Mamour, bras-d'sus-bras-d'sous, nous déambulions rue Pannecau. En fait, après la fermeture de l'Atalante, nous rejoignions un couple d'amis au Petit Vélo. Bref, mon bras, je l'avais plutôt autour du cou de ma Douce, genre protecteur, propriétaire, tout ça. Une image qu'en général j'ai horreur de donner de moi mais, que voulez-vous, mon conseiller en communication était en week-end, alors je me suis même un peu laissé aller jusqu'à des postures encore moins pudiques et libertaires (allez donc comprendre ce que je veux dire par là !).
Donc, nous déambulions, Mamour et moi. En plein milieu de la rue. Il n'était pas encore minuit et une espèce de jeune homme pressé nous croisa. Un peu comme on croise son destin, à l'improviste. Le sourire aux lèvres, presque hilare, bouche grand ouverte mais peut-être était-il en train de manger, l'inconnu nous a dévisagés quelques secondes d'éternité comme dirait Prévert. Ben oui, quand on est amoureux chaque Parole se décline avec poésie, surtout sur un aussi joli blog tout bleu comme le mien que j'ai. Donc, il nous a dévisagés, la bouche grand ouverte. Et il en a profité pour prononcer 2 ou 3 mots à notre adresse (Mamour et moi, tendrement enlacés tels deux jeunes collègiens en voyage de fin d'année). Ouais, en fait c'est là tout le débat qui nous a animés le reste de la soirée (j'exagère à peine) : deux OU trois mots. Selon Mamour, il en aurait prononcé deux : CACHETON et DODO. Pas très sympa. Style "prenez vos pilules, les vioques, et allez vous coucher, ce n'est plus de votre âge que de sortir ainsi le samedi soir au Petit Bayonne". Moi j'aurais plutôt compris trois mots : CACHE, TON et DODO. Oui, mon bras enroulé autour du cou de ma Douce aurait pu laisser accroire que je cherchais à la cacher en même temps qu'à la protéger. Sentant comme une menace sourdre, tout ça. D'où cette invitation à la cacher de la part d'un jeune homme à l'allure que je qualifierais d'ostentatoirement bienveillante. Après, "ton dodo", hum, comment dire, ça pourrait sembler tout de même un peu trop familier pour un inconnu, non ? Ai-je besoin de traduire mon sentiment à ce propos ? Non, je veux bien sacrifier quelque peu à l'exhibitionnisme du bloggeur, mais de là à causer de ce qui se passe dans MON dodo, alors là, non, je dis non et non. Mamour avait très certainement raison... A moins que ce ne soit Colin ? Ou notre Claire à nous qu'on a ? En fait tout n'est que hasard, aléa et compagnie. Le jeune homme, quand il nous a croisé, il avait décidé de "rentrer maison", pour d'obscures raisons sur lesquelles il serait peut-être intéressant de spéculer mais, donc, ce CACHETON c'est sûrement lui qui allait le consommer privativement dans son home sweet home (j'extrapole là, bien évidemment). Et le DODO, c'était là tout son programme de fin de soirée qu'il nous annonçait tout de go et la bouche pleine (ce qui explique que nous ne sommes pas sûrs d'avoir bien compris ce qu'il disait). Un programme de jeune raisonnable. De la belle jeunesse, quoi ! Avec l'humour de l'ambiguité tout bien comme il faut... Après, je me disais que si ce jeune homme avait décidé d'aller se coucher au lieu de faire la fête au Petit Bayonne c'est que peut-être tous ses copains étaient à Sare pour le Gau pasa et qu'il avait loupé le convoi. Le belle jeunesse étant philosophe, il avait cru bon de nous prendre à témoin. C'est vrai m'a dit Mamour, il n'y avait vraiment pas grand monde pour un samedi soir rue Pannecau. Et moi d'opiner. Une belle nuit étoilée comme celle-ci, la belle jeunesse basque doit camper à Sare en attendant la Grand Kermesse du lendemain à Herri Urrats. Une belle nuit à la belle étoile. Pour sûr. N'empèche que le Kixkil a été bien rénové, non, les peintures tout ça, on dirait qu'il est plus large, plus claire, plus accueillant, bien que la musique soit toujours aussi forte et aussi baston, je le reconnais. C'est ce que je me disais avant d'aller au DODO, samedi soir, sans avoir besoin de prendre de CACHETON. Je me remémorais cet étrange jeune homme, peut-être sortait-il du Kixkil, j'ai pas fait gaffe. Etrange, étrange.
Le plébéien bleu de nuit
03:20 Publié dans digression | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 06 mai 2005
Restons vigilants !
