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Merci de nourrir les poissons en mon absence

samedi, 30 avril 2005

Mensonge n° 2 :

La Constitution ne comporte

que des avancées


Qui dit cela ?

L’UDF :
«Il n’y a pas un seul domaine où la Constitution soit en retrait ; il n’y a pas un seul sujet sur lequel elle revienne en arrière.» (BP UDF 2mars 2005)
Un Vert favorable au Oui :
"Nous voterons Oui, parce que nous pensons que la lutte pour l’écologie, pour la solidarité, pour la démocratie, pour la planète, sera plus facile avec le TCE qu’avec les traités actuellement en vigueur." (A.Lipietz)
Les députés Verts européens :
"Forcer l’Union élargie à 25 membres de rester aux traités d’Amsterdam et de Nice alors que d’autres processus d’adhésion sont en cours, pourrait provoquer une crise susceptible de menacer le processus d’unification de l’Europe."
Les socialistes favorables au oui :
On vous dit que : «Le traité fait du marché et de la concurrence libre et non faussée les valeurs suprêmes de l’Europe». C’est faux Le principe d’un «marché unique où la concurrence est libre et non faussée» est de tous les traités européens depuis l’origine. Tous les éléments nouveaux par rapport aux traités antérieurs ont été imposés par les socialistes et les sociaux-démocrates européens. Jamais les objectifs de l’Union n’ont été autant dirigés dans le sens de ce que nous portons.
Ce qui se passerait si le traité constitutionnel était rejeté :On en restera aux textes existants, qui ne parlent que d’économie de marché, sans mentionner ni le plein emploi, ni le progrès social, ni le développement durable, ni l’économie sociale de marché.
En bref on conserve la « concurrence libre et non faussée » et l’on se prive de tous les objectifs introduits par les sociaux démocrates et socialistes européens.


Pourquoi est-ce un mensonge ?

Comparons le traité instituant la Communauté Européenne modifié à Nice et le projet de traité constitutionnel.

Traité instituant la Communauté Européenne (article 2) :
"La Communauté a pour mission, par l’établissement d’un marché commun, d’une Union économique et monétaire et par la mise en oeuvre des politiques ou des actions communes visées aux articles 3 et 4, de promouvoir dans l’ensemble de la Communauté un développement harmonieux, équilibré et durable des activités économiques, un niveau d’emploi et de protection sociale élevé, l’égalité entre les hommes et les femmes, une croissance durable et non inflationniste, un haut degré de compétitivité et de convergence des performances économiques, un niveau élevé de protection et d’amélioration de la qualité de l’environnement, le relèvement du niveau et de la qualité de vie, la cohésion économique et sociale et la solidarité entre les États membres."

Le projet de constitution :
Article I-3
"Les objectifs de l’Union
1. L’Union a pour but de promouvoir la paix, ses valeurs et le bien-être de ses peuples.
2. L’Union offre à ses citoyens un espace de liberté, de sécurité et de justice sans frontières intérieures, et un marché intérieur où la concurrence est libre et non faussée.
3. L’Union oeuvre pour le développement durable de l’Europe fondé sur une croissance économique équilibrée et sur la stabilité des prix, une économie sociale de marché hautement compétitive, qui tend au plein emploi et au progrès social, et un niveau élevé de protection et d’amélioration de la qualité de l’environnement. Elle promeut le progrès scientifique et technique. Elle combat l’exclusion sociale et les discriminations, et promeut la justice et la protection sociales, l’égalité entre les femmes et les hommes, la solidarité entre les générations et la protection des droits de l’enfant
."

Et notons les différences :
• la «concurrence libre et non faussée» remplace le «marché commun», et devient un objectif au lieu de n’être qu’un moyen.
• le développement reste «durable» mais n’est plus ni «harmonieux» ni «équilibré»,
• la croissance devient «équilibrée» au lieu de «durable»,
• quant au "relèvement du niveau et de la qualité de vie, la cohésion économique et sociale et la solidarité entre les États membres" ils ont disparu.

Ces quelques substitutions ne sont-elles pas la marque du libéralisme de «l’Europe des profits» comme le disent si justement les jeunesses socialistes ?
Certes les mots «économie sociale de marché» ne sont pas utilisés dans le traité de Nice mais il y a par contre «le relèvement du niveau et de la qualité de vie, la cohésion économique et sociale et la solidarité entre les États membres»

De quel coté est la perte ?

Le traité de Nice parle d’un niveau d’emploi élevé et non de plein emploi. Mais le Traité Constitutionnel fait de même. Le plein emploi n’apparaît qu’une seule fois dans l’article I-3-3, qui présente un objectif de développement fondé sur "une économie sociale de marché hautement compétitive, qui tend au plein emploi et au progrès social". Mais il n’en est plus question ensuite, même dans la section consacrée à la politique de l’emploi (III-203 à 208).
Figure en revanche l’objectif consistant à "atteindre un niveau d’emploi élevé" (III-205-2).
Cela signifie augmenter le taux d’emploi, c’est-à-dire le rapport entre le nombre de personnes ayant un emploi et celui de la population en âge de travailler. Parler du taux d’emploi permet de ne plus parler du taux de chômage. Et un taux d’emploi élevé peut tout à fait cohabiter avec de forts taux de chômage.
Le mot "chômage" ne figure d’ailleurs même pas dans les 448 articles du projet de constitution, alors que le taux de chômage dans l’Union est de 9 %. Le chômage n’entre manifestement pas dans les préoccupations de l’Union telle que dessinée par ce projet de constitution.

Poursuivons la comparaison.
Le document «le vrai le faux» du parti socialiste cite longuement l’article III-210 de la constitution :
«En vue de réaliser les objectifs visés à l’article III-209, l’Union soutient et complète l’action des Etats membres dans les domaines suivants :
• l’amélioration, en particulier, du milieu de travail pour protéger la santé et la sécurité des travailleurs ;
• les conditions de travail ;
• la sécurité sociale et la protection sociale des travailleurs ;
• la protection des travailleurs en cas de résiliation du contrat de travail ;
• l’information et la consultation des travailleurs ;
• la représentation et la défense collective des intérêts des travailleurs et des employeurs, y compris la cogestion, sous réserve du paragraphe 6 ;
• les conditions d’emploi des ressortissants des pays tiers se trouvant en séjour régulier sur le territoire de l’Union ;
• l’intégration des personnes exclues du marché du travail, sans préjudice de l’article III-283 ;
• l’égalité entre femmes et hommes en ce qui concerne leurs chance sur le marché du travail et le traitement dans le travail ;
• la lutte contre l’exclusion sociale ;
• la modernisation des systèmes de protection sociale, sans préjudice du point c)
».

L’équivalent du traité instituant la Communauté Européenne modifié à Nice est ainsi rédigé :
"Article 137
1. En vue de réaliser les objectifs visés à l’article 136, la Communauté soutient et complète l’action des États membres dans les domaines suivants :
a) l’amélioration, en particulier, du milieu de travail pour protéger la santé et la sécurité des travailleurs ;
b) les conditions de travail ;
c) la sécurité sociale et la protection sociale des travailleurs ;
d) la protection des travailleurs en cas de résiliation du contrat de travail ;
e) l’information et la consultation des travailleurs ;
f) la représentation et la défense collective des intérêts des travailleurs et des employeurs, y compris la cogestion, sous réserve du paragraphe 5 ;
g) les conditions d’emploi des ressortissants des pays tiers se trouvant en séjour régulier sur le territoire de la Communauté ;
h) l’intégration des personnes exclues du marché du travail, sans préjudice de l’article 150 ;
i) l’égalité entre hommes et femmes en ce qui concerne leurs chances sur le marché du travail et le traitement dans le travail ;
j) la lutte contre l’exclusion sociale ;
k) la modernisation des systèmes de protection sociale, sans préjudice du point c).
"

Ne faut-il pas une bonne dose de mauvaise fois pour voir un progrès dans ce qui n’est qu’une copie ?

Autre exemple «d’avancée» :
la politique commerciale commune

Article III-314 du projet de constitution :
"Par l’établissement d’une union douanière conformément à l’article III-151, l’Union contribue, dans l’intérêt commun, au développement harmonieux du commerce mondial, à la suppression progressive des restrictions aux échanges internationaux et aux investissements étrangers directs, ainsi qu’à la réduction des barrières douanières et autres.L’équivalent du traité instituant la Communauté Européenne modifié à Nice est ainsi rédigé :
Article 131 :
En établissant une union douanière entre eux, les États membres entendent contribuer, conformément à l’intérêt commun, au développement harmonieux du commerce mondial, à la suppression progressive des restrictions aux échanges internationaux et à la réduction des barrières douanières
."