Caisseux, éteignez vos feux
si il fait grand jour, de dieu !
Au pays des schtroumphs qui terrorisent indistinctement automobilistes, motards et routiers de tous âges et de tous sexes partout sur les routes d'Hexagonie... au point que, plus besoin de panneau de limitation de vitesse, plus besoin de vrais radars, plus besoin de vrais gendarmes ou de succédanés policiers, nationaux comme municipaux, désormais la folie de l'extrême lenteur s'est emparée de notre vieille Europe toute entière (j'ai tendance à généraliser sans aucun élément de preuve au seul vu du comportement similaire de nos voisins espagnols qui circulent sur les tronçons d'asphalte que j'emprunte régulièrement avec ma Jument bleue). En ville, cela frise l'hystérie : entre 10 et 20 km/h lors de la traversée de Hendaye avant hier.
Bref, il va falloir beaucoup de temps je le crains pour désintoxiquer toute une population du syndrome sarkosien et pouvoir à nouveau rouler dans des conditions à peu près normales.
Dans le même temps je constate, hum, comment dire, comme une amélioration, disons, sur le front des feux allumés en plein jour. De moins en moins de 4 roues et plus continuent à suivre le délire robiennesque qui nous met en danger, nous 2 roues qui roulons depuis des années nos codes allumés afin de mieux signaler notre présence et notre différence aux autres usagers. Cela continue bien sûr à provoquer du n'importe quoi : veilleuses, feux de route, anti-brouillards, en ville surtout (alors que la "préconisation" du ministre ne concerne que le hors agglomération), mais de moins en moins. Cela n'empèche que je continue à être en colère tout rouge après les auto-écoles et les keufs qui continuent quasi-systématiquement à donner le MAUVAIS exemple en allumant leurs feux en ville et en plein jour alors que, si on prend la peine de les interpeller gentiment à ce propos, ils se mettent tout de suite à bafouiller, en reconnaissant (pour les moins malhonnêtes) que ce comportement n'apporte rien de vraiment positif à la sécurité routière en ville... et si j'ai le temps d'argumenter en leur faisant remarquer qu'à cause d'eux on ne me distingue plus (moi motard roulant en code de jour comme de nuit) dans le flot de circulation, alors là le bafouillement se mue en discours anti-motard primaire la plupart des fois. Va falloir que je me décide à rédiger quelques petits courriers persos aux auto-écoles de la région... ou alors suggérer une petite campagne ciblée à la FFMC.
Bref, il est toujours nécessaire de signer la pétition contre les feux en plein jour que je conserverai sur mon si joli blog bleu tant que nécessaire.
Le plébéien bleu en colère
PS. J'ai rarement écrit avec des phrases aussi longues et imbuvables q:o/ prière d'excuser le plébéien bleu en colère, donc, aussitôt calmé je serai de nouveau apte à me concentrer pour écrire plus lisiblement... Hum, je me disais là, tout de suite, à moins que ce ne soit la faute à ce foutu TCE ?
21:50 Publié dans moto | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 04 mai 2005
Anticonstitutionnellement
Anticonstitutionnellement
Anticonstitutionnellement
Anticonstitutionnellement
Anticonstitutionnellement
Bon, je l'ai placé, mais je ne suis pas certain que cela fera avancer les choses... ça ne les fera pas reculer non plus, y'a pas de raison. Hum ! En espérant toutefois que certains ne prendront pas ce simple "relevage" de défi pour une provocation.
Le plébéien bleu
23:10 Publié dans écrits sur fond bleu | Lien permanent | Commentaires (1)
Mises à jour du blog
Afin de réorienter quelque peu le contenu de ce si joli blog bleu dont je commençais à perdre la maîtrise, j'ai décidé d'y publier quelques anciens "écrits"... histoire de leur ofrrir, grâce aux technologies modernes de la communication q:o) hum, une nouvelle vie, disons. En fait, j'avais déjà commencé avec deux textes, dans la rubrique "1er mai 2003"... mais qui, je le crains, étaient totalement passés inaperçus ou presque. Bref, c'est en bas à gauche que ça se passe. Le "1er mai 2003" est devenu "écrits sur fond bleu" et j'y rajouterai sûrement assez vite d'autres "écrits" en lien avec la moto, ou d'autres choses, je ne sais pas bien encore.
J'ai aussi ouvert la rubrique "écrits sur fond noir", plutôt "noire" comme on s'en doute, avec un premier vieux texte très court : Au ras des mégots. D'autres suivront très bientôt aussitôt que j'aurai le courage de me mettre à les ressaisir avec mes petits doigts gourds et arthrités...
Le plébéien bleu
19:10 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)