Que l’introduction dans le texte des investissements étrangers directs soit considérée par l’UMP comme un progrès est normal. Qu’il en soit de même pour le PS qui s’est opposé grâce au droit de veto de la France sous le gouvernement Jospin à un accord sur l’investissement (AMI) discuté au sein de l’OCDE est plus surprenant . Que ni les Verts, ni le PS ne s’inquiètent de l’ajout de «et autres» ne l’est pas moins.

Comment ne pas voir que se terme permettra au sein de l’OMC et particulièrement sur l’AGCS de considérer des normes sociales, environnementale, de santé publique, etc. comme des obstacles au «développement harmonieux du commerce mondial» ?
Les décisions dans ce domaine seront prises à la majorité qualifiée. Cela signifie que la France ne dispose pas de droit de veto.


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22:25 Publié dans politique | Lien permanent | Commentaires (5)

Premier mensonge :

Ce n’est pas une Constitution

Qui dit cela ?

Les socialistes favorables au oui :
Ce que nous appelons parfois abusivement «Constitution» n’est juridiquement qu’un traité international signé entre les Etats souverains.

Pourquoi est-ce un mensonge ?

Tout d’abord parce que le texte s’appelle «Traité établissant une Constitution pour l’Europe».
Donc, ce traité une fois ratifié établirait la Constitution Européenne avec tous ses attributs :
Un texte et une autorité suprême (la Haute Cour de justice Européenne) pour le faire respecter.
Pour minimiser la portée du texte, on nous dit qu’il n’y a pas eu de véritable assemblée constituante, sauf à se satisfaire de la Convention et de son fonctionnement fort peu démocratique. C’est exact, mais la constitution de la cinquième république est née sans assemblée constituante et a plongé sa légitimité dans un référendum. En quoi sommes-nous dans un processus différent ?
Le Traité Constitutionnel aura valeur de constitution.
Le fait que cette constitution concerne non pas un mais plusieurs Etats n’y change rien : La constitution mise en place par le traité s’imposerait comme telle par la ratification populaire, parce qu’elle disposerait d’une Cour de justice et qu’elle élaborerait le droit au travers de la jurisprudence. Or, ce droit s’imposerait à tous les Etats puisque la France vient de modifier sa constitution pour pouvoir s’y soumettre définitivement.
Le premier article de la Constitution (qui est toujours d’une extrême importance dans tout traité ou dans toute Constitution) indique dans sa première phrase : "Inspirée par la volonté des citoyens et des Etats d’Europe de bâtir leur avenir en commun, la présente Constitution établit l’Union européenne...". C’est une formulation sans ambiguïté !
L’article I-6 (Le droit de l’Union) ajoute :
«La Constitution et le droit adopté par les institutions de l’Union, dans l’exercice des compétences qui sont attribuées à celle-ci, priment le droit des États membres.»
Cette primauté n’est pas nouvelle (jurisprudence de la Cour et du Conseil Constitutionnel français notamment). Mais ce qui est nouveau c’est l’article lui-même qui n’était pas présent dans les précédents traités. C’est aussi le lien entre le terme "Constitution" et l’affirmation de la primauté du droit.

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Pourquoi mentent-ils ?

Pourquoi les partisans du Oui nient-ils que ce texte serait une constitution ? Cette dichotomie est bien commode. Elle permet de minimiser la portée des parties III et IV, en les considérant comme un simple toilettage des précédents traités. Ce faisant, elle permet de survaloriser la portée des parties I et II en gommant leur caractère peu contraignant.
Le procédé a l’avantage de détourner le débat en prétendant que ce qui concerne les traités est acquis et n’a pas à être discuté. En particulier, cette attitude trahit la dérive profonde du PS qui, en se rangeant dans le camp des Madelin et Bayrou, avoue par là qu’il a définitivement renoncé à combattre l’ultralibéralisme.
Mais il est vrai aussi que le traité de Nice, les accords de Barcelone, tout « l’acquis » des libéraux est un peu leur enfant...


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22:00 Publié dans politique | Lien permanent | Commentaires (0)

Dix mensonges et cinq boniments

Dans la campagne pour la constitution européenne, il y a des mensonges, et il y a des boniments. Un mensonge, c’est quand on transforme la vérité. En prétendant ce qui n’est pas. Ou en "oubliant" ce qui est. Les boniments, ce sont des mensonges moins directs, des interprétations tendancieuses, des éclairages qui laissent des aspects importants dans l’ombre. Des petits accommodements avec la vérité. Les camelots des marchés pratiquent le boniment, ils évitent le mensonge pour ne pas se trouver face aux services de la répression des fraudes. Malheureusement, il n’existe pas de service de la répression des fraudes pour les hommes politiques, les chefs d’entreprise ni - hélas aussi - pour les syndicalistes. Il est des mensonges sans conséquence. Ainsi Valéry Giscard d’Estaing, dans une conférence à Strasbourg a affirmé que « le projet de constitution européenne ne comporte que 60 articles ». Chacun peut vérifier qu’il en comporte en fait 448 - sans compter les annexes. Chacun sait donc qu’il a débité un mensonge, une contrevérité, un gros bobard. Mais cette sorte de ficelle est si grosse qu’elle ne trompe que ceux qui le veulent bien. Mais il est d’autres contrevérités qui ne sautent pas à ce point aux yeux. Il faut aller consulter les textes, ceux de la constitution proposée, ceux des anciens traités, des annexes, des protocoles, en tout des milliers de pages pour découvrir que ce que l’on nous affirme avec le plus bel aplomb n’est qu’un échafaudage qui repose sur le sable de quelques gros mensonges. Les partisans du traité constitutionnel européens, à de rares exceptions près, ont échafaudé tout leur argumentaire sur beaucoup de sable. Le 29 mai 2005 les Français seront appelés à répondre par OUI ou par NON à une seule question : approuvez-vous la ratification du traité constitutionnel Européen ? Un seul mot, une seule réponse, pour dire son accord ou son désaccord avec un texte très lourd. Le seul point où tout le monde est d’accord, c’est que ce vote engagera l’avenir de l’Europe et de la France pour des décennies... Dans ce document, nous nous sommes attachés à faire apparaître la mauvaise foi, les contrevérités, les amalgames douteux, les tripatouillages de texte, bref tout ce qui déshonore leurs auteurs et tend à discréditer la politique. Au nom de l’Europe, nous ne pouvons que dire "Non" à cette conception de la politique.

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21:40 Publié dans politique | Lien permanent | Commentaires (2)

Constitution Européenne :

Sur le net ça s’emballe… La planète blog est carrément en fusion, et le plébéien bleu, jusqu’à ce matin encore, persistait à ne pas vouloir sérieusement s’impliquer dans le débat du référendum de la fête des mères. Toutefois, il envisageait, j’envisageais d’ouvrir dans mon si joli blog bleu, une rubrique «un collier de nouilles pour l’Europe». OK ! c’était encore avant tout provoc’ comme intention… D’ailleurs un lecteur quelque peu virulent (machinchose, bonjour chez vous) m’a plusieurs fois reproché l’absence de sérieux de mon argumentation (car je me suis pour le moins déjà prononcé sur mon choix de vote en faveur du NON), et même des choses bien moins gentilles et polies, mais bref, comme finalement ce n’était qu’en réaction à un blog ouiaureferendum.com que j’avais « dégainé », et que ce blog oui-ouiste s’en prenait tout particulièrement à l’argumentation d’ATTAC, c’est du côté de cette association altermondialiste plutôt BCBG à mon goût que je suis allé chercher l’essentiel de l’argumentaire que j’ai décidé de mettre en ligne afin de participer, avec mes petits moyens, à la victoire du…

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Oui, à propos de bulletin de vote NON (je me refuse à évoquer l’existence d’un autre bulletin), avec Mamour ce midi, en ouvrant la grosse enveloppe beige contenant la documentation officielle, on s’est demandés si le contenu du bulletin était vraiment légal, si, comme on dit, toutes les mentions légales y figuraient… Eh bien, là, après quelques recherches, je doute encore. Bon, «République française», ça s’est obligatoire, ça y est. La devise «Liberté - Égalité – Fraternité», ça y est, mais ça n’est pas obligatoire. À mon avis c’est juste pour faire baver de joie les souverainistes. Après, en gros, il y a écrit RÉFÉRENDUM, mais rien sur son sujet, ni la date, ni aucune autre espèce de précision sur le motif du scrutin à l’occasion duquel, en très gros, et en encadré, on nous invite à dire NON. Bref, le bulletin ne nous dit nullement qu’il s’agit de se prononcer sur l’avenir de l’Europe, ni même que c’est à l’occasion de la fête des mères. Avec Mamour, on a trouvé ça parfaitement honteux… Et puis, comme on a parfois l’esprit assez scabreux, on s’est demandé pourquoi. Pourquoi aucune mention de l’Europe ? (mouais, pour la fête des mamans et son corollaire de colliers de nouilles, on voulait juste signifier qu’il nous paraissait obligatoire de mentionner la date, le 29 mai en l’occurrence, et après vérification, il semble bien que ce soit obligatoire… mais comme tout le monde s’en fout, on ne va pas batailler 100 000 ans sur cette mention absente) Bref, comme moi surtout j’ai l’esprit scabreux, je me suis dit que ça aussi c’était un choix délibéré des organisateurs du vote pour ménager (ou tromper) l’électorat souverainiste, voire nationaliste (essentiellement de droite). Avec Mamour, on s’est aussi dit que ça pourrait être vache-follement dangereux de ne pas avoir précisé sur le bulletin ni l’objet du vote et ni sa date. Imaginez que nous votions pour le rétablissement de la peine de mort par exemple, sans le savoir, ou par erreur, tout simplement parce que les journalistes n’ont d’autre fonction que de nous dissimuler, de maquiller la vérité vraie, n’ont d’autre métier que celui de nous faire prendre les vessies pour des lanternes… mais je m’emballe là et dévie du sujet (encore une fois, alors que je veux juste causer de politique, je me vois obligé d’inscrire cette note au chapitre digression). Oui imaginez qu’en fait on nous demande de nous prononcer sur le rétablissement de l’esclavage et du travail gratuit (la suppression du lundi de Pentecôte férié en est comme un indice, non ?). Imaginez qu’il s’agit de voter pour faire la guerre à la Chine. Ou aux Arabes. Imaginez qu’on nous propose de ne plus jamais rien nous proposer après, de ne plus jamais rien pouvoir changer au cours des choses et de l’histoire. En quelque sorte ce référendum sonnerait le glas de l’Histoire. Hum, je ne veux pas être catastrophiste, mais le plus naturel et légitime des principes de précaution nous impose, une fois de plus à choisir l’unique bulletin possible pour un honnête citoyen approximativement lucide : le NON.
Cette digression supplémentaire faite, et bien faite ma foi, j'ai décidé de publier sur le plus joli blog bleu de la planète HautetFort, à partir d'aujourd'hui et jusqu'au 29 mai à 19 h 55, dans le cadre de ma campagne officielle pour le NON au référendum sur le projet de TCE, une série d'arguments intitulée "Constitution Européenne : Dix mensonges et cinq boniments" dont je me dois de citer les auteurs, Jean-Pierre Gaillet, Robert Joumard et Rémi Thouly. Perso, je ne les connais pas, mais c'est vraiment très bien le boulot d'analyse qu'ils ont fait. Alors le plébéien bleu n'a plus qu'à vous distiller par petits bouts cette prose afin de convaincre les 30 et quelques % d'électeurs qui se déclareraient encore comme pouvant changer d'avis... Mouais là j'éxagère encore, comme d'hab'. En fait mon ambition est bien plus modeste --je suis très difficilement prosélyte--, car je me suis juste donné pour mission de convaincre 3 personnes : Julien, mon petit neveu de 1 m 92... et 2 de ses copains. Ce dernier défi, comme je n'ai aucun scrupule à soutraiter la bonne parole, c'est à toi-même, Julien, que je le fixe.
Après, si y'en a d'autres que je réussis à convaincre, je ne vais tout de même pas me plaindre.

Le plébéien bleu

lundi, 18 avril 2005

Faut-il interdire le PNB ?

Au lendemain des élections régionales au parlement basque de Gazteiz (Vitoria), une première petite réflexion me vient à l'esprit. Là je songe au commentaire de l'ancien ministre de l'Intérieur espagnol, Angel Acebes (Partido Popular), qui "dénonce l'attitude du gouvernement Zapatero qui, selon lui, aurait dû interdire le PCTV-EHAK (parti communiste basque, récemment créé en 2002 et ayant réalisé le surprenant score de 12,5 % des suffrages exprimés au scrutin de ce dimanche) quand il a reçu le soutien de Batasuna (parti indépendantiste illégalisé en Espagne --mais toujours légal en France-- au prétexte qu'il se refuse à condamner systématiquement la violence d'ETA et en serait donc la "vitrine électorale"). Et je me disais que si Batasuna avait choisi une autre stratégie pour maintenir sa représentativité sur l'échiquier politique basque, par exemple en appelant à voter pour le parti d'Ibarretxe (président actuel du Gouvernement basque), le PP (parti d'Aznar, ex-premier ministre espagnol) aurait très probablement exigé l'interdiction du PNB.

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C'est tout de même très drôle, non ? Mais là bien évidemment je délire, comme d'hab'. A part que, si finalement le Parti Nationaliste Basque (PNB) a baissé au score et que sa nouvelle représentation au parlement de Gazteiz ne lui permet pas d'envisager sereinement la mise en place de son projet de "libre association avec l'Etat espagnol", c'est que sa stratégie se fondant sur la disparition de toute possibilité d'expression pour la "branche politique de l'ETA" qui pousserait une importante partie de l'électorat de Batasuna (qui était celui de Herri Batasuna, puis de Euskal Herritarrok) à choisir par défaut les bulletins PNB, eh bien elle a lamentablement échoué. Elle a échoué parce que l'on ne peut pas, d'un coup de gomme anti-démocratique, effacer plus de 12 % de la population basque, ignorer la cruelle réalité d'un conflit sanglant ayant fait des centaines et des centaines de victimes (essentiellement dans le camp nationaliste basque, ne l'oublions jamais). On ne pourra jamais faire l'économie d'une réelle négociation politique afin de commencer à envisager de pouvoir, enfin, peut-être un jour, réconciler les Basque entre eux d'abord, puis les Basques avec les Espagnols, et enfin les Basques avec la Paix.
Vala ce que je me disais ce matin, en lisant ma petite revue de presse sur internet.

Le plébéien bleu

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mercredi, 13 avril 2005

La route est réparée

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La qualité des suspensions ne fait pas tout, avec une route en bon état on sent tout de suite la différence. Un tel grippe ça laisse rêveur, waouh ! La Jument bleue dit merci aux peintres anonymes... Mais, hum, sous la pluie, pareil que ça va quand même glissouiller sur l'anti-sociale. Donc, gaffe ! Et puis, le pont il est quand même en dos d'âne, un 4x4 patronal peut surgir et m'exploser socialement parlant, hum-hum ; c'est toujours mon angoisse à rouler sur les départementales.

Le plébéien bleu

20:00 Publié dans politique | Lien permanent | Commentaires (0)

mercredi, 30 mars 2005

La chèvre et le chou, et le piquet, et la corde

Juste une petite réminiscence de l’après-midi de dimanche, jour de l’Aberri eguna dont j’ai parlé dans une très récente note un peu abusivement classée au chapitre politique. Dans cette note j’annonçais que j’irais retrouver des potes à Hendaye (en fin d’après-midi n’avais-je pas précisé) et donc, en quelque sorte, cette année encore, je boycotterais le rassemblement organisé par AB (Abertzaleen Batasuna) sans toutefois causer de boycott mais en prétextant avec ma mauvaise foi coutumière les averses et la distance assez importante (je me trouvais à Hendaye à l’heure où je rédigeais cette note) pour finalement signifier un malaise plus grand si j’avais opté pour cette occurrence-là. Mardi, en relisant ma note, j’ai cru bon d’ajouter un lien au mot Irouléguy afin de relater un peu lapidairement (Le Journal du pays Basque ne semble pas très copain-copain avec Abertzaleen Batasuna, ou alors je me fais des films et le rédacteur est tout simplement un journaliste) l’action de désobéissance civile réalisée sur le nouveau complexe touristique de Pierre & Vacances à Uhart-Cize. Et là, plus j’y songe, plus je me convaincs que j’ai eu tort de ne pas prendre la route cet après-midi là avec ma Jument bleue. Je ne crois pas que l’appellation d’action de désobéissance civile soit la meilleure pour qualifier une stratégie que, dans le temps, nous aurions naturellement revendiqué comme de l’action directe. Oui, l’action directe ne consiste pas systématiquement en du vandalisme assumé politiquement, même si je dois confesser que ma libido révolutionnaire me ferait plutôt frétiller à grands coups de poings dans la gueule des patrons et que j’ai toujours éprouvé une certaine fascination pour les feux de joie... Bon, OK, là il s’agit de lutte de masse et ça change tout, mais AMHA ça ne justifie aucunement de sombrer dans l’euphémisation pour ne pas effrayer le "bon-père-de-famille" ou la "ménagère-de-moins-de-cinquante-ans" (je sais, en terme de qualification sociologique, je suis encore resté à l’heure d’hiver). Et quant aux réelles facultés subversives des jeunes générations, n’ayant pas d’enfant à charge, je reconnais une certaine ignorance en la matière. Il est flagrant que la revendication d’une maîtrise du foncier et de la spéculation immobilière justifie une très crédible lutte de masse potentielle en Pays basque nord, en particulier. Il est très heureux que des abertzale prennent l’initiative de cette bataille éminemment populaire. Mais il est tout aussi flagrant que les permis de construire accordés le sont très généralement dans le cadre de la stricte de légalité et que, donc, les moyens de lutte ou d’opposition à mettre en œuvre se confronteront toujours aux barrières de l’illégalité. Il serait heureux que nous réfléchissions à une généralisation de l’opposition citoyenne à une légalité qui ne sert toujours qu’une minorité de privilégiés au détriment des classes populaires (je sais, ça sent la naphtaline, mais j’adore ces senteurs surannées qui m’évoquent encore le souvenir nostalgique de mes rêves de puberté politique), oui il est heureux qu’Abertzaleen Batasuna semble réfléchir très concrètement à la mise en place d’une telle stratégie de masse pour revendiquer autre chose que le département. Mais pourquoi bredouiller encore et jouer les timorés au prétexte de mettre les gens en confiance. Les gens ne sont pas TOUJOURS cons, parfois ils ont habités de furtifs éclairs de lucidité. Je vous jure que c’est vrai bien que cela paraisse relever de la magie, de l’inexplicable. Les gens parfois ont la perception de la réalité et savent discerner ce qui est bien de ce qui est dangereux, désagréable ou tout simplement mauvais pour eux. Ils préfèrent parfois choisir l’illégalité, si toutefois la remise en cause de leur confort matériel est proportionnée à l’inconfort généré parfois par une légalité qu’ils ne veulent faire leur . Dingue, non !… A moins qu’ils ne soient le dos au mur ou au ras de la falaise (si on habite sur la côte) et qu’alors ils n’aient réellement plus le choix. La magie là serait de susciter une collectivisation de ces désespoirs individuels, collectivisation qui comme on ne l’a pas oublié sait seule rendre l’espoir aux masses. Hum ! Et là je ne plaisante pas. Bref, à quoi bon ménager la chèvre, le chou, le piquet et la corde alors que, dans le fond, on n’a qu’une seule envie : arracher tous ensemble et dans la bonne humeur toutes ces foutues plantations de maïs transgénique en faisant la bisque aux bleus, aux juges et à tous ces foutus barbelés dans nos prairies à nous qu’on a !
Bon, va falloir que j’en recause de cette nouvelle stratégie à eux qu’ils ont, les militants d’AB. Là je regrette un peu mon inertie. Un peu beaucoup même. J’espère qu’ils m’offriront d’aussi bonnes occasions de m’intégrer à une « lutte de masse qui rue dans les brancards ». Ce n’est pas bon pour mon transit de vivre avec des frustrations, d’autant que, dimanche en fin d’après-midi, à Hendaye, j’ai loupé mon rencard avec les potes et je n’ai pas osé boire un coup tout seul. Je me démerde vraiment trop mal en espagnol…

Le plébéien bleu


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dimanche, 27 mars 2005

Affection pathologique

Aberri eguna, jour de la patrie, jour des pas-tristes qu’on disait quand on était jeunes. Oui, j’allais oublier de préciser pour les yeux in-avertis (à force d’être entre soi on finit par oublier complètement d’essayer de se faire comprendre) que ça se passe au Pays basque. Des deux côtés de la frontière, au nord où ça cause très-très majoritairement french, et aux suds (concernant le Pays basque on peut aisément conjuguer le sud au pluriel, mais je ne vais pas d’entrée tout compliquer, hein, alors je fais provisoirement l’impasse sur cette précision, provisoirement dis-je), au sud donc où la langue de Cervantès roule des pelles d’enfer à celle d’Iparraguirre puisque le bilinguisme est tout ce qu’il y a de plus légalisé et officialisé. Je remonte juste à Iparraguirre pour identifier culturellement la langue basque (mais il est à mon humble avis loin de figurer la meilleure référence pour tendre à l’universalité, quoique…) car cela nous situe à la même époque que celle de Sabino, le père fondateur du nationalisme basque et donc de l’idée de patrie et de fête qui va avec. Si, au sud, les premiers Aberri eguna remontent au début des années 30 (avec une énorme parenthèse d’interdiction totale durant toutes les années franquistes), en Pays basque nord il aura fallu attendre l’année 1963 et ensuite la fin des années 70 pour que cette célébration patriotique acquiert une certaine légitimité faute de légalité institutionnelle. Bref, je n’ai pas ouvert mon logiciel Word pour rédiger un article historique mais seulement, hum… disons une courte note impressionniste à teneur plus personnelle que politique. Si j’ai un peu plus la forme demain, et encore les boules sur ce même sujet, peut-être que j’y reviendrai plus longuement. Oui, donc, disais-je, les Aberri eguna ça serait en quelque sorte la fête nationale des Basques. Pour les Français qui me lisent, je serais tenté de comparer à un 14 juillet mais sans les estivants ni le Tour de France , avec, en plus, ou plutôt à la place du défilé militaire du matin à la télé, des petits rassemblements militants par tribus, chacun derrière son mégaphone et dessous sa banderolle-perso, histoire de clamer haut et fort à la face du monde qui s’en fout, hum… de clamer quoi au juste ? Dios ! j’ai déjà oublié la teneur essentielle et fondamentale des fractures définitives qui émiettent chaque année davantage l’envie de patrie, de liberté, de solidarité, de gauche et de toutes ces révolutions permanentes qui fleurissent au printemps dans le cerveau des êtres humains. Oui ça me revient, ce midi, à Hendaye, l’orateur a conclu son discours par un des vœux pieux les plus traditionnels (et donc désormais traditionalistes) en Pays basque : « nous devons œuvrer tous ensemble pour que l’année prochaine nous puissions enfin tous ensemble célébrer tous ensemble un Aberri eguna unitaire pour tous, ensemble… medium_le_orange_est_a_la_mode.jpgLà j’ai traduit en français. En basque il insistait davantage sur le côté « unitaire » que sur le « tous ensemble », mais comme moi le « tous-en-sable, tous-en-sable, ouais, ouais… » me rend beaucoup moins triste, je m’autorise une bien innocente malhonnêteté, mais, bon, le sens demeure… et ça ne sonne pas plus juste. Dommage !
Aberri eguna, journée des patriotes, jour des pas tristotes : 20 ans après, l’envie de lutter n’est pas encore définitivement émoussée, heureusement. Pour fêter ça je m’en vais de ce pas boire un coup avec les potes. Bon, comme il pleuviote je ne vais pas prendre la route d’Irouléguy, même si « l’action ne présente aucun danger », mais retourner à Hendaye (il y a potes et potes). Quoiqu’il en soit je m’y sentirai très probablement moins mal à l’aise.
Désaffection qu’il disait, le gars, dans l’édito d’Ekaitza !
Oui, encore un pluriel bien singulier.
Aberri eguna = affection de la patrie. Affection pathologique aussi je le crains. Putain que j’aimerais pouvoir aimer et me battre pour cette patrie sans me noyer dans le nationalisme !
Je suis un gars si affectueux, moi.
Merde ! Il repleut.

Le plébéien bleu

17:40 Publié dans politique | Lien permanent | Commentaires (0